Infirmier de son état et à l’époque, conseiller territorial sous la bannière du PPN/RDA au titre de la circonscription de Dosso , Elhadj Amadou Hassane dit Nyamaïzé fait partie des Nigériens qui ont assisté à l’avènement de la République du Niger, le 18 décembre 1958. Pour avoir vécu ce moment privilégié et aussi la période qui a suivi, Nyamaïzé est parmi les grands témoins de cette histoire du Niger riche en bouleversements. »Nous avons vécu, le 18 décembre 1958 avec joie. Nous savons que nous étions sur la bonne marche. Il y a eu un progrès comparativement à notre statut d’avant », rappelle l’ancien conseiller territorial.
»Le processus a commencé avec le référendum que le Général De Gaule avait organisé en septembre 1958, et qui demandait aux colonies de choisir entre le »Oui » pour la communauté franco-africaine et le »Non », qui consistait à choisir l’indépendance immédiate. Nous avons choisi la communauté franco-africaine, et on est devenu une République à l’intérieur de la communauté franco-africaine. Ce qui donnait une certaine autonomie au Niger », explique Elhadj Amadou Hassane.
»C’était la joie, l’ambiance était à la fête pour cet aboutissement de la lutte qui nous a amenés à l’autonomie interne sur la voie de l’indépendance. On a refait les cartes politiques pour préparer l’indépendance. Les gens ont assisté à la fête. On était à l’Assemblée, on a lu le discours, on a applaudit, le président », se rappelle l’ancien représentant du Niger au Conseil Territorial, et au Grand Conseil de l’AOF. Avec l’avènement de la République, le Niger a eu une Constitution qui a donné naissances aux institutions de la République dont le gouvernement.
Elhadj Amadou Hassane se fera ainsi élire député national en 1960, pour le compte de la 1ère République et ce, jusqu’au coup d’Etat d’Avril 1974. C’est l’Assemblée nationale qui a préparé l’indépendance, deux ans après la proclamation de la République, rappelle-t-il.
En tant que député national, il fut rapporteur de la Commission sociale de l’Assemblée Nationale, qui proposa parmi d’autres œuvres, l’actuel hymne national et le drapeau du Niger. Nyamaïzé, qui occupa aussi le poste de 2ème, puis 1er vice-président de la 1ère République, fut ainsi témoin et acteur de l’une des premières expériences politiques du Niger. Il se rappelle aujourd’hui les soubresauts qui ont marqué surtout la gestion du pouvoir à cette époque avec les confrontations entre le parti politique plus connu sous le nom de Sawaba de Djibo Bakari et le PPN/RDA de Diori Hamani.
Pour ce qui est de la célébration de la »fête de la République », Elhadj Amadou Hassane se souvient encore de la grande mobilisation qui caractérisait ce moment. »Avant, tout le pays était mobilisé pour la fête. Tout le Niger se rassemblait ici à Niamey, toutes les personnalités de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud se retrouvaient à Niamey. Il y avait les cavaliers, les chameliers, etc. Tout le monde était associé à la fête. Il y avait la retraite aux flambeaux, un grand défilé des jeunes, des femmes, des militaires. Le soir, c’était les tam-tams dans les quartiers. La fête durait pendant au moins trois jours. Les délégations venaient de partout pour leurs prestations. Chacun se sentait concerné par la fête », rappelle Elhadj Amadou Hassane. Ce qui fait penser à l’initiative prise par les autorités, depuis 2006, de donner à la fête de la République un éclat à la hauteur de l’événement, avec l’organisation des fêtes tournantes au niveau des chefs-lieux des régions.
Aujourd’hui, l’ancien conseiller territorial et ancien député national apprécie la façon dont l’événement est célébré. Il salue les actions du Président Mahamadou Issoufou, avec d’importants investissements pour Dosso dans le cadre de la célébration de la fête du 18 décembre 2014. »J’apprécie beaucoup, parce que l’investissement qu’ils sont en train de faire à Dosso, à l’époque, on ne pouvait en faire autant, il n’y avait pas les moyens. C’est pour Dosso, mais c’est pour tout le Niger. Je suis de Dosso, je suis très fier de ce qui se passe actuellement. Tous les Nigériens doivent être mobilisés, concernés par la fête du 18 décembre, chacun doit le manifester à sa manière », se réjouit Elhadj Amadou Hassane.
Souley Moutari