Dominique de Villepin: « L’Afrique a besoin de traits d’union »

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De passage à Rabat – sa ville natale – pour présenter son nouveau livre, « Mémoires de paix pour temps de guerre », au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain jeudi 24 novembre, l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, que l’on surnomme toujours « L’homme du discours de l’ONU », près de treize ans après son discours opposé à la guerre d’Irak devant l’assemblée générale de l’ONU, a répondu aux questions du HuffPost Maroc sur les souvenirs qu’il garde des cinq premières années de sa vie passées à Rabat, sur la possibilité d’une unité maghrébine, ou encore sur la politique africaine de la France.

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HuffPost Maroc: Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Rabat?

Dominique de Villepin: Outre les scènes familiales, mon premier souvenir d’enfant, c’est d’abord celui des premiers défilés de la jeune armée marocaine, dans cette période d’ébullition qui était celle de l’indépendance. Et ce sont des paysages, à la fois ceux du littoral et des montagnes de l’Atlas. Ce sont des images, des flashs très divers, très colorés, et en même temps très marqués par le temps, par l’époque, et par les changements qui intervenaient durant cette période.

Cette période qui était, aussi, celle où le rêve de l’unité maghrébine était permis, et à portée des dirigeants maghrébins. Avec le temps – et la distance – que pensez-vous justement de cette possibilité?

Il y a certainement eu beaucoup d’occasions perdues, mais les réalités sont là. La réalité géographique, la réalité historique, la réalité culturelle vont dans ce sens, et plaident en faveur de l’unité. Il y a un intérêt commun des peuples de cette région à travailler ensemble.

La politique étrangère du Maroc est de plus en plus tournée vers l’Afrique. Peut-elle créer ces liens dont a tant besoin le continent?

On le voit aujourd’hui avec l’activité de la diplomatie marocaine en direction de l’Afrique, avec les voyages du roi dans un certain nombre de pays. Les accords et les contrats signés, avec des pays comme l’Éthiopie, sont des étapes importantes de cette ouverture du Maroc vers l’Afrique. L’Afrique a besoin de traits d’union. Elle a aussi besoin d’acteurs qui permettent de tisser des liens, y compris, bien sûr, dans cette proximité que constitue le Maghreb, où il y a des perspectives importantes pour l’avenir.

La France, de son côté, dispose-t-elle aujourd’hui d’une politique africaine cohérente?

Force, malheureusement, est de constater que non. Mais il y a nécessité de développer cela, et je le souhaite vivement. Je le souhaite parce que l’intervention militaire est souvent le réflexe naturel, tant de la part de certains gouvernements africains que de la part de gouvernements européens et, en particulier ces dernières années, du gouvernement français. Je ne crois pas que ce soit la bonne ni la meilleure réponse. Évidemment, l’inaction ne peut pas être une alternative. Ce qu’il faut, c’est un engagement au service d’une stratégie et d’une politique permettant d’émanciper l’Afrique.

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