Niger Mali : Analyser la situation des réfugiés et les conditions de leur retour

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Le 11 avril 2019, s’est tenue à Niamey, la 12ème réunion de la commission tripartite Mali-Niger-UNHCR sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens au Niger. L’objectif de cette réunion est d’analyser l’évolution de la situation des réfugiés maliens afin d’échanger sur leur retour volontaire.
Les travaux de ce cadre tripartite de réflexion et d’actions a donné l’occasion de passer en revue la situation des réfugiés maliens au Niger afin d’évaluer le niveau et les conditions des retours.
Plusieurs personnalités ont tenu à être présentes à cette rencontre dont le Secrétaire Général du Ministère malien de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, les ambassadeurs du Mali au Niger et celui du Niger au Mali, des représentants du ministère nigérien en charge de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, ceux de l’UNHCR ainsi que plusieurs autres invités maliens et nigériens.

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Dans son discours d’ouverture, le S.G du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Idder Adamou, a indiqué qu’un peu plus de 55.000 réfugiés maliens vivent au Niger et sont repartis entre les régions de Tillabéry, de Niamey et de Tahoua.
« Ces réfugiés vivent malheureusement dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant aux frontières des deux pays. Ce contexte est marqué par des attaques terroristes, des violents affrontements intercommunautaires », a rappelé M. Idder Adamou.
Pour faire face à cette situation et pour maîtriser les éventuels impacts négatifs de ces phénomènes, le gouvernement nigérien a maintenu l’état d’urgence, décrété depuis mars 2017, dans plusieurs départements de Tillabéry et de Tahoua, deux régions frontalières avec le Mali, où vivent la quasi-totalité de refugiés maliens.
« Malgré les défis sécuritaires à ces frontières et ceux à l’interne, le gouvernement et le peuple du Niger restent intimement attachés à leur valeur d’hospitalité et de convivialité à l’endroit des populations sœurs poussées à l’exil », a-t-il déclaré. M. Adamou a ensuite rassuré que les frontières du Niger restent ouvertes aux frères et sœurs maliens, avec lesquels les Nigériens sont unis par l’histoire et la géographie.
« Quel que soit le prix, nous ne ménagerons aucun effort pour leur assurer un meilleur séjour parmi nous ». Il a ensuite indiqué que de juin 2018 à fin mars 2019, 4.587 personnes ont pu bénéficier de la facilitation au retour, 5.366 ont signalé leur intention de retourner au Mali et le processus de leur rapatriement est en cours.
Tout en se félicitant de cet engouement pour le retour au pays, M. Idder Adamou a déploré l’arrivée au Niger de 1.833 réfugiés maliens, de juin 2018 à ce jour, enregistrés par les services compétents, pour des raisons sécuritaires.
Fidèle à son engagement d’assurer une meilleure protection et une assistance conséquente, le gouvernement et son partenaire l’UNHCR se sont mobilisés pour faire face à la situation. En effet, l’Etat du Niger, toujours en partenariat avec l’UNHCR, a œuvré pour la réalisation des projets innovants comme la transformation des camps en centres urbanisés et l’autonomisation économique des réfugiés aux fins de les faire sortir progressivement de l’assistanat chronique.
Intervenant à la rencontre, le Secrétaire général du Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire du Mali, M. Salifou Maïga, a indiqué qu’à la date du 28 février 2019, il a été enregistré 71.240 rapatriés tandis que 136.861 Maliens sont encore réfugiés dans les pays limitrophes dont environ : 55.000 au Niger, 56.000 en Mauritanie, 24.774 au Burkina-Faso. 57 952 réfugiés maliens vivent sur le sol nigérien dans 3 camps.
Le rapatriement est l’une des solutions, mais pour cela, il faut la volonté de retourner, la sécurité et la dignité qui engagent aussi bien les candidats au retour des pays d’asile et le pays d’origine.  »La situation sécuritaire reste marquée par la persistance d’attaques terroristes et la pose d’engins explosifs improvisés (EEI) qui visent aussi bien les populations que les forces armées nationales et étrangères.
Quant à la représentante de l’UNHCR au Niger, Mme Alexandra Morelli, elle a félicité et remercié le Niger qui fait toujours preuve de solidarité concrète et pragmatique. Et cela malgré les difficultés le long de ses frontières malienne, nigériane et libyenne.
« Malgré cette situation, le Niger a laissé ses frontières ouvertes. Le Niger a toujours fait de l’hospitalité une valeur éthique, qui va au-delà de la peur. Merci pour cette valeur que le Niger garde au centre d’une réponse aussi politique » a-t-elle déclaré.
« Si aujourd’hui 20.000 personnes ont eu l’occasion de revenir chez elles, cela veut dire que des solutions sont encore possibles et peuvent encore être explorées ; c’est ça notre travail, c’est ça aussi notre positionnement », a indiqué Mme Morelli. Les réunions de la commission tripartite et du groupe de travail sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens au Niger sont des cadres de suivi, de l’exécution et de planification sur le retour volontaire de ces réfugiés. Elles se tiennent chaque trois mois, de façon rotative, entre le Niger et le Mali.

Mahamadou Diallo (ONEP)

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