La gestion de l’eau au Niger: Une véritable tragédie

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Depuis que le gouvernement s’est amusé à confier la gestion de l’eau à une société privée étrangère que l’on a crue plus outillée pour donner à boire sain aux Nigériens, le secteur de l’eau est devenu un far west dans lequel la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN) tire visiblement plus vite que tout le monde.

 

Jamais dans l’histoire du Niger, erreur aussi monumentale n’a été commise que celle de céder la commercialisation de l’eau à une entreprise privée étrangère. Vérifiez-le et vous vous en rendrez compte : le secteur va mal.

 

À part l’extension du réseau qui lui procure une clientèle toujours plus importante, synonyme de profits plus importants, la SEEN s’est toujours contentée de remplir ses comptes bancaires et de compter ses sous. Niamey, en particulier n’a jamais compté autant de tuyaux cassés et d’eau stagnante en provenance d’installations faites à la hâte et sans aucune rigueur.

 

En effet, selon un principe de faire-faire qui ne la dédouane pas juridiquement de veiller à ce que le contrat soit exécuté selon ses normes de qualité à croire qu’elle n’en a pas la SEEN s’est crue non concernée par l’anarchie installée par des tâcherons privés à qui elle confie des contrats sans se soucier, le moins du monde, des conditions dans lesquelles lesdits contrats ont été exécutés.

 

Résultat : les tuyaux sont mis en terre à moins de 60 centimètres parfois, exposant les installations au moindre choc. Les rues inondées d’eau de la SEEN ne se comptent plus.

 

Vous appelez les techniciens de la SEEN pour réparer leurs propres installations ? C’est un bonheur lorsqu’ils arrivent des heures après. Dans la plupart des cas, ils ne viennent jamais. Tant pis pour les consommateurs qui paient toujours cette débauche d’eau.

 

Combien de fois a-t-on vu des consommateurs payer de leur poche des privés pour réparer les installations de la SEEN après avoir appelé en vain la société ? Et même lorsque ses techniciens répondent à l’appel, ils bâclent toujours le travail attendu.

 

L’eau consommée est trop sale parfois et il y a fort à craindre que des populations entières ne soient un jour contaminées du fait du laxisme des autorités compétentes. À peine mars commence que le débit de l’eau baisse de façon draconienne et sa qualité est plus que douteuse. Les associations des consommateurs, la société des patrimoines des eaux du Niger (SPEN), le ministère en charge de la question, bref tous les Nigériens doivent se lever pour mettre fin à ce silence coupable.

 

C’est bien dommage que le gouvernement n’ait pas profité, il y a presque deux ans, de la fin du contrat de fermage pour mettre Veolia à la porte et de remettre ce secteur vital dans le giron de l’État.

 

A croire que veolia a décroché, depuis presque deux ans maintenant, un autre contrat de 10 ans. Elle peut, donc, continuer à renflouer ses comptes. Sans aucun souci pour les consommateurs nigériens.

Mallami Boucar

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