M. Najim Elhadj Mohamed, Secrétaire Exécutif SDS Sahel-Niger, élu Secrétaire permanent du Groupe G5 du Sahel

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Notre compatriote, M. Najim Elhadj Mohamed, Secrétariat Exécutif de la Stratégie pour le Développement et la Sécurité des Zones Sahélo-sahariennes (SDS Sahel-Niger), a été élu au poste du Secrétaire permanent du Groupe G5 du Sahel. L’intéressé qui est un cadre supérieur du Ministère du Plan du Niger, jouit d’une trentaine d’années d’expérience dans l’administration publique axée sur la planification du développement économique et social en général, et la sécurité et le développement en particulier, avec une bonne maîtrise des politiques et stratégies nationales, régionales et internationales de développement.

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Il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans l’administration nigérienne. Dans l’interview qui suit, M. Najim Elhadj Mohamed nous parle de la SDS Sahel-Niger, des activités du G5 du Sahel, ainsi que de sa récente mission au siège de l’organisme, à Nouakchott, en République Islamique de Mauritanie.
Le Groupe des 5 du Sahel, appelé aussi le G5 du Sahel, est en train de prendre forme avec l’installation progressive de la structure. Qu’est-ce qui a motivé sa création ?
Le Groupe des 5 du Sahel, à savoir le Burkina, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, a vu le jour à Nouakchott le 16 février 2014. La naissance du G5 du Sahel découle de la volonté manifeste de nos chefs d’Etat de prendre en mains la destinée de notre espace au vu de l’émergence d’une multitude d’initiatives en faveur du Sahel. C’est une question de responsabilisation, de leadership et d’appropriation des actions de paix, de sécurité et de développement fondées sur des liens séculaires et multiformes qui unissent les peuples du Sahel.

C’est, persuadé de l’interdépendance des défis de la Sécurité et du Développement, et déterminés à conjuguer leurs efforts en vue de faire du Sahel un espace de paix, de prospérité et de concorde en considérant les défis auxquels fait face la région, notamment la paix et la sécurité; le besoin d’institutions démocratiques stables et pérennes avec une forte implication des populations; la nécessité de promouvoir les zones les moins développées; le déficit en infrastructures et services de base (transport, énergie, hydraulique et télécommunications); la sécurité alimentaire et le pastoralisme; le développement humain (démographie, santé, éducation, formation technique et professionnelle); les changements climatiques et la gestion de l’eau ; convaincus que seule une action commune de nos pays est à même de relever ces défis et que l’intégration régionale et la solidarité entre Etats sont les préalables indispensables pour l’optimisation de l’exploitation de nos potentialités et le renforcement de notre résilience; que nos Chefs d’Etat réaffirment la priorité qu’ils accordent à la sécurité et au développement de la région et réitèrent leur plein engagement à promouvoir la démocratie, les droits de l’Homme et la bonne gouvernance.

C’est au vu de ce qui précède que les Chefs d’Etat avaient décidé de la création d’un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale dénommé G5 Sahel avec la mise en place d’un Secrétariat Permanent chargé de la coordination technique dont l’animation sera confiée au Niger et dont la Mauritanie abritera le siège.

Le poste de secrétaire permanent est revenu au Niger et c’est vous qui êtes nommé à ce poste. Qu’est-ce qui vous anime après cette distinction ?
Vous me permettrez avant tout de remercier très sincèrement SE. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat, qui a bien voulu placer sa confiance en ma modeste personne pour occuper ce poste, et de réitérer toute ma reconnaissance à SEM. Brigi Rafini, Premier ministre, Chef du Gouvernement, pour l’honneur qu’il m’a fait en tant que Secrétaire exécutif et Conseiller principal en son cabinet.

C’est un sentiment de satisfaction et de reconnaissance pour mon pays et ses dirigeants qui ont eu la clairvoyante vision de doter le Niger d’une Stratégie pour le Développement et la Sécurité des zones sahélo-sahariennes qui fait école dans la sous-région et au-delà. Cette stratégie, comme vous le savez, découle du programme de la Renaissance du Niger, de la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement, et est prise en compte dans le PDES 2012-2015.

C’est le lieu aussi de remercier l’ensemble de mes collègues et tous les cadres dévoués qui ont contribué à la concrétisation de cet important processus qui a permis de créer le G5 du Sahel. Je prie Allah le Tout Puissant pour qu’Il m’assiste afin que je puisse répondre efficacement à cette attente en concrétisant les nobles objectifs assignés à notre organisme commun, au bonheur de l’ensemble des populations sahéliennes, et en honorant, aujourd’hui, demain et toujours, le Niger et son peuple en toutes circonstances et en tous lieux.

Depuis la création du Groupe G5 par les Chefs d’Etat, pouvez-vous nous dire concrètement ce qui a été fait?
Effectivement, il est important de préciser que le G5 du Sahel a vu le jour, mais n’a pas été encore baptisé. Il le sera lors du prochain sommet des Chefs d’Etat qui approuvera la convention de sa création et les autres textes statutaires. Cependant, depuis sa création, le G 5 Sahel a tenu plusieurs rencontres dont celles des experts et des ministres à Niamey au Niger, du 18 au 20 février 2014, et du 2 au 6 juin 2014.

Ces rencontres ont permis d’élaborer les projets de textes constitutifs du G 5 Sahel, la convention de création de l’organisme, le budget de fonctionnement et d’installation pour 2015 du Secrétariat Permanent, et le programme prioritaire d’investissement, et un portefeuille de projets structurants accordant une large priorité à la sécurité, à l’ancrage de la démocratie et de la participation des populations à la promotion des zones les moins développées, aux infrastructures (transport, énergie, télécommunications et hydraulique), à la sécurité alimentaire et au pastoralisme, au développement humain (démographie, santé, éducation, formation technique et professionnelle), à l’adaptation aux changements climatiques et à la gestion de l’eau.

Le PIP du G 5 Sahel, d’un montant de plus de 7 200 milliards de FCFA pour une première phase de 5 ans, comprend des projets structurants dans les secteurs de la sécurité des personnes et des biens, des infrastructures, de la résilience et de la gouvernance.
Il faut saluer la tenue de deux importantes réunions des ministres en charge du développement des pays membres du G5 Sahel, toutes les deux organisées à l’initiative du ministre d’Etat, ministre du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Amadou Boubacar Cissé assurant la tutelle du G 5 Sahel pour le Niger, la première en marge des réunions du Caucus Africain, le 03 septembre 2014 à Khartoum, au Soudan, et la seconde en marge des réunions annuelles des Assemblées Générales de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, le 09 octobre 2014 à Washington, aux Etats–Unis.

Ces rencontres ont permis d’avancer substantiellement sur le dossier grâce à la clairvoyance et au dynamisme de Monsieur le ministre d’Etat, ministre du Plan, qui a su impulser le souffle nécessaire à la détermination d’une feuille de route et à sa mise en œuvre. C’est le lieu de lui rendre un hommage mérité.

Que faut-il retenir de votre récente mission au siège de l’organisme à Nouakchott en République Islamique de Mauritanie ?
Cette mission, qui s’est déroulée du 27 au 31 octobre 2014, a consisté à prendre contact avec les autorités mauritaniennes, à tenir des séances de travail, à accorder une série d’audiences, et à organiser des rencontres avec les représentants résidents des principaux partenaires. J’ai été honoré d’être reçu par le Président de la République, SEM Mohamed Ould Abdel AZIZ, avec qui j’ai évoqué l’état d’avancement du processus de l’installation du secrétariat permanent, et que j’ai remercié pour la disponibilité et toutes les facilités que son pays accorde à cette dynamique, et pour avoir reçu de lui des conseils avisés pour la circonstance.

Avec le Premier ministre, les mêmes sujets ont été évoqués ; ce dernier a par ailleurs souhaité voir le projet de création d’une compagnie aérienne entre le Mali, la Mauritanie et le Niger, s’élargir au Burkina et au Tchad, et pris en compte par le G 5 Sahel.

Il est à noter que sur instructions du Président de la République Islamique de Mauritanie, président du G5 Sahel, à titre exceptionnel, un compte a été ouvert au trésor public et a été alimenté par la première tranche du versement de la contribution de la Mauritanie afin de permettre l’installation et le fonctionnement du Secrétariat Permanent. Concernant l’accord de siège entre la République Islamique de Mauritanie et le Secrétariat Permanent du G 5 Sahel, une solution idoine sera trouvée dans les meilleurs délais, bien que la convention de création du G 5 Sahel n’ait pas été adoptée par les Etats membres pour permettre une bonne installation et un bon fonctionnement de l’organisme dans son pays d’accueil.

Par la suite, j’ai mis à profit cette mission pour rencontrer les représentants des partenaires de coopération résidants. C’est ainsi que j’ai eu des séances de travail avec la Délégation de l’Union Européenne, la Banque Mondiale, la BAD, la coordination du Système des Nations-Unies et l’Agence Française de Développement.

Tous ces partenaires ont vivement salué l’installation du Secrétariat Permanent et se sont dit disponibles à collaborer dans les domaines de compétences partagées avec le G5 Sahel, dans un souci de complémentarité et de synergie. Cette disponibilité des partenaires s’est poursuivie par la séance de travail que je viens d’avoir avec SEM Michel REVEYRAND- de MENTHON, ambassadeur, représentant spécial de l’Union Européenne pour le Sahel, avec qui j’ai évoqué la coopération entre la Commission de l’Union Européenne et le G 5 Sahel.

Seyni Seidou Zakaria

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