Au Niger, l’armée affaiblie par la paranoïa de son président

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    Notre chroniqueur dénonce la déstabilisation de l’armée nigérienne entretenue par Mahamadou Issoufou et sa peur obsessionnelle d’être renversé.
    L’armée nigérienne est exposée sur plusieurs fronts où ses ennemis sont mobiles et insaisissables. A la frontière avec le Nigeria et le Tchad, Boko Haram a infligé de lourdes pertes aux forces de sécurité nigériennes. La dernière attaque en date est venue d’un autre front, le Mali, et a causé la mort de 22 soldats nigériens au moins à Tazalit, jeudi 6 octobre. Selon le ministre de la défense nigérien, Hassoumi Massaoudou, elle serait l’œuvre de groupes narcoterroristes implantés au Mali.

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    L’armée nigérienne paie un lourd tribut depuis quelques années pour assurer la sécurité du Niger. Pourtant, ce pays Niger consacre une part croissante de ses ressources à l’armée puisque, selon le ministre Hassoumi Massaoudou, les dépenses ont été multipliées par quinze.
    Nombreux officiers éloignés

    Alors où est le problème ? Dans l’affaiblissement de l’armée nigérienne depuis l’élection de Mahamadou Issoufou, en 2011. Obsédé qu’il est par son adversaire politique, Hama Amadou, le président Issoufou et son entourage se sont intoxiqués à la paranoïa, persuadés que Hama Amadou se saisirait du pouvoir par la force avec l’aide d’officiers lui étant restés fidèles depuis l’époque où il était premier ministre (de 2000 à 2007) du président Tandja. L’actuel ministre de l’intérieur Mohamed Bazoum avait même évoqué dans une interview à Jeune Afrique, fin 2015, de prétendues connexions entre Hama Amadou et des « officiers ethnicistes ». Cette paranoïa a conduit à l’éloignement de nombreux officiers de valeur (comme attachés de défense dans des ambassades, par exemple) et à l’ostracisation d’une partie des officiers soupçonnés d’être proches de Hama Amadou.

    Une partie de l’armée s’est sentie humiliée en décembre 2015 avec les suites de la supposée tentative de coup d’Etat. Des officiers sont depuis lors en prison sans qu’aucun procès ne soit prévu, ni aucune preuve présentée, malgré les déclarations tonitruantes du ministre de la défense de l’époque qui avait affirmé que certains officiers étaient passés aux aveux alors que les accusés continuent de clamer leur innocence. Le Monde

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