M. Garba Bello, Commissaire Hadj Oumra:  »Il s’agit là d’un prix homologué, c’est-à-dire obligatoire, d’où l’obligation de rembourser le trop perçu »

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Bello Garba
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Monsieur le Commissaire, veuillez rappeler à nos lecteurs les dernières mesures sur la tarification et la gestion assistée du Hadj et de la Oumra en République du Niger.

Comme vous le savez, depuis sa création, le COHO s’est attelé à l’amélioration de l’organisation du Hadj et de la Oumra au Niger. Cette ambition du COHO se traduit par un certain nombre de mesures nouvelles dont la fixation de la structure du Hadj et la mise en œuvre d’un système de Gestion Automatisée du Hadj et de la Oumra (GAHO).
Concernant le prix, il faut rappeler qu’il est relatif à un ensemble de prestations dont le transport, l’hébergement à la Mecque et à Médine, la restauration à Mina et à Arafat, l’encadrement du pèlerin, le kit du pèlerin, les différentes prestations saoudiennes appelées chèques pèlerins qui concernent le transport entre les villes du Hadj, la navette entre la Mecque, Mina, Arafat et Moudzalifa, et la gestion administrative par les muassassas. Cette structure est complétée par un montant prévu pour couvrir les charges des agences, ainsi que leur marge bénéficiaire. La valorisation de ces prestations a conduit, en concertation avec tous les acteurs, à un prix de 2 millions 76 mille 250 francs (2. 076. 250) francs CFA. Contrairement aux autres années, il s’agit là d’un prix homologué, c’est-à-dire obligatoire, d’où l’obligation de rembourser le trop perçu. Qu’on s’étonne du tollé autour du prix alors qu’il est bel et bien rémunérateur.
D’aucuns estiment qu’il faut réduire la durée du séjour aux Lieux Saints d’autant que les rites se font en moins de dix jours et non en un mois, et ce afin de jouer sur les prix. Qu’en pensez-vous ?
Concernant le système de Gestion Automatisée du Hadj et de la Oumra (GAHO), il s’agit d’un traitement informatisé de l’ensemble du processus d’inscription et du suivi des pèlerins. L’enregistrement des pèlerins est fait par chaque agence à partir de ces propres installations. Il n’y a pas donc de partage de quota qu’on a connu les autres années et qui créait une inflation sur les prix. Ce système valorise la concurrence et la performance. L’évolution des inscriptions est consultable par tous, en toute transparence. Il est non seulement équitable, mais aussi protecteur pour le pèlerin. Ces mesures, qui viennent après d’autres de manière progressive, s’inscrivent dans le cadre de la modernisation et de l’assainissement du secteur.
Il faut rappeler que nous avons un cahier de charges, une date butoir, un certificat médical d’aptitude au Hadj et d’autres mesures suivront, incha Allah. Il faut dire que la durée au Hadj s’améliore au fur et à mesure qu’on maitrise mieux le volet transport aérien. On a connu, par le passé, des séjours de plus de 40 jours, alors que depuis 2013, le plus long séjour est de 36 jours. Il faut aussi préciser que la question de la durée n’est pas uniformément appréciée par les pèlerins. Ceux qui ont des contraintes peuvent aller tard par les vols réguliers et revenir tôt, mais en brulant certaines étapes du Hadj.
Pour la grande majorité, c’est-à-dire ceux qui choisissent les vols charters, cela leur permet d’avoir un temps suffisant pour suivre tout l’itinéraire du Hadj et les visites. En tout état de cause, la durée du séjour est non seulement tributaire des programmes de vols, mais aussi des dates de l’organisation générale du Hadj. Ainsi, par exemple pour cette année, il faut être à Médine avant le 05 septembre 2016; après cette date, le trajet Mecque-Médine est clôturé. Le départ des pèlerins pour la phase retour ne peut démarrer qu’à la fin des jours du tashriq, c’est-à-dire le 18 septembre 2016. C’est la durée la plus courte. Pour la corrélation durée et prix du hadj, on peut dire que les immeubles ou les lits sont loués pour le hadj, quel que soit le nombre de jours.

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Au regard de la profusion d’agences de voyages, pouvez-vous nous indiquer le nombre de compagnies aériennes de droit nigérien et le nombre d’agences de voyages ou plutôt de courtiers concourant au transport des pèlerins au Hadj ?
Pour l’organisation du hadj, le nombre d’agences importe peu dans la mesure où elles sont obligées de se regrouper pour être autorisées à convoyer des pèlerins. Pour le transport aérien, ce qui compte, c’est le nombre de pèlerins à transporter qui est estimé cette année à environ 12.000 dont la moitié sera transportée par une compagnie saoudienne et l’autre moitié par une compagnie nigérienne qui peut être Niger Airways, Air Niamey, Sahel Airlines, Air Contact et Max Air Niger. D’ores et déjà, le choix est porté sur Niger Airways pour l’édition 2016.

Des années 1970 à 1990, c’était des particuliers qui s’occupaient de façon informelle des formalités de voyage des candidats au Hadj. L’activité a été formalisée depuis, mais beaucoup de pèlerins se plaignent de la qualité des services assurés par nombre de ces agences. Qu’est-ce qui est fait par le COHO ou l’Etat du Niger pour sanctionner ou même fermer les agences qui n’honorent pas leurs engagements ?
Il faut dire que la première mission du COHO est de sensibiliser, former et superviser. Pour s’assurer de l’effectivité des prestations, les agents du COHO procèdent à des contrôles sur les lieux d’hébergement et sur l’ensemble des pans de l’organisation du Hadj. Les droits et devoirs des agences sont inscrits dans le cahier de charges des agences qu’on a évoqué plus haut. Beaucoup d’entre elles font des efforts pour en respecter les dispositions. Mais il y a certains abus qui ont amené le COHO à prendre des sanctions à l’encontre de certaines agences pour manquements à leurs obligations.

De plus en plus de Nigériens vont prier aux Lieux Saints en empruntant des vols de compagnies européennes pour un séjour d’une semaine. Quelle est la protection assurée à ces Nigériens lors d’évènements comme ceux de Mina en 2015 ?

Nous avons de temps en temps entendu des propos déplacés et non fondés, mais cela est, disons, dans l’air du temps. Nous sommes ouverts à toutes les critiques constructives comme nous l’avons toujours affirmé, cela d’autant plus que nous pensons que nous sommes dans un cadre religieux, et l’Islam a parfaitement décrit la ligne de conduite lorsqu’on a quelque chose à reprocher à une autre personne. C’est venir en toute sincérité, trouver la personne, quels que soient sa position ou son rang, lui poser les questions de façon à avoir les réponses et aviser après. Les grandes déclarations sans preuve ne sont pas conformes à l’enseignement de notre religion. Tous les pèlerins nigériens bénéficient de la même protection.

Pour terminer, Monsieur le Commissaire, qu’en est-il de l’indemnisation des Nigériens victimes du drame survenu à Mina en 2015 ?
Ce sont des événements très douloureux dont les cicatrices ont de la peine à se refermer. Face à l’ampleur de cette tragédie, les pays concernés n’ont pas encore, par décence, abordé avec les autorités saoudiennes l’éventualité d’une indemnisation.

Soulé Manzo(onep)
www.lesahel.org

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