Congrés Moden Lumana : le Niger va mal selon Hama Amadou

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Hamma
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Discours intégral à l’ouverture des assises.

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Je voudrais tout d’abord, souhaiter la chaleureuse bienvenue aux partis amis qui nous ont fait l’honneur de répondre positivement à notre invitation.

Leur présence parmi nous, peut être interprétée comme la traduction d’un esprit de solidarité ainsi que la volonté que nous partageons en commun, de créer dans notre pays, un climat politique, à la fois démocratique c’est-à-dire fait de tolérance, et apaisé.

Je vois en effet parmi nous, des partis de l’opposition mais également ceux de la mouvance au pouvoir.

Si nous pouvons donc ainsi dans la paix, la sérénité et la fraternité, nous trouver côte à côte, à l’occasion de telles cérémonies, comment ne pouvons-nous pas ensemble créer l’atmosphère politique détendue, susceptible d’aider notre pays à avancer ?

Pourquoi devons-nous maintenir le Niger dans la fièvre du conflit politique permanent ?

Dans tous les cas, puisque nous avons opté pour la démocratie, il est temps pour chaque parti politique de ce pays, de comprendre qu’il n’est plus possible, quel que soit le moyen auquel l’on peut recourir, d’imposer une démarche politique pouvant ramener le Niger au système de la pensée unique ou au pouvoir personnel du chef providentiel et infaillible, tel que l’ont rêvé les systèmes fasciste et nazi du 20ième siècle.

Ce temps est révolu.

Dans les temps actuels, c’est uniquement dans un esprit de partenariat et de dialogue constructif avec les autres, que le pouvoir d’Etat peut s’exercer dans l’harmonie et l’intérêt supérieur de toute nation.

Aussi, c’est en cultivant entre nous cet esprit de sereine confraternité, que je relève du reste, à travers votre présence à tous, que la démocratie nigérienne peut connaître des lendemains plus heureux.

Monsieur le Président de l’ARDR,

Pour le MODEN/FA Lumana-Africa, c’est une belle occasion que celle de notre congrès pour vous réaffirmer, Monsieur le Président, son appartenance, pleine et entière à l’alliance que vous présidez, mais également l’occasion de dire aux fabricants spécialisés de fausses rumeurs, que Lumana-Africa ne sera pas le parti qui rompra les engagements pris au sein de notre alliance.

Il ne prendra aucune décision en solitaire, avec quiconque, a fortiori avec le pouvoir, quel que soit l’intérêt qu’il en pourrait retirer.

Parti de parole, il sait très bien, qu’il n’y a aucun avenir pour une formation politique qui trahit ses amis.

Il sait aussi que c’est dans l’unité de notre alliance que réside, la force de l’opposition, et c’est dans notre détermination commune, que le combat engagé pour la sauvegarde de la démocratie et le salut de la République, sera gagné.

Il sait que, c’est en renforçant entre nous une attitude de sincérité de tous les instants, que nous réussirons à parvenir à cette réconciliation, que nous souhaitons si intensément tous, et dont chaque nigérien sait la raison.

Ainsi notre peuple saura et acceptera, qu’il existe malgré tout au Niger, une certaine classe politique assez responsable pour savoir transcender, dans l’intérêt du pays, les querelles du passé.

Aujourd’hui, Dieu merci, notre entente est parfaite et je suis sûr qu’elle ira en se renforçant.

La 5ème République n’est-elle pas notre ciment commun ?

Le peuple nigérien saura de cette façon que cette classe politique en particulier, pourrait tout aussi facilement, éviter les écueils des ambitions futures qui la traversent tout naturellement, en se dépassant pour construire demain le socle d’une stabilité politique durable dont le pays a plus que jamais besoin, pour continuer à espérer en de lendemains meilleurs.

Monsieur le chef de file de l’opposition,

Mesdames et Messieurs les Présidents des partis de l’ARDR,

Je voudrais, par conséquent, vous remercier sincèrement et du fond du cœur, au nom de tous les délégués du MODEN/FA Lumana-Africa, ici présents, et au-delà, au nom de toutes les militantes et militants de notre jeune mais puissant parti, pour l’immense honneur et le plaisir que vous nous faites d’être à nos côtés, en ce jour si important pour la survie de notre Mouvement.

Mesdames et Messieurs,

Distingués invités,

Je remercie tout autant, les partis non affiliés et ceux de la mouvance au pouvoir, qui nous marquent leur considération et leur amitié, en acceptant de venir honorer de leur présence, l’ouverture de notre congrès.

Nous nous en souviendrons avec gratitude et reconnaissance.

Mesdames et Messieurs les délégués,

Notre congrès se tient dans un contexte politique très difficile pour tout parti de l’opposition.

Il se tient à un moment où nous assistons, avec consternation et non sans surprise, à la renaissance de la politique de soutien contre poste ; à la renaissance de l’intimidation politique, celle des brimades, des trafics d’influence, des propositions et promesses alléchantes faites sans scrupule et très souvent ouvertement, à nos militantes et militants, notamment ceux qui sont considérés par les autres très souvent à tort, comme les bailleurs de fonds de notre parti, ou comme les hommes d’influence sans lesquels le MODEN/FA n’existerait plus.

Malheureusement certains des nôtres y succombent.

Or, ces propositions et promesses, aussi intéressantes soient-elles aujourd’hui, n’en demeurent pas moins, en réalité, avilissantes à jamais, pour l’honneur et la dignité de celles et ceux qui finissent par se compromettre, séduits par leurs attraits infâmants.

C’est dire autrement, que notre congrès se déroule pour chacun d’entre vous, je le sais, chers amis délégués, dans une ambiance de difficultés en tous genres, en raison de votre choix démocratique de militer au sein du MODEN/FA Lumana-Africa, comme le vivent semblablement, les militantes et militants de tous les partis de l’opposition.

Mesdames et Messieurs,

Jamais notre pays n’a connu de la part d’un pouvoir qui se prétend démocratique, des comportements et des attitudes aussi sectaires, fondés sur le mépris des autres, et pire, la haine de ceux qui ne partagent pas la même opinion que lui.

Jamais notre pays n’a vécu sous l’égide d’un parti au pouvoir qui se veut si hégémonique, qu’il dénie à tous les autres le simple droit à l’expression voire même à l’existence, y compris pour ceux qui l’ont précédé au pouvoir, et lui ont permis, au temps de leur magistrature de vivre et de contester, avec au surplus la violence verbale, et gratuitement agressive qu’on lui connaît.

Aujourd’hui, les constitutionnalistes indépendants, autant que les magistrats de l’ordre judiciaire eux-mêmes, reconnaissent que dans notre pays, la violation des lois de la République est devenue systématique.

Le dédain vis-à-vis des décisions de justice, publiquement affiché de la part des membres du gouvernement eux-mêmes, traduit d’une certaine façon l’aspiration du PNDS-Tarayya, à instaurer la pensée unique et la loi du prince, c’est-à-dire celle de son bon plaisir et des caprices de ses notables.

Même les partis politiques de la mouvance présidentielle ne sont tolérés et considérés, qu’aussi longtemps qu’ils acceptent de renoncer à leurs ambitions politiques, et de se plier à un simple rôle de figurant, auquel il est demandé de savoir applaudir les hauts faits d’un régime, dont ils ne sont finalement que les passagers sans opinion propre, aveugles et muets.

Notre pays en vérité n’a pas fini de vivre les épreuves politiques causées depuis toujours, par sa gauche réactionnaire.

Paradoxe incroyable, qui n’est possible que dans un pays, où les faux-semblants cachent toutes les formes d’hypocrisie politique.

C’est pourquoi sans doute les fortes espérances nées de l’élection du candidat du PNDS-Tarraya se sont aujourd’hui totalement évaporées dans l’air nauséabond de la corruption ; corruption entretenue et développée avec cynisme, comme système principal de la gouvernance d’Etat, pour la survie d’un régime acculé au parjure.

Ainsi le programme lui-même de la renaissance, chanté sur tous les airs au début du mandat, apparaît désormais aux yeux de tous, comme un programme-leurre, d’enrichissement illicite accéléré, d’hommes et de femmes chez qui 20 ans d’opposition, ont fait naître jusqu’à l’excès, un vorace et inextinguible appétit financier.

Dès lors, le programme de la renaissance se révèle comme, une incroyable et terrible supercherie politique.

En réalité ce programme ne sert pour l’essentiel qu’à fabriquer des marchés, aux fins de permettre des surfacturations, des commissions et autres dessous de table, ainsi que des prébendes faramineuses, au profit de la féodalité de gauche, qui a gouverné depuis près de 25 ans maintenant, le parti du socialisme nigérien, d’une main de fer et dans l’obéissance quasi militaire, de ses militants pourtant sincères mais aujourd’hui pour beaucoup d’entre eux, profondément déçus.

Car c’est une véritable aristocratie qui préside aux destinées de ce parti.

Et c’est cette féodalité, de mauvais aloi, que les tenants du pouvoir se réclamant de ce socialisme dévoyé et perverti, cherchent à imposer durablement aux commandes de notre pays.

Dès lors, tout homme politique, tout citoyen qui en contrarierait l’avènement par son opinion ou ses prises de position est condamné à l’élimination ou au discrédit, par les moyens de complots sordides, ou de rumeurs malveillantes, abondamment distillées.

Au MODEN/FA Lumana-Africa, nous disons de façon claire et sans équivoque, que jamais, nous ne permettrons à quelque coterie politique que ce soit, qu’il soit au pouvoir ou non, de flétrir la démocratie pour laquelle, nous nous sommes si longtemps battus, depuis près d’un quart de siècle.

Le peuple nigérien, ayant opté pour sa liberté politique, nous continuerons à nous battre en son nom, afin que les hyènes déguisées hier en adeptes vertueux de la démocratie, mais désormais à découvert, n’instaurent dans notre pays, le culte de la renaissance du fascisme.

Dans tous les cas, ils ne gagneront pas, car ils ont choisi la voie de la tromperie et de l’injustice.

Ils ne gagneront pas, car ils méprisent l’intelligence de notre peuple et sa clairvoyance, que 20 ans de batailles politiques diverses dans ce pays, ont pourtant mises clairement en évidence.

Ils ne gagneront pas, car avant eux, nous avons connu l’expérience stérile de la politique de soutien contre poste.

Nous avons vu, à travers leur propre expérience de l’argent abondamment distribué, les limites électorales de l’achat de conscience.

Ils ont perdu le combat, dès lors qu’ils ont perdu à la fois la confiance du peuple et les vertus imméritées qu’on leur prêtait.

C’est vrai, ils disposent de la force.

Mais c’est aussi précisément là que réside, et s’exprime quotidiennement leur faiblesse.

Car la force véritable en démocratie, s’apprécie à travers le soutien populaire et non à travers, le déploiement quotidien des forces de police et l’étalage inutile, des moyens de guerre.

En effet, où est la force démocratique quand un pouvoir est obligé de faire peur à son propre peuple, pour se sentir en sécurité ?

Une telle force, n’est en fin de compte, Mesdames et Messieurs, qu’une illusion de force, que l’on affiche pour exorciser ses propres peurs et ses angoisses, peurs et angoisses résultant de la certitude que l’on a soi-même, de poser des actes répréhensibles.

C’est pourquoi Mesdames et Messieurs les congressistes, nous devons garder notre sérénité, car notre parti et tous ceux de l’opposition avec lesquels nous sommes liés dans un cadre infrangible de solidarité, sont en phase avec le peuple nigérien.

Le peuple ne nous fait pas peur, parce que nous en sommes issus.

Nous ne lui faisons pas peur non plus, parce que nous n’en sommes pas coupés.

Mesdames et Messieurs,

Ces propos que nous tenons peuvent surprendre certains.

Parce qu’en effet, il y a, à peine huit mois de cela, le MODEN/FA Lumana-Africa était encore l’allié principal du parti au pouvoir.

En effet, à la veille du 2ième tour des élections présidentielles de 2011, notre parti auquel est revenue la délicate tâche de déterminer par son choix, le vainqueur du scrutin, avait décidé, pour son malheur, de supporter le candidat Mahamadou Issoufou.

Mais c’était dans l’espoir que notre pays allait par ce choix, retrouver la paix sociale et la stabilité politique, tant l’homme nous avait séduit par ses discours vertueux et ses attitudes ostensibles, de grande humilité.

Ne se référait-il pas du reste, fréquemment, au calife Omar Ibn Al-Khattab, cet homme incomparable, et grand serviteur de l’islam, reconnu pour ses innombrables qualités dont entre autres la vérité, la justice, l’équité, la loyauté et la générosité ?

Parce que nous l’avions donc cru, nous avions sincèrement voulu l’aider, à conduire le Niger sur le chemin d’un changement de statut économique et social, auquel le peuple nigérien, incontestablement aspirait avec force.

C’est ainsi que, les militantes et militants que vous êtes, n’aviez pas déçu, vous n’aviez pas failli, car à travers un vote massif et consciencieux, vous aviez répondu au mot d’ordre du Bureau politique national et permis la victoire du candidat du PNDS.

Faite sur la base de la confiance et d’un serment coranique dont nous croyions sincèrement à l’inviolabilité de la part d’hommes et de femmes qui se prétendent musulmans, nous lui avions donné carte blanche sans l’adosser à quelque protocole d’accord que ce soit, pour conduire notre régime commun dans la stabilité et la cohésion, vers un mieux-être collectif pour tous les enfants du Niger.

Mais malheureusement, nous nous sommes rendu compte, à peine un an après l’installation des institutions de la 7ième République, que notre alliance avec le PNDS souffrait gravement d’un manque de sincérité et de loyauté.

Il est vrai que certains de nos militants, très tôt, avaient commencé à tirer la sonnette d’alarme.

Quant à nous, nous nous refusions à croire que la parole donnée, dans un cadre aussi solennel que celui du serment coranique, pouvait cacher tant de duplicité et n’était proférée, que dans le seul objectif d’endormir le MODEN/FA Lumana-Africa, pour mieux l’anéantir.

En fait, le PNDS Tarraya nous invitait à un contrat d’inféodation, sous la forme du protectorat colonial avec lequel nos parents indigènes de l’époque furent dupés, alors que nous pensions bien naïvement avoir passé avec lui, un contrat moral de partenariat sur cinq ans, dans le respect strict des engagements pris par chacun, en vue de contribuer ensemble à l’épanouissement du peuple nigérien.

Nous nous trompions.

C’est que pour le PNDS Tarraya, Lumana-Africa, autant que les autres alliés qui l’ont supporté, devait se contenter d’un rôle de simple accompagnant.

C’est pourquoi du reste, les avis de nos partis dans la gestion du pays, à ses yeux, n’étaient ni nécessaires, ni requis.

Nos partis n’avaient aucun droit à exprimer une opinion, sur la conduite des affaires publiques ; ils étaient encore moins autorisés à formuler la moindre critique, fût-elle constructive, pour la saine gestion de l’Etat.

Nos partis n’étaient concertés sur rien et n’étaient impliqués que pour assister, béats d’admiration, aux innombrables et factices poses de premières pierres faites davantage pour mystifier le peuple que pour réaliser effectivement de véritables projets d’avenir à son profit.

Nous devions nous taire et accepter les oboles du partage léonin, d’un parti dominant, qui en était arrivé à croire, qu’il avait gagné les élections sans l’aide de quiconque.

Au point où il avait réussi à se convaincre que c’était pour chacun de nos partis, un privilège que de vivre sous l’ombre tutélaire et bienveillant, de celui qui se veut dorénavant le seul géant de l’échiquier politique Nigérien.

Cela n’était assurément ni admissible, ni tolérable, Mesdames et Messieurs les délégués.

Or si le traitement que je viens d’évoquer et qu’on nous infligeait était déjà en soi insupportable, avec au surplus tout le mépris royal, dont Tarayya savait faire montre à l’endroit de nos protestations, que nous ne voulions pas pour autant, ni vives ni publiques, en 2013, il avait décidé de relever le niveau de nos frustrations, afin de pouvoir tranquillement gérer, comme un héritage familial, les biens de l’Etat, sans témoin gênant.

A cette fin, il était devenu nécessaire de trouver vaille que vaille le moyen de se débarrasser le plus rapidement possible du MODEN/FA Lumana-Africa, qui semblait étrangement être informé de tout.

La stratégie pour y arriver, consisterait d’abord à marginaliser jusqu’à l’extrême notre parti dans la gestion de l’Etat, avant de le pousser par la multiplication volontaire des frustrations, au divorce à son tort.

Nous n’étions donc guère surpris qu’à partir de février 2013, des insinuations malveillantes, des accusations de sabotage, des procès d’intention, des insultes mêmes, les plus abjectes et les plus imméritées soient adressées par les caciques du PNDS Tarraya au MODEN/FA Lumana-Africa, par journaux interposés et souvent par accusations directes.

En fait, ce parti avait un agenda essentiellement électoraliste dont les élections de 2016 constituaient le point de mire sans aucun souci pour la mise en œuvre du programme même pour lequel il avait été élu.

Avant cette date, il lui fallait affaiblir les partis politiques, tous bords confondus.

C’est dans cette optique que les autres partis de la MRN représentés à l’Assemblée nationale, ou dont le potentiel électoral présente aux yeux du PNDS Tarraya, un intérêt quelconque, avaient été sollicités dès 2012, pour abandonner toute ambition présidentielle pour 2016, afin de se rassembler autour de la seule candidature qui leur serait proposée par le PNDS Tarraya, en contrepartie d’un meilleur traitement au sein de l’alliance voire contre quelques subsides qui leur seraient secrètement versées.

C’est dans cette même optique, que certains responsables du MNSD-Nassara avaient été sollicités pour aider le PNDS à se débarrasser de l’allié encombrant qu’était devenu le MODEN/FA Lumana-Africa.

Ces derniers avaient avec sagesse refusé le jeu malsain auquel on les conviait.

Obnubilé donc par la reconduction du mandat de son candidat naturel en 2016, le PNDS Tarraya avait choisi d’être déloyal envers ses alliés, et mortel pour l’opposition.

S’agissant justement des partis de l’opposition, il avait opté pour leur concassage méthodique, en les divisant de l’intérieur, tout en s’efforçant dans le même temps et avec une rare malfaisance, de discréditer, parmi leurs leaders, ceux d’entre eux, susceptibles à un titre ou à un autre de contrecarrer son projet.

Dans ce même dessin, il a imaginé le subterfuge du gouvernement d’union nationale, qui s’est révélé en fin de compte, un gouvernement de rassemblement d’une certaine dissidence autour du PNDS Tarraya.

Une pitrerie politique qui démontre une fois de plus, combien ce parti prend les nigériens pour un peuple amnésique.

N’est-ce pas le chef de l’opposition, à l’époque celui aussi du PNDS Tarraya, qui clamait haut et fort, qu’un gouvernement d’union nationale n’était rien d’autre qu’une «escroquerie politique» ?

Dans la mise en œuvre de son projet machiavélique, Tarraya a aussi recours à la politique du débauchage systématique des prétendus grands militants des partis de l’opposition, comme ceux de ses alliés les plus fidèles, essayant ainsi de bâtir son hégémonie sur les pierres tombales de toutes les formations politiques, par la ruse et la trahison.

Dans son arsenal de guerre, il a ajouté également, l’exclusion des cadres de l’Etat qui ont eu l’outrecuidance de refuser de s’enrôler dans ses rangs contre leurs postes, et de se déclarer fidèles aux partis de l’opposition, violant ainsi, sans l’ombre d’une hésitation, la constitution de la République et son serment d’assurer la neutralité politique de l’administration publique.

Tarraya a, comme vous le constatez, appris à alterner la carotte et le bâton, croyant par ce même moyen pouvoir assujettir le pouvoir judiciaire également à son bon plaisir.

Or ce pouvoir-là, il le comprend sans doute mieux aujourd’hui, face aux positions responsables et sans équivoque du syndicat des Magistrats, est particulièrement jaloux de son indépendance.

Et c’est là, assurément, une chance pour le peuple nigérien et surtout une chance pour le pluralisme démocratique au Niger.

Mesdames et Messieurs,

Sur le plan économique, il n’est point besoin de disserter. Le constat est là, clair et amer.

Le Niger et les nigériens se portent mal.

Ils ont faim, en dépit de la faconde stérile et inutilement tonitruante du programme 3 N.

Les nigériens sont devenus plus pauvres que par le passé.

Et pourtant, ils sont quotidiennement matraqués avec la cruauté, de l’expert en torture, par le rappel régulier, comme une antienne, d’une prétendue croissance à deux chiffres, dans ce pays que chacun sait, en pleine dépression économique et sociale.

Alors même que la campagne agricole 2013 se révèle en perspective, porteuse d’une année de disette, on annonce à nos concitoyens du monde rural déjà stressés par la faim, avec un détachement froid et dénué de toute humanité, cette attitude cruelle qui caractérise ordinairement le politicien sans cœur, car confiné dans sa bulle de verre, la construction très prochaine d’un échangeur à voies multiples, à Niamey, en lieu et place des vivres de l’OPVN qu’ils espéraient.

Comme si cette réalisation de simple prestige a vocation à calmer la faim du paysan torturé, par l’incertitude de la survie.

Ainsi aux problèmes quotidiens des nigériens, les réponses proposées sont invariablement, pour le pouvoir en place, autant d’occasions nouvelles de concocter des marchés publics, au profit cependant exclusif d’une poignée de militants Tarayya triés sur le volet, ou récemment débauchés.

Malheureusement ces marchés sont envisagés très souvent sur la base d’un endettement aussi massif qu’irréfléchi, et dans bien des cas, non budgétisé.

Ainsi est hypothéqué l’avenir des générations futures, comme sont hypothéquées surtout les ressources naturelles, sur lesquelles gravitent les dernières espérances de nos concitoyens de la génération présente, ainsi que celles des jeunes qui attendent désormais désabusés, la concrétisation des fausses promesses d’emplois qui leur avaient été annoncées avec un accent d’engagement politique jamais égalé.

Voilà Mesdames et Messieurs les délégués, distingués invités, le Niger de l’ère de la renaissance.

Une ère dans laquelle, sur un tout autre plan, la presse publique est au service exclusif du parti du Président, sous l’œil désolé et impuissant, d’un CSC qui n’est plus que l’ombre ce qu’il aurait dû être.

Une ère dans laquelle l’Etat vit largement à crédit, sur le dos des opérateurs économiques, autant que sur celui des banques locales, désorientées et résignées à connaitre bientôt les terribles conséquences d’une faillite inéluctable, pour des milliers de pauvres épargnants.

Mais le moment du bilan viendra, plaise à Dieu, où ensemble face à eux, nous ferons l’évaluation comparative, des actions des régimes qui se sont succédé, au cours des quinze dernières années.

On verra alors, la différence qualitative, et cela de façon concrète, entre les déclamations médiatiques relatives aux réalisations chimériques de la renaissance d’un côté, et de l’autre les véritables actions d’espoir réalisées sous l’ère de la 5ième République.

Mesdames et Messieurs les congressistes,

Notre congrès que nous ouvrons et comptons clore aujourd’hui même, vise :

d’abord à faire l’état des lieux au sein du MODEN/FA Lumana-Africa afin que, coordination par coordination, nous puissions évaluer, à la fois, l’évolution de son implantation, et l’impact réel des manœuvres de fragilisation entreprises, par nos adversaires au niveau de nos différentes structures.

Nous savons déjà du reste qu’entre les énormes moyens engagés par les agents de la démolition, et les résultats obtenus, nous ne pouvons que nous féliciter de l’extraordinaire qualité de nos militantes et militants, de la profondeur et de la sincérité de leur engagement, ainsi que de leur fidélité remarquable.

Lumana-Africa ne s’est jamais aussi bien porté que maintenant.

Il est devenu une force politique d’attraction vers laquelle se tournent désormais les espérances de nos concitoyens.

A nous de leur montrer combien notre parti est moralement solide, et combien il sait rester stoïque, et inébranlable, face à l’adversité et aux épreuves, auxquelles la plus noire des ingratitudes confronte aujourd’hui le MODEN/FA Lumana-Africa.

Il vise en suite à réaménager les textes fondamentaux du parti, afin que ceux-ci soient davantage des instruments de sa consolidation, que les moyens de son affaiblissement ou de son blocage.

Il vise enfin, à restaurer une discipline plus forte et plus intransigeante au sein du parti, afin de mettre un terme définitif à l’esprit factieux, et aux comportements égocentriques qui traduisent chez certains une inclination malheureuse à privilégier leur intérêt individuel, au détriment de l’intérêt collectif auquel il faut pourtant donner la priorité si l’objectif est de parvenir réellement, à la création d’un véritable appareil politique, au service de la nation.

Toutefois, ce congrès extraordinaire ne sera pas, loin s’en faut, un congrès de règlement de compte, nous l’avions voulu plutôt celui du dialogue et de la tolérance, afin que chaque militante, chaque militant, revienne à une prise de conscience personnelle qui l’incite par lui-même, à revenir au sein de la famille Lumana, dans le respect des principes et des règles qui le régissent, ou de choisir de lui-même, de quitter l’œuvre commune, mais sans haine ni rancune.

Les circonstances ont voulu qu’il en soit autrement.

Le Bureau politique ne pouvait, en effet continuer à tolérer les actes pernicieux et délibérément malveillants de certains.

Au demeurant, il n’est pas du tout concevable encore moins admissible, pour un membre de vouloir dans une attitude politique s’apparentant, au grand écart des athlètes, être à la fois partisan sincère du MODEN/FA Lumana-Africa, parti ayant démocratiquement opté pour l’opposition, et d’être en même temps, le soutien actif, d’un président de la République, chef de la majorité au pouvoir, qui s’emploie quotidiennement à chercher les moyens les plus aptes à anéantir ce parti.

Pour être et rester crédible, il faut savoir choisir un camp, et un seul.

A cet égard, notre congrès n’avait d’autre intention initialement que de demander à ceux d’entre nous, qui se trouvent en ce moment, dans cette position inconfortable et assurément sans avenir, du point de vue politique, de choisir entre le MODEN/FA Lumana-Africa à l’opposition, ou de préférer les ors de la République aux côtés du Chef de l’Etat.

Nous aurions respecté leur choix quel qu’il soit, et nous aurions veillé, quant à nous, dans le respect strict des textes fondamentaux du parti, à faire en sorte que le MODEN/FA Lumana-Africa poursuive son chemin avec ou sans eux, mais sans rancune ni esprit de représailles.

Mesdames et Messieurs les délégués,

Voici les mots introductifs à ce congrès.

J’ose espérer que les conditions d’accueil et de séjour, qui vous sont réservées par la coordination hôte de Niamey, même si elles sont loin d’être celles auxquelles vous aviez pu rêver, n’en demeurent pas moins globalement acceptables.

Du reste, je sais qu’en vos qualités de militantes et militants engagés, votre souci premier, ne réside pas dans la recherche du confort, mais bien, dans les conditions de sauvegarde de notre parti.

Je vous remercie donc de votre compréhension et souhaite à nos travaux tout le succès que nous en attendons.

Sur ce je déclare ouvert, le premier congrès extraordinaire du MODEN/FA Lumana-Africa.

Vive le MODEN/FA Lumana-Africa,

Vive l’ARDR pour un prompt rétablissement de l’éthique démocratique, dans notre pays,

Vive le Niger, et que Dieu bénisse son peuple.

Je vous remercie

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