l’opposition nigerienne appelle à une mobilisation pour restaurer la démocratie

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Réunie le 24 novembre 2018, l’opposition a rappelé que le vendredi 16 Novembre 2018, le Comité chargé de réfléchir sur le Code electoral et le Règlement Intérieur du CNDP, mis en place par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Président du CNDP, installé à grandes pompes le 5 Octobre 2018 souligne le communiqué.

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Le cahier des charges tel que décliné dans l’arrêté n° 00148/PM du 3 octobre 2018 à savoir réfléchir sur le Code Electoral et le Règlement intérieur du CNDP, était assorti de la promesse de rechercher des solutions consensuelles pouvant garantir la tenue d’élections libres, transparentes, inclusives et crédibles. Pour faire montre de sa bonne foi, l’Opposition politique nigérienne donnait son adhésion totale, dès lors que les questions électorales et la normalisation du fonctionnement du CNDP motivaient et justifiaient effectivement la création d’un tel comité. En réalité, beaucoup de nos compatriotes restaient frileux, quant à la crédibilité d’une telle initiative car elle venait de ceux-là mêmes qui, en dépit de nombreuses sollicitations de l’Opposition, sont à la base du blocage du dialogue politique.
Aussi indique l’opposition , après un début prometteur, enthousiasmant et convivial des travaux du comité mis en place, le PNDS TARAYYA, revêtant l’habit de la majorité, a recommencé les manigances, les faux-fuyants, les manœuvres politiciennes et autres reniements. C’est ainsi que sur les questions essentielles de l’inclusivité et du consensus, les positions du PNDS sont restées inflexibles.
Du reste, les déclarations à l’emporte-pièce de certains ténors du parti venaient chaque jour contredire les positions que semblaient défendre les représentants dits de la majorité au sein du Comité. Cette attitude ambivalente a conduit l’opposition à suspendre sa participation aux travaux du Comité le 1er novembre 2018.

Mais de quoi s’agit-il exactement ? La question de l’article 8 a déjà fait l’objet d’un traitement par le Comité similaire créé par arrêté numéro 00187 / PM en date du 23 novembre 2016 portant création, attributions et composition d’un Comité Ad’ hoc chargé de réfléchir sur le système électoral du Niger. Les conclusions dudit Comité ont été entérinées par le CNDP qui l’a créé, le Gouvernement et l’Assemblée Nationale en première lecture. Ce comité, en substance, avait prévu « trois ans de condamnation devenue définitive et non réhabilité » pour la perte des droits civiques, notamment ceux d’être électeur et éligible. C’est seulement après le contrôle de constitutionnalité que des modifications ont été apportées par la seule majorité ramenant les trois (3) ans à un (1) an de condamnation devenue définitive et non réhabilité.
L’enjeu ici étant les manipulations et autres usages politiciens que le pouvoir voulait en faire pour éliminer d’éventuels adversaires politiques. Quant aux articles 12, 80 et 81 ils ont trait à l’inclusivité, c’est-à-dire à une implication pleine et entière des acteurs électoraux et particulièrement les partis politiques et les candidats en compétition dans l’ensemble du processus électoral afin d’en garantir la transparence, l’équité et la crédibilité. Sont en cause ici la composition de la CENI et de ses démembrements dont la Direction de l’Informatique et du Fichier Electoral Biométrique, la DIFEB, ainsi que la composition, l’organisation et le fonctionnement des bureaux de voteictifs.
Pour la majorité, les pratiques honteuses observées pendant les élections de 2015-2016 et caractérisées par des listes électorales tronquées, des bureaux de vote des votes par témoignage, l’immixtion des autorités administratives, la manipulation des résultats et autres dans le processus électoral ; toutes choses rendues possibles par l’utilisation des articles susvisés, constituent un moyen sûr pour gagner les élections. Chers compatriotes Rappelons que les dispositions des articles 8, 12, 80 et 81 sont essentiellement à la base du retrait de l’Opposition politique du Comité.
Pour l’Opposition politique, les élections doivent être transparentes, crédibles, équitables et inclusives. Elles doivent se tenir dans un environnement assaini sous la supervision d’un juge électoral impartial avec un fichier électoral fiable, d’où notre exigence entre autres, d’un fichier électoral biométrique. Toute la communication faite par le pouvoir visait simplement à focaliser l’attention de l’opinion sur l’article 8 afin de laisser croire qu’il s’agit là d’un point de fixation de l’Opposition. En réalité, cette communication visait à évacuer allègrement toute la manipulation autour du traitement du dossier dit de « supposition d’enfants ». C’est pourquoi l’opposition politique exige :
· L’organisation d’un dialogue inclusif en présence des témoins nationaux et internationaux ;
· La mise en place d’un dispositif de suivi des décisions du dit dialogue avec l’accompagnement des partenaires en vue d’en assurer l’effectivité ;
· La réhabilitation du CNDP comme organe d’échange et de consensus de la classe politique ;
· L’adoption d’une loi électorale consensuellement acceptée.

C’est dire que note le communiqué, les conclusions du Comité Ad hoc chargé de réfléchir sur le Code Electoral ainsi que les actes posés par la soit disant CENI actuelle notamment le choix de l’opérateur technique chargé de la biométrie et les audiences foraines ne sauraient engager l’Opposition politique nigérienne.

Quant au Règlement intérieur du CNDP, s’étant retirée avant le début de son examen, l’Opposition ne saurait en être liée. Au vu de tout ce qui précède, ces exigences de l’Opposition politique découlent donc du comportement irresponsable et intransigeant du pouvoir de la 7ème République.

C’est pourquoi l’Opposition politique nigérienne vient de lancer un vibrant appel à l’ensemble de ses militantes et militants et au-delà, à tous les Nigériens à se mobiliser pour restaurer la démocratie et l’état de droit au Niger.

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