Crise entre le pouvoir et l’opposition : Ces sorties médiatiques qui n’apportent rien de nouveau aux Nigériens

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On ne le dira jamais assez, le climat politique dans notre pays prend une allure on ne peut plus inquiétante. L’opposition tout comme le régime en place, chacun dans son camp affûte ses armes pour la conquête ou la conservation du pouvoir. Tout se passe comme si déjà, nous sommes en pleine campagne pour la présidentielle de 2016.

 

 

Face aux marches, meetings et autres déclarations de l’opposition réunie au sein de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (ARDR), le régime en place loue les services de certaines personnalités qui investissent les médias, des heures durant, qui pour magnifier le régime et les autorités de la 7ème République, qui pour diaboliser les hommes politiques d’en face, c’est-à-dire les responsables de l’opposition, afin d’accroître le dédain de la population envers ceux-là que le pouvoir considère comme des teigneux.

 

Après la sortie médiatique, il y a quelques jours, du Directeur de cabinet adjoint du Président de la République, le Colonel Ibrahim Yacouba, ce fut, en fin de la semaine dernière, le tour de l’ancien député et dissident du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara), M. Hama Zada, pour la seconde fois.

 

Nommé Directeur général de la Société de patrimoine des mines du Niger (Sopamine), l’homme est un militant actif du MNSD Nassara dont il a refusé de suivre les mots d’ordre, pour aller fouiner du côté de la Renaissance.

 

Bref, après la manifestation organisée par l’ARDR, Hama Zada s’est livré à cœur joie à l’analyse et au commentaire des rapports qui existent entre les principaux leaders de cette opposition, à savoir, Hama Amadou, Seini Oumarou, Tandja Mamadou et Mahamane Ousmane.

 

Pour de nombreux observateurs, le choix de l’homme n’est pas fortuit puisque militant du MNSD Nassara, Hama Zada est censé connaître beaucoup de choses sur la vie de ces hommes avec lesquels il est resté jusqu’au printemps de la formation du gouvernement de large ouverture.

 

Et le tour a été très bien joué, car l’intervention de Hama Zada dans les médias a d’abord fait le tour des états-majors des partis politiques avant d’envahir les rues, pour des commentaires qui n’en finissent pas encore.

Et, comme il fallait s’y attendre, Hama Zada ne s’est pas fait prier pour revenir sur les rapports tumultueux entre Hama Amadou et Seini Oumarou, depuis le remplacement du premier par le second à la primature et à la tête du MNSD Nassara, au temps de Tandja Mamadou.

 

Pour lui, la fusion entre le MNSD et Lumana Africa, tant recherchée par Hama Amadou, n’est rien d’autre qu’une manière pour ce dernier de prendre sa revanche sur Seini et Tandja avec lesquels il a connu beaucoup de déboires.

 

Pour cette fusion, selon toujours Hama Zada, Hama Amadou compte sur de grosses pointes du MNSD Nassara qui continuent à lui vouer une admiration étonnante et dont les rapports avec Seini Oumarou se sont suffisamment effrités. Pour Hama Zada, le bloc formé par l’opposition ne peut nullement prospérer puisqu’il s’est formé contre un seul homme, le Président Issoufou Mahamadou, chacun des quatre (4) opposants espère que la balance se penchera de son côté.

 

Pour lui, la résurgence du Président Tandja sur la scène politique s’est faite dans l’espoir que les trois autres le remettront en selle. Commanditée ou faite sur la seule initiative de son seul auteur, cette sortie médiatique de M. Hama Zada a tout de même un autre objectif : attirer l’attention du maître vers soi, en le magnifiant pour gagner davantage sa confiance.

 

C’est un exercice de routine auquel certains acteurs se livrent, aussi bien du côté du pouvoir que de celui de l’opposition. Chacun des intervenants cherche à blanchir son maître et à verser des insanités sur ceux qui ne sont pas de son camp politique.

 

Et le plus souvent, il ne ressort de ces interventions médiatiques que des insultes et des attaques qui ne grandissent ni leurs auteurs, ni la classe politique elle-même.

 

L’on rappelle qu’à l’occasion de la session ordinaire de l’Assemblée nationale qui s’est achevée en début du mois de juin, les députés de la majorité et ceux de l’opposition se sont livrés à des attaques honteuses, qui ont gravement écorné leur image. En tout cas, même si l’on doit se battre pour gagner son pain, on doit avoir quand même un minimum de pudeur.
Habibou Abdou

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