Niger: Décès Mamane Barka, une bibliothèque musicale s’en est allée

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C’est avec consternation que le Niger s’est réveillé avec la triste nouvelle. Le Barkayi National n’est plus. Il s’est éteint des suites d’une longue maladie à l’âge de 59 ans.

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L’homme mobilisait les foules durant ses concerts  et s’est toujours battu pour le rayonnement de la musique nigérienne.

Son répertoire est incommensurable, il est l’une des bibliothèques de la culture nigérienne. Ses millions de fans resteront inconsolables mais ainsi la vie.

Le portrait dressé par le Magazine Niger en dit long sur sa carrière.

A Dieu l’artiste.

Himadou Amadou

Portrait

Mamane Barka est né à Tesker, dans le département de Zinder en 1959. Il a été professeur pendant de nombreuses années avant que ses compétences sur le Ngurumi, un instrument à deux cordes pincées, il a atteint la popularité au Niger et au Nigeria voisin.

En 2002, il a reçu une bourse de l’UNESCO pour matérialiser son rêve de raviver la tradition du Biram, qui est un instrument à cinq cordes qui est utilisé dans le Boudouma (un peuple de pêcheurs du Lac Tchad). Il s’est rendu au Lac Tchad pour rencontrer les Boudouma, groupe ethnique de pêcheurs nomades, et leur instrument sacré, le Biram, qu’ils croient protégé par l’esprit du lac Kargila. À l’époque Boukar Tar, le seul maître restant du Biram , était encore vivant et il a enseigné Mamane les secrets de l’instrument saint et les paroles des chants mystiques. Il a ensuite donné Mamane le dernier biram et lui a demandé de le promouvoir partout dans le monde.

Après que Mamane ait joué sur le biram au Festival de musique du désert à Rissani, au Maroc, en 2005, il a été invité à effectuer d’autres concerts à l’étranger, y compris des événements en France et en Allemagne. En 2008, il a joué au WOMAD avec le percussionniste Oumarou Adamou. Oumarou est le fils d’un griot haoussa dans la ville de Maradi, dans le sud du Niger, près de la frontière nigériane.

 

Mamane et Oumarou ont commencé à enregistrer cet album peu de temps après en juillet 2008 avec le producteur Paul Borg. La plupart des chants sont des chansons traditionnelles de Boudouma qui parlent de la vie des ancêtres, des esprits, des animaux avec lesquels les nomades vivent, de la bravoure des guerriers ou de la beauté de l’eau dans le lac ou dans le désert. Mamane a également ajouté quelques nouvelles compositions qui reflètent la société en constante évolution d’aujourd’hui et contiennent des messages importants pour la jeunesse d’aujourd’hui. Il chante en langue boudouma ainsi qu’en Haoussa, Toubou et Kanuri, toutes langues parlées au Niger.

Malheureusement Boukar Tar est maintenant décédé et Mamane est le seul maître du biram dans le monde. Il maintient la tradition à lui seul, mettant l’instrument à l’attention du monde plus vaste avec son propre mélange de blues du désert. Avec la percussion induite par Oumarou, cet album respecte non seulement le biram  spirituel, mais aussi l’hommage aux instruments de percussion traditionnels de la riche culture nigérienne: le douma (le tambour spirituel), le kalangou et la calebasse.

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