Amères vérités : Kadidiatou Ly est-elle désormais digne de rendre la justice ?

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À la lumière de ce scandale de fraudes décelées lors du concours d’entrée à la Fonction publique au titre des agents de santé, la conclusion qui s’impose est que Mahamadou Issoufou a ruiné ce pays, tant financièrement que moralement et spirituellement. La corruption, niée alors qu’elle a atteint son paroxysme, étale aujourd’hui, avec ce scandale qui implique la présidente de la Cour constitutionnelle, toute sa laideur. Kadidiatou Ly est-elle digne de rendre la justice ?

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Non, et son maintien à la tête de la plus haute juridiction du pays est un acte de défiance visà- vis du peuple nigérien, mais également de la communauté internationale que Mahamadou Issoufou a passé son temps à abuser avec des discours lénifiants mais dénués de toute sincérité et de conformité à la réalité.

Dans ce sale dossier comme dans tant d’autres qui ont été révélés par la presse, il n’y a pas meilleure manifestation de la corruption ; cette corruption si bien acceptée sous Mahamadou Issoufou au point de devenir le dénominateur commun de toutes ces personnalités qui ne méritent plus le moindre respect de nos compatriotes.

Face à ce scandale, au lieu de démissionner pour se mettre à la disposition de la justice, Dame Kadidiatou Ly fait le mort, terrée quelque part sur cette vaste terre, en attendant le passage de l’orage. Eh bien, cet orage ne passera pas de sitôt et maintiendra la pression sur elle, sur Malika Issoufou, sur Foumakoye Gado, sur Seyni Garba ainsi que tous les autres fraudeurs impliqués dans ce dossier jusqu’à ce qu’ils rendent compte de leurs forfaits devant des juges. De vrais juges qui sont restés loin des abords nauséabonds de la corruption et de la collusion avec le politique.

C’est dramatique, la fin de carrière de cette dame, portée au sommet de la justice nigérienne, mais qui n’a su saisir les mérites d’un tel honneur ; cette dame qui, sans honte et sans égards pour la fonction qu’elle occupe, s’est littéralement jetée sur Sanoussi Tamabari Jackou qu’elle a roué d’injures et de coups à l’aéroport international Diori Hamani. Le premier dans sa vie ? ce n’est pas évident.
Autrement, elle se serait retenue de se donner en spectacle, ne serait-ce que par respect pour la mémoire de son défunt et glorieux beau-père.
Pourquoi Sanoussi Tambari Jackou ? Parce que la « marraine » de Safi Idrissa Kane et d’une autre dans le fameux scandale des listes frauduleuses soupçonnerait le bouillant vieil homme de complicité avec l’Ardr, le cadre de lutte de l’opposition de l’époque, dans l’élaboration du livre blanc. Un cocktail d’informations de première main qui l’épingle comme une complice notoire de Mahamadou Issoufou auquel il est lié par des relations solides.
La bonne dame, il faut le reconnaître, est plus que compromise pour être la première icône de la justice nigérienne. Quand on est sale, on rend le tablier. Et nous comprendrions que le Saman, qui est déjà sur le sentier de guerre, ne reste pas bouche bée comme s’il cautionnerait une telle salissure sur le corps judiciaire.
Pour ceux qui sont payés pour tenter de jouer aux avocats des causes perdues – un combat d’arrière- garde puisque la plupart de ces chevaliers d’un autre genre tels que Nouhou Mahamadou Arzika et Abdou Mamane Lokoko sont impliqués dans des scandales – ce dernier n’a-t-il pas sa propre liste frauduleuse ?
Il y a lieu de leur dire qu’on a beau agir à l’abri des regards, on finit toujours par se faire prendre. Savent-ils seulement qui est Safi Idrissa Kane pour la présidente de la Cour constitutionnelle ?
Savent-ils aussi qui est Niandou Adamou Foumakoye pour Pierre Foumakoye Gado ? Saventils seulement qui est Aïssatou Yayé Mamadou pour le chef de quartier de Maourey ?
Bref, le Niger est pourri de corruption et les auteurs sont formellement connus et ils doivent, pour préserver l’espoir d’une justice équitable pour tout le monde, expier leurs fautes. Où se trouve Mohamed Bazoum qui prétendait que Hama Amadou avait acheté des juges pour échapper à une condamnation.
Où sont-ils, ces juges corrompus qu’il n’a jamais pu indexer ? Dans le sillage de ceux qui trempent dans des fraudes à des concours ou dans le rang de ceux qui refusent qu’on leur en dicte ? Mohamed Bazoum, qui n’a pas sa langue dans sa poche, n’a qu’à vilipender cet acte déshonorant qui donne aux observateurs l’image d’un pays corrompu jusqu’au dernier degré.
Tout silence de sa part sera assimilé à une caution, et par conséquent à une complicité. On ne cessera jamais de le dire assez : Mahamadou Issoufou a ruiné le Niger, aussi bien sur le plan financier, social que moral.
 Ce ne sont pas Madame Abdoulaye Diori née Kadidiatou Ly, la présidente de la Cour constitutionnelle, Malika Issoufou Mahamadou, épouse de l’auteur du hold-up du 20 mars 2016 ou encore le Général Seyni Garba, chef d’État-major général des Forces armées nigériennes, tous impliqués dans des fraudes grossières [Ndlr : concours d’entrée à la Fonction publique des agents de santé] qui vont prétendre le contraire.
Ce dossier est douloureux pour le Niger car il révèle le haut degré de corruption (morale et financière) qui règne au Niger. Lorsque les premiers responsables d’un État se rendent coupables de tels forfaits, c’est que la corruption est devenue le levain qui fait fonctionner le régime.
Or, un régime politique inhibé par la corruption ne peut offrir aucune alternative de développement. Des vessies, oui, qu’on vous invite à prendre pour des lanternes ! Pas plus.
Chacune de ces personnalités qui ont étalé la preuve de leur légèreté, est le symbole d’un Niger dont nous ne voulons pas, le symbole d’un Niger amoral où le mérite est à celui qui sait voler, tricher, frauder et …organiser un hold-up électoral. Nous ne voulons pas de ce Niger-là.
Cette grave responsabilité, Mahamadou Issoufou la partage avec des camarades qui ont tout partagé avec lui et qui ne voient le Niger que le prisme d’une propriété dont ils peuvent disposer à leur gré : Mohamed Bazoum, Hassoumi Massoudou, Gandou Zakara, Karidio Mahamadou, Pierre Foumakoye Gado, Kalla Hankourao ainsi que certains personnels de service qui ont développé des compétences dans le commerce lucratif du soutien tous azimuts aux entreprises liberticides : Nouhou Mahamadou Arzika, Mohamed Ben Omar, un certain Zourkaleini, très actif lors du tasartché, etc.

Chaque jour suffit sa peine, dit-on ! Aussi allons-nous nous contenter, cette semaine, de pleurer sur le sort du Niger. C’est cela, l’unique réaction lorsque, malgré l’extrême gravité d’une situation dont vous êtes victimes, vous restez impuissants à changer les choses. Que peut-on faire lorsque tu as beau voter contre Mahamadou Issoufou, il est là quand-même ? Que peut-on faire lorsque vous décidez de vous abstenir de voter et qu’on vous affecte tout de même des voix ?
Que peuton faire lorsque, dans un pays, l’épouse personnelle du chef de l’État, Mahamadou Issoufou, son chef de cabinet, le secrétaire général de la présidence, son ministre du Pétrole, le chef d’État-major général des armées, la présidente de la Cour constitutionnelle, se passent pratiquement le mot pour procéder à un véritable partage des 1800 postes de recrutement dans le secteur de la Santé ?
 Comme quoi, avant même de commencer la course, Mahamadou Issoufou a été rattrapé par son discours que nous savons, pour notre part, dénué de toute sincérité,.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point, dit l’adage. Mahamadou Issoufou n’a jamais cru un seul instant à ce qu’il raconte. Il sait parfaitement que les voleurs de l’État, les tricheurs, les fraudeurs vivent et prospèrent sous son aisselle.

N’est-ce pas la corruption qui explique que malgré la pourriture avancée et les risques de plus en plus évidents que le Niger sera bientôt dans la liste rouge du Fonds monétaire international, les centrales syndicales gardent un profil bas, silencieuses comme des carpes faces aux périls qui menacent le monde du travail ?
 N’est-ce pas la corruption qui explique que malgré le caractère indiscutable de la violation répétée de la Constitution par Mahamadou Issoufou que les organisations féminines acceptent le fait accompli ?
Toutes ces structures doivent savoir qu’elles se mettent ainsi la corde au cou, perdant dans cette grave compromission, tout crédit pour continuer, demain, le seul combat utile.
 N’est-ce pas aberrant que, demain, la CDTN veuille s’ériger en défenseur des droits des travailleurs ? N’est-ce pas aberrant que Sidibé Issoufou veuille redevenir la bête noire des gouvernements ?
BONKANO
30 mai 2016
Source : Canard Déchaîné

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