Des données fiables pour la sécurité alimentaire en Afrique

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NAIROBI] Des entreprises agroalimentaires, ainsi que des institutions financières estiment qu’une utilisation efficace et un partage de données agricoles fiables pourraient transformer l’agriculture en Afrique.
 
Des acteurs clés du secteur agricole, dont des décideurs, des agriculteurs, des entreprises agroalimentaires privées et des institutions financières, ont noté lors de la conférence ministérielle sur les données agricoles et la nutrition (Nairobi, 14-16 juin) que l’utilisation des données dans les processus décisionnels, et l’action en faveur de la croissance agricole restent problématiques en Afrique sub-saharienne.
 
Selon les experts, les données disponibles restent largement inaccessibles aux acteurs des chaînes de valeur agricoles tels que les agriculteurs, les transformateurs, les commerçants et les consommateurs.
 
La réunion, organisée par le Global Open Data for Agriculture and Nutrition, a discuté des efforts visant à réduire les crises alimentaires en Afrique.
“Les données restent un investissement réalisable pour la sécurité alimentaire et humaine.”Willy Bett, ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche – Kenya

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L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que la population mondiale atteindra 9,1 milliards d’ici à 2050 et, pour nourrir toutes ces personnes, le secteur agricole devra croître de 70%.
 
Willy Bett, secrétaire d’Etat kenyan pour l’agriculture, l’élevage et la pêche, affirme que le secteur souffre des impacts du changement climatique, de ressources insuffisantes et du manque de données. Il existe également une demande alimentaire plus élevée et un faible potentiel de rendement, note-t-il.
 
« Tout en reconnaissant que les ressources ne sont pas la seule solution aux défis dans l’agriculture, nous devons convenir que les données demeurent un investissement réalisable pour la sécurité alimentaire et humaine », a déclaré Willy Bett.
 
Le responsable kenyan estime qu’il est nécessaire que les pays africains comprennent la valeur potentielle des données et permettent aux entrepreneurs de les utiliser pour créer des outils susceptibles de permettre aux citoyens de se doter de moyens d’atteindre une transformation agricole innovante.
 
Willy Bett estime en outre que les données pourraient être utiles pour soutenir des solutions intelligentes sur le plan climatique, notamment en ce qui concerne les conditions météorologiques, la demande sur le marché et les profils de sols qui ne sont pas facilement accessibles aux agriculteurs et au personnel des services de vulgarisation scientifique.
 
Dibyakanta Nayak, directeur de Reliance Foundation, en Inde, affirme pour sa part que le continent doit créer des plateformes et des capacités à l’usage des agriculteurs, afin de leur permettre d’utiliser des données ouvertes pour comprendre quelles sont les cultures les plus adaptées aux différents sols, quels prix peuvent être attendus après récolte ou la meilleure façon de s’adapter aux variations météorologiques et de s’attaquer aux maladies et autres défis.
 
« Il n’y a pas d’accès en temps réel aux données météorologiques fiables et utilisables en Afrique. L’information n’est souvent pas disponible ou, même si elle existe, elle est inaccessible », explique Dibyakanta Nayak. « [Elle est] de mauvaise qualité ou inconnue de ceux qui en ont le plus besoin. Les agriculteurs ne savent pas où obtenir des informations sur les prévisions de sécheresse, la répartition des précipitations et les éclosions de parasites, ce qui entraîne une faible production agricole et l’insécurité alimentaire. »
 
Et d’ajouter qu’il faut un engagement et une action des nations et des institutions compétentes pour promouvoir les politiques et investir dans des projets qui facilitent l’accès au public en général à des flux de données pertinentes en agriculture, rendant ces données facilement accessibles aux utilisateurs en Afrique et dans le monde entier.
 
Ceux-ci appuieront finalement une augmentation durable de la sécurité alimentaire dans les pays en développement et développés.
 
Dibyakanta Nayak a déclaré à SciDev.Net que les partenariats impliquant des secteurs de l’agriculture, des assurances et des télécommunications pourraient améliorer la collecte et la livraison de données pour les services essentiels tels que l’analyse des risques, la planification par le gouvernement et le renforcement des capacités des agriculteurs.
 
Cet article a été écrit par le desk Afrique anglophone de SciDev.Net.

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