Niger : À qui profite le rapport accablant du cabinet Mazars ?

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La gestion de BIA Niger, une des banques historiques du Niger, éclaboussée par Les Afriques à travers une

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Enquête exclusive, publiée courant février 2014, suite à un rapport d’audit interne (2006-20111) réalisé par le cabinet Mazars Sénégal, cache beaucoup de zones d’ombre. Après plusieurs semaines d’investigations à Niamey et une compilation de documents estampillés «Top confidentiel», en notre possession, la thèse d’un audit orienté se conforte de plus en plus. Que cache le rapport Mazars Sénégal ?

Épinglée par le cabinet d’audit pour sa gestion calamiteuse, durant une période de prescription allant de 2006 à 2011, la BIA (Banque internationale pour l’Afrique) que l’on présente comme l’un des plus gros scandales bancaires de l’espace Uemoa ces trente dernières années, donne l’air aujourd’hui d’un véritable cul-de-sac ou d’un nid de gladiateurs qui se livrent à un duel funeste à «l’ambulancier».

Le rapport accablant de Mazars, daté du 27 septembre 2012, qui a mis à nu les pratiques d’une poignée d’anciens membres du conseil d’administration, n’a pas été acté et entériné par certains administrateurs, parmi lesquels l’ancien président du conseil d’administration de l’institution, Alassane Koné.

En dépit de son statut de PCA de BIA Niger, le rapport définitif du cabinet Mazars Sénégal, lourd de 90 pages, n’a pas été approuvé totalement par 3 anciens administrateurs.

Mais ce qui agace et intrigue, c’est les règles de recrutement qui ont été employées pour coopter le cabinet Mazars dont certains administrateurs s’interrogent. Sans appel d’offres, dit-on dans les coulisses de la BIA Niger.

Comment a-t-on recruté le cabinet Mazars ? Bon nombre d’anciens administrateurs et hauts cadres de l’institution n’étaient pas informés à temps du passage dans la maison des auditeurs, nous soufflent des sources autorisées.

Par contre, certains affirment même s’ils ont été au courant, ils n’ont pas été associés dans la collecte de base de données des livres. Autre question qui brûle les lèvres, c’est l’objectivité de l’audit qualifiée de sélective et de véritable chasse aux sorcières.

Au prix d’un dénigrement outrancier pour le compte d’un establishment tapi dans l’ombre. De fil en aiguille, des pièces à conviction en notre disposition attestent que le cabinet Mazars s’est planté dans certains livres des gros clients de la BIA Niger.

Le rapport qui a épinglé, après le bouclage de l’audit, de gros pontes issus du secteur des affaires, n’a pas pris en compte plusieurs dossiers en cours de paiement ou déjà clos.

C’est le cas de l’entrepreneur nigérien Hima Souley, administrateur de Souley Niger, dont le prêt est enregistré sous le numéro 016731 et cité dans le rapport Mazars comme débiteur.

Des correspondances officielles échangées entre Hima Souley et la BIA Niger attestent que Hima Souley avait donné des garanties immobilières (T F numéro 5032) d’un 1 milliard 350 millions de f CFA alors que sa ligne de prêt est d’un montant de 1 milliard de f CFA.

Les Afriques s’est procuré les deux derniers courriers des autorités de la BIA qui confirment la dation en paiement. Comment le cabinet Mazars a pu omettre cette dation paiement, alors que les auditeurs étaient à cette période dans les couloirs de la BIA ?

D’autant plus que, depuis le 5 avril 2011, un transfert de propriété à la BIA a été effectué en bonne et due forme. Une pièce à conviction supplémentaire a été mise à notre possession attestée par une correspondance de la BIA en date du 6 juillet 2012 qui reconnaît que Hima Souley est libéré de ses engagements vis-à-vis de la BIA. Énigme !

Aujourd’hui, c’est la banque qui doit la bagatelle de 350 millions de f CFA à son client. Un autre dossier qui agace est celui de THS, société de leasing d’avions établie à Niamey dont l’un des principaux actionnaires, le Français Dreyfus, est en contentieux avec la BIA Niger.

En vue de recouvrer sa dette (1 milliard 600 millions de f CFA), l’administrateur de la BIA Niger, M. Ouloumoudou, a porté le litige contre THS devant le tribunal commercial de Paris. Selon nos informations, depuis le 28 mai dernier, le juge d’instruction de Niamey a autorisé le gel des mouvements de comptes bancaires détenus par la compagnie THS dans les banques locales. Affaire à suivre… 


Enquête réalisée par Ismael Aidara

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