NIGERIENS, NIGERIENNES,
MES CHERS CONCITOYENS.
07 Avril 2011-07 Avril 2014 : cela fait trois ans que j’exerce les très hautes fonctions que vous avez bien voulu me confier à l’occasion de la dernière élection présidentielle.
Comme les années précédentes, permettez-moi de saisir l’occasion de ce troisième anniversaire pour vous faire le bilan des actions du Gouvernement dans la mise en œuvre du Programme de Renaissance.
Ce bilan est d’autant plus facile à dresser que le programme de renaissance contient des objectifs précis, parce que chiffrés. En effet, vous vous rappelez, pour renforcer et stabiliser les institutions démocratiques et républicaines, pour assurer la sécurité de nos frontières, ainsi que celles des personnes et des biens, pour nourrir les Nigériens, pour équiper le pays en infrastructures, pour éduquer et soigner nos enfants, pour assurer à notre peuple l’accès à l’eau et à l’assainissement et pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, j’avais promis de mobiliser plus de 6240 milliards de FCFA dont une moitié en ressources internes, soit 3120 milliards, et l’autre moitié en ressources externes.
Mes chers Concitoyens,
Afin d’optimiser la mobilisation des recettes internes, le Programme de Renaissance a prévu le rétablissement du monopole fiscal de l’Etat. Des efforts importants, consentis dans ce domaine, ont permis de faire passer les recettes internes annuelles de 632 milliards de FCFA environ en 2011 à 719 milliards FCFA en 2012 et 839 milliards de FCFA en 2013.
Le montant cumulé des ressources internes mobilisées, sur trois ans, est donc de plus de 2190 milliards de FCFA contre des prévisions du Programme de Renaissance, sur la même période, de 1872 milliards, soit un taux de réalisation de 117%.
Bien que les réalisations soient supérieures aux prévisions, je suis convaincu, mes chers concitoyens, que nous pouvons faire plus car, malgré tout, le monopole fiscal de l’Etat n’est pas totalement rétabli, la fraude fiscale et la corruption étant loin d’avoir été éradiquées.
Par ailleurs, notre taux de pression fiscale est toujours en-deçà de celui de 17% du PIB fixé par l’UEMOA. Nous devons donc, pendant les deux prochaines années, renforcer les mesures d’assainissement et les réformes du secteur des régies financières afin d’accroître encore plus les recettes internes.
Du reste, c’est dans cette dernière perspective que le Gouvernement a pris des mesures pour une meilleure taxation du secteur de la téléphonie.
C’est aussi dans cette perspective que nous poursuivons les négociations avec nos partenaires du secteur de l’uranium, secteur dont nous cherchons à accroître la valeur retenue à travers, comme j’ai eu à le dire à d’autres occasions, la maîtrise des coûts de production et la mise en œuvre d’une fiscalité plus favorable.
Le secteur pétrolier, secteur d’avenir par excellence, fait l’objet d’une attention toute particulière.
Mes chers Concitoyens,
Le Programme de Renaissance s’est fixé pour objectif de mobiliser en ressources externes, sur cinq ans, le même montant que celui des ressources internes, c’est-à-dire 3120 milliards. Le Gouvernement a déjà mobilisé plus de 3200 milliards, soit 102% des prévisions.
Permettez-moi de rendre un hommage appuyé à la communauté des bailleurs de fonds pour sa mobilisation en faveur de notre pays. Le Gouvernement poursuivra ses efforts de mobilisation mais cela suppose que des mesures énergiques soient prises pour améliorer le taux de consommation des crédits.
Un audit réalisé, il y a de cela quelques mois, nous a permis d’identifier ces mesures. Le Gouvernement est à pied d’œuvre pour leur exécution.
C’est le lieu de noter que le Gouvernement a entrepris, avec succès, la mobilisation des investissements directs étrangers, notamment dans les secteurs minier et pétrolier ainsi que celui de la téléphonie.
Mes chers Concitoyens,
Le Programme de Renaissance met l’accent sur l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique, c’est-à-dire notamment sur la lutte contre les surfacturations et les fausses factures, afin que l’argent public soit dépensé au service de notre peuple. Cette préoccupation a été prise en compte par le Gouvernement dans le cadre du chantier plus vaste de la bonne gouvernance politique et économique et donc de la mise en place d’institutions démocratiques et républicaines stables et fortes.
Le classement mondial du Niger dans le domaine de la liberté de presse, l’amélioration de son indice de perception de la corruption, son éligibilité au programme du Millenium Challenge Corporation des Etats-Unis d’Amérique, sa reconduction pour la troisième fois comme membre du Conseil d’Administration de l’ITIE, son adhésion au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), sont autant d’indicateurs qui attestent des succès remportés par le Gouvernement.
La fin de la mise en place de toutes les institutions prévues par la Constitution nous permettra certainement d’amplifier les actions dans ce domaine. C’est le lieu de me féliciter du bon déroulement du jeu démocratique et du bon fonctionnement des institutions, ce qui a été illustré notamment par la décision courageuse du Gouvernement, fait inédit en Afrique, d’engager sa responsabilité, devant le Parlement, au mois d’octobre dernier.
Au total, nous avons donc une démocratie dynamique. Comme par définition la démocratie c’est le débat, je me réjouis du choc des opinions et des idées. Néanmoins, les joutes oratoires doivent se dérouler dans le respect des dispositions constitutionnelles et des lois de la République, notamment celles relatives à l’unité sacrée de notre nation.
Nous devons rester unis et ne jamais céder aux sirènes de la division. Nous devons nous unir au-delà des villages, au-delà des régions et au-delà de frontières artificielles héritées de la colonisation. Notre survie en dépend et cela justifie notre combat au sein de la CEDEAO et au sein de l’Union Africaine pour accélérer l’intégration au sein de notre continent.
Par ailleurs, pour consolider les acquis, et l’un des indicateurs de bonne gouvernance étant l’organisation d’élections libres, transparentes et honnêtes, le Gouvernement a soumis au Parlement des projets de lois relatifs au renforcement de la Commission Electorale Nationale Indépendante, à la création d’un Conseil National du Fichier Electoral, à celle d’un Comité National du Fichier Electoral Biométrique, au vote des Nigériens de la diaspora et à leur représentation à l’Assemblée Nationale.
Mes chers Concitoyens,
Nous progressons donc sur le difficile chemin de la mise en place d’une architecture institutionnelle démocratique forte, autrement dit d’un Etat démocratique fort. Des évènements récents, chez certains de nos voisins, montrent combien il en coûte de ne pas en disposer. Mais un Etat démocratique fort doit avoir une forte colonne vertébrale. Cette colonne vertébrale, c’est son armée ou de manière générale ses forces de défense et de sécurité.
Seules nos forces de défense et de sécurité peuvent nous permettre de réaliser l’objectif de rétablissement, sur l’ensemble de notre territoire, du monopole de la violence que s’est fixé le Programme de Renaissance. Seules elles peuvent nous permettre de contenir les menaces toujours présentes dans notre sous-région. Seules elles peuvent nous permettre de protéger nos frontières ainsi que les personnes et leurs biens.
Ayant compris cela dès le départ, ce secteur fait partie des secteurs auxquels le Gouvernement a consacré le plus de temps et de moyens depuis trois ans. Des ressources importantes lui ont été affectées, pour recruter, former, entraîner, équiper les hommes, renforcer leur moral notamment à travers la revalorisation de leurs rémunérations.
En plus du renforcement des places d’armes et des postes militaires avancés, des patrouilles rurales mobilisant près de 400 véhicules circulent quotidiennement sur notre territoire.
La paix relative dont jouit notre pays ne doit rien au hasard : elle est, grâce à Dieu, le résultat d’un effort colossal consenti par l’Etat et des sacrifices des éléments des Forces de Défense et de Sécurité, parfois au prix de leur vie.
En dépit des résultats obtenus, nous ne nous coucherons pas sur nos lauriers : nous avons l’intention de créer de nouveaux centres d’instruction, afin de recruter et de former plus d’hommes ; nous avons l’intention de créer de nouvelles places d’armes, de bien repartir leur implantation sur notre territoire, de sorte qu’à terme, tout ennemi sache ce qu’il lui en coûtera de nous attaquer.
Mes chers Concitoyens,
La pertinence de nos analyses sur les menaces sécuritaires qui secouent notre sous-région, ainsi que notre plaidoyer réussi sur la liaison étroite qui existe entre démocratie, sécurité et développement ont certainement permis à notre pays de renforcer son prestige international.
Ce prestige a été amplifié non seulement par la libération, en Octobre 2013, des otages français enlevés à Arlit en Septembre 2010, par la visite du Secrétaire Général des Nations-Unies accompagné du Président de la Banque Mondiale, de celui de la Banque Africaine de développement, de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine et du Commissaire au Développement de l’Union Européenne, mais aussi, par l’élargissement de notre carte diplomatique auquel s’ajoutent nos visites dans les pays amis, les visites des chefs d’Etat et de Gouvernement étrangers à Niamey qui a, par ailleurs, accueilli beaucoup de réunions internationales.
Mes chers Concitoyens,
Le Niger renaît. Les chantiers s’y multiplient conformément aux prévisions du Programme de Renaissance. Ainsi, le Gouvernement consent de gros efforts pour réaliser, dans le domaine des infrastructures, les engagements du programme relatifs aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, aux infrastructures urbaines, à la réduction des coûts de transport et de l’énergie.
S’agissant des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le Programme de Renaissance vise à porter le taux de couverture nationale de 54% en 2010 à 72% en 2015 et celui de la pénétration des TIC de 25% en 2010 à 50% en 2015. C’est dans cette perspective que le Gouvernement a renforcé les équipements de l’ORTN et posé plusieurs centaines de kilomètres de fibre optique.
Concernant les infrastructures urbaines, Niamey Nyala et Dosso Soga sont en cours. Les autres villes suivront. A Niamey, a été inauguré le 1er échangeur. Sont en cours, la réalisation du deuxième échangeur, celui de la Place des martyrs, les travaux de bitumage de la route Goudel-Tondibia-Tondikoireye.
Seront lancés les travaux d’aménagement de certains ronds-points, de bitumage de 70 Km de rues de Niamey, deux autres échangeurs, le 3ème pont sur le fleuve à Niamey, ainsi que l’aménagement des corniches, la restructuration de certains quartiers, la réalisation de la cité administrative et des Hôtels.
Le Gouvernement est donc en train de consentir beaucoup d’efforts pour rendre la ville de Niamey vraiment coquette. Néanmoins, cet objectif ne sera pleinement atteint que si la population de Niamey, ses élus locaux, ses leaders d’opinion, notamment ses chefs de quartier, s’approprient le projet, s’engagent, d’ailleurs conformément aux prescriptions de notre religion, à maintenir propre leur cadre de vie, à éviter les installations anarchiques et à protéger les investissements coûteux réalisés par l’Etat à leur profit.
S’agissant de Dosso Soga, sont en cours : la réalisation de 15Km de voirie, l’aménagement et la réhabilitation des édifices publics et une Cité dite du 18 Décembre. Par ailleurs, dans le cadre des 57ème et 58ème anniversaires de la République qui auront lieu, Inchallah, à Maradi le 18 Décembre 2015 et à Agadez, le 18 Décembre 2016, le Gouvernement est instruit pour lancer les programmes « Maradi Kollia » et « Agadez Sokni ».
La reconstruction en cours du marché central de Maradi est désormais partie intégrante du programme « Maradi Kollia ». Les autres grandes villes chefs-lieux des régions auront également leur programme : ainsi le Gouvernement concevra les programmes « Diffa N’Gla’a », « Tahoua Sakola », « Tillabéry Galgalo » « Zinder Saboua ».
S’agissant des infrastructures routières, la route Niamey-Namaro a été inaugurée. La section urbaine de cette route, à l’entrée de Niamey, vient d’être achevée. Les travaux de la route Tsernaoua-Madaoua sont terminés. Des routes sont en cours de réhabilitation pendant que de nouvelles routes sont en cours de réalisation ou au stade d’appel d’offres ou d’études techniques.
Les routes bitumées nouvelles ou en cours de réfection concernent les tronçons Diffa-frontière avec le Tchad y compris les voiries des villes de Diffa, Mainé-Soroa et N’guigmi-,Goudoumaria-Djajiri, Zinder-Guidimouni, Maradi-Madarounfa-frontière avec le Nigéria, Guidan-Roumdji-Madaoua, Madaoua- Bouza- Keita-Tahoua, Filingué-Tahoua, Moujia-Illéla-Badaguichiri, Bella-Gaya, Say-Tapoa.
Les routes au stade d’appel d’offres ou dont les études sont terminées ou en cours concernent les tronçons Arlit-Assamaka, Agadez-Abalama, Zinder-Magaria-frontière avec le Nigéria, la route RTA- Kao-Tchintabaraden, Dosso-Béla, Balléyara-Filingué, les ponts sur le fleuve Niger à Farié, la voie d’accès à l’île de Lété, la voie d’accès au 2ème pont de Niamey phase II, Tchadoua- Maradi-Dan Issa-frontière avec le Nigéria (réhabilitation), Zinder-Agadez (réhabilitation),Hamdara- Washa- Dungas- Frontière avec le Nigéria, Tchadoua-Mayahi-Tessaoua, Malbaza-Dabnou, l’ouvrage de franchissement de Goulbi-Maradi à Tibiri, Agadez-Dabaga-Iférouane-RTA (route des Istambulawa), Bagaroua-Illéla, Dogon-Doutchi-Bagaroua, Dogon-Doutchi-Loga, Balléyara-Loga-Dosso, Ouallam-Tillabéry, Abalak-Bermo-Dakoro, Keita-Dakoro-Belbédji-Guézaoua, Say-Kobadjé, plusieurs routes transversales liant le Niger au Nigéria, etc.
S’agissant des routes rurales, plus de 400km sont réalisés pendant que d’autres sont en cours de réalisation, d’appels d’offre ou d’études.
Mes chers Concitoyens,
La réduction des coûts de transport sera surtout obtenue grâce au chemin de fer. Demain, Lundi 07 Avril 2014, se produira un évènement historique : le lancement, ici à Niamey, des travaux du chantier de chemin de fer Niamey-Parakou-Cotonou. Le Mardi 08 Avril 2014, seront lancés, côté Bénin, à Cotonou, les travaux concernant le même tronçon.
L’ensemble du chantier comprend une partie réhabilitation de Cotonou à Parakou et une partie travaux neufs de Parakou à la frontière du Niger, puis de celle-ci à Dosso et Niamey. Les travaux seront réalisés en partenariat entre l’Etat béninois, l’Etat Nigérien, les privés Béninois, les privés Nigériens et Bolloré.
Ils dureront 24 mois. Le 07 Avril reprendra donc la marche, je dirai l’aventure, interrompue en 1936, c’est-à-dire il y a de cela 78 ans, quand il a été mis finaux travaux de construction du chemin de fer à Parakou, au Bénin.
La reprise de l’aventure ne se limitera pas seulement à ce tronçon : elle se poursuivra avec le tronçon Niamey-Téra-Ouagadougou-Abidjan. Les études techniques sur le trajet Niamey-frontière Burkina sont en cours. Un protocole d’accord portant sur ce trajet a été déjà signé avec le Groupe Timis.
Le rêve de relier le Niger à l’océan, par chemin de fer, va donc, avec l’aide de Dieu, devenir une réalité. La réalisation de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou permettra au Niger, pays continental, d’avoir accès, à moindre coût, à deux ports de la sous-région : le port d’Abidjan et celui de Cotonou.
Mes chers Concitoyens,
La réalisation du Projet Kandadji constitue, après le chemin de fer, le deuxième grand rêve des Nigériens. La phase barrage de ce projet a connu les difficultés que vous connaissez, difficultés qui nous ont amenés à résilier le contrat d’exécution des travaux.
Aujourd’hui, grâce à Dieu, ces difficultés sont désormais derrière nous. Avec les partenaires techniques et financiers, le dossier a été totalement repris, son financement actualisé est estimé à plus de 500 milliards de FCFA, tous volets compris. Le financement est acquis dans sa totalité.
L’exécution des travaux préparatoires, confiés à une entreprise chinoise, est en cours. L’appel d’offres, pour le génie civil et les équipements hydromécaniques du barrage, sera lancé dans les prochaines semaines. Les autres phases suivront.
Le projet de centrale thermique au charbon de Salkadamna, quant à lui, sera lancé prochainement.
Dans deux à trois ans, c’est-à-dire à l’entrée en production du barrage de Kandadji au plus tard, plaise à Dieu, le Niger couvrira non seulement tous ses besoins en énergie électrique mais en deviendra exportateur.
Nos villes et nos campagnes seront illuminées. Dans l’immédiat, en vue d’améliorer l’accès à l’énergie, plusieurs actions ont été menées par le Gouvernement : renforcement des capacités de production notamment à travers la réparation et la remise en service de groupes électrogènes, la rénovation de réseaux de transport et de distribution d’énergie électrique.
Les travaux de la centrale de Gourou Banda se poursuivent normalement. L’appel d’offres pour le renforcement des capacités de production et de transport de Sonichar a été lancé.
Le financement de la ligne électrique Soraz-Zinder-Maradi-Malbaza est acquis. Le projet de ligne haute tension Birnin Kebbi- Mallanville-Niamey- Ouagadougou a fait l’objet d’un protocole d’accord et les partenaires pour son financement ont été identifiés.
En matière d’électrification rurale, l’Agence Nationale de Promotion de l’Electrification Rurale (ANPER) a été mise en place. L’électrification rurale a concerné 89 villages et le Gouvernement envisage d’en accélérer le processus.
En plus de l’hydro-électricité, du fuel et du charbon, le Gouvernement intensifiera l’utilisation du gaz dont la consommation est passée de trois mille tonnes en 2011 à douze mille tonnes en 2013.
A travers le recours aux briquettes de charbon et au gaz domestique, le Gouvernement vise à réduire la demande en bois de chauffe et donc aussi la pression sur l’environnement.
Le Gouvernement envisage aussi le recours au solaire et au nucléaire dont il a décidé de préparer l’avènement avec la création de la Haute Autorité Nigérienne à l’Energie Atomique (HANEA).
Mes Chers Concitoyens,
L’achèvement de la construction du pipeline Agadem-Raffinerie, la mise en exploitation de la raffinerie de Zinder et la commercialisation des produits pétroliers ont eu comme effet immédiat la baisse des prix à la pompe des produits pétroliers en 2013.
En trois ans, il a été produit environ 12 millions de barils et le taux de raffinage a atteint 18 mille barils par jour en 2013.
L’exploration pétrolière se poursuit et les réserves découvertes permettent d’envisager les perspectives d’exportation du pétrole brut avec optimisme.
La production d’uranium est estimée à plus de 13 mille tonnes sur la période 2011-2013.
Elle a été satisfaisante en 2013, en dépit de l’attentat perpétré contre la Somaïr. Les négociations engagées pour le renouvellement de la convention de longue durée de cette société et celle de la Cominak permettront de créer les conditions d’un meilleur équilibre avec nos partenaires, avec notamment la mise en vigueur des dispositions fiscales du code minier de 2006, la nigérisation immédiate du poste de directeur général de la Somaïr et celle dans deux ans de celui de la Cominak.
Ces nigérisations permettront une plus grande participation du Niger à la gouvernance des sociétés. Les négociations permettront, par ailleurs, la réhabilitation de la Route Tahoua-Arlit, la construction d’un siège pour les sociétés productrices d’uranium à Niamey et l’accélération de la mise en valeur de la vallée de l’Irhazer.
La production d’or, interrompue un moment, a repris. Entre 2011 et 2013, environ cinq tonnes d’or ont été produites.
La construction de la nouvelle cimenterie à Malbaza se poursuit. Les travaux de construction d’une nouvelle unité de production de ciment d’une capacité d’un million de tonnes par an seront lancés, plaise à Dieu, le 23 Avril prochain à Garadaoua.
Un protocole d’accord et un contrat ont été signés pour la construction de la cimenterie de Kao d’une capacité d’un million de tonnes par an. A terme, le Niger, d’importateur, deviendra exportateur de ciment.
Le Gouvernement s‘est efforcé d’attirer toujours plus d’investisseurs dans le domaine de la recherche minière et pétrolière. Nous espérons que ces recherches aboutiront à de nouvelles découvertes et à une diversification de la production et des exportations.
Mes Chers Concitoyens,
Le projet Kandadji, comme on le sait, comprend, non seulement le volet hydro-électrique, mais aussi le volet agricole. Avec l’aménagement de plusieurs milliers d’hectares le long du fleuve, il apportera une contribution substantielle à la réalisation de l’initiative « 3N », notamment s’agissant de son sous-axe relatif à l’irrigation dont la compétitivité sera accrue du fait de la réduction du coût de l’énergie électrique attendue.
Adoptée en Avril 2012, l’initiative 3N est la réponse structurelle aux crises alimentaires et nutritionnelles que notre pays connaît de manière récurrente. Par exemple, de 2011 à 2013, nous avons enregistré deux campagnes agro-pastorales déficitaires contre une seule excédentaire.
Pour faire face au déficit de la campagne 2011, le Gouvernement avait conçu et mis en œuvre un programme d’urgence qui a été un programme test de l’initiative 3N.
Par la suite, le Gouvernement a mis en place un dispositif institutionnel de gestion, le Haut Commissariat à l’Initiative 3N, qui a élaboré une stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable avec un plan d’actions et un plan d’investissements prioritaires soumis à la table ronde de Paris en Novembre 2012.
Cette table ronde a permis de mobiliser les financements à la hauteur de nos besoins. Les actions menées depuis ont visé la maîtrise de l’eau, la mise des intrants à la disposition des producteurs, l’amélioration de la production de céréales et de légumineuses en culture d’hivernage, la promotion des cultures irriguées, notamment celles à haute valeur marchande, la modernisation de l’élevage, la sécurisation des systèmes agro-pastoraux, la maîtrise des conditions sanitaires des animaux et leur alimentation, la valorisation des productions animales, la protection de l’environnement à travers notamment la récupération des terres.
Parallèlement, le Gouvernement a poursuivi les actions d’urgence pour faire face aux crises alimentaires et nutritionnelles subséquentes aux sécheresses et aux inondations : reconstitution annuelle du stock national de sécurité alimentaire, distribution gratuite et ventes à prix modérés des vivres, cash for work et cash-transfert, etc…
Pour prévenir les risques d’inondations, le Gouvernement a adopté un programme de plus de 138 milliards de francs CFA. Les actions d’urgence du Gouvernement ont également concerné les populations nigériennes comme étrangères, victimes des conflits armés.
L’objectif du Gouvernement est bien sûr, à terme, la substitution de la solution structurelle aux interventions d’urgence. Pour hâter cette substitution, le Gouvernement a adopté un plan d’accélération de la mise en œuvre de l’initiative 3N sur la période 2014-2015.
Déjà, il est heureux de noter que le Niger a atteint l’OMD1 qui vise à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim, ce qui lui a valu une distinction de la FAO en 2012.
Mes chers Concitoyens,
Levier fondamental du développement, le secteur de l’éducation, de la formation et de la recherche a été l’objet de profondes réformes qui vont permettre de doter notre pays des ressources humaines indispensables à l’amélioration de la productivité de notre économie.
Dans le cadre de ces réformes, le Gouvernement a élaboré, sur la base des orientations du Programme de Renaissance, le programme sectoriel pour l’éducation et la formation. Ce programme permet d’aborder les questions systémiques de manière cohérente et coordonnée, de mieux gérer les transitions entre cycles et de renforcer les liens entre éducation, formation, recherche et économie.
Au plan des infrastructures scolaires, le Gouvernement a construit, au niveau de l’enseignement primaire, secondaire et de la formation professionnelle (y compris les écoles normales d’instituteurs) environ six mille classes, pendant qu’environ quatre mille quatre cents sont en cours de construction.
C’est donc plus de dix mille quatre cents classes qui sont construites ou en cours de construction. Des milliers de blocs de latrines ont été aussi construits dans les différents établissements. Il s’agit là d’un effort sans précédent dans l’histoire de l’école nigérienne.
L’effort est tout aussi sans précédent en matière de ressources humaines : ainsi, la formation des formateurs a été renforcée y compris au niveau de celle, négligée pendant des années, des professeurs des CEG, l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire et la formation professionnelle ont été dotés de plus de dix mille enseignants recrutés à la fonction publique et d’environ vingt mille nouveaux contractuels, soit plus de trente mille enseignants, compte non tenu des appelés du service civique national.
Le personnel d’encadrement pédagogique a été aussi renforcé à tous les niveaux. Tous les établissements ont bénéficié de fournitures scolaires suffisantes.
Toutes ces actions ont eu pour effet d’améliorer le taux brut de scolarisation, celui de la jeune fille compris.
En matière de promotion des langues nationales, le Gouvernement a élaboré un document cadre d’orientation du curriculum, une stratégie de généralisation de l’enseignement bilingue, des programmes d’études en langues, des guides, des manuels, des modules de formation et des fiches pédagogiques.
Les Universités publiques ont été dotées de ressources financières pour la construction et la réhabilitation des infrastructures afin de mettre les enseignants et les étudiants dans les meilleures conditions de travail.
Le recrutement d’enseignants chercheurs supplémentaires a permis d’améliorer l’encadrement des étudiants qui ont bénéficié en 2012- 2013 de plus de douze milliards de francs de bourses, aides sociales et autres allocations scolaires. Néanmoins, des efforts importants restent à faire dans ce domaine.
Le Gouvernement est instruit pour créer d’autres universités dans le pays, tout en renforçant les universités existantes, sans oublier l’investissement dans la recherche.
Mes chers Concitoyens,
Notre pays est confronté à un immense défi démographique. Le dernier recensement général de la population montre que le taux de croissance démographique, en augmentation, est de 3,9%.
C’est dire que la période de doublement de notre population va en diminuant, en dépit des mesures prises par le Gouvernement pour créer les conditions de la transition démographique, notamment les mesures relatives à l’implication de la société civile, des leaders communautaires (chefs traditionnels et religieux) et des conseillers régionaux et municipaux dans la sensibilisation, à l’institution de l’école des maris, à la promotion de la scolarisation de la jeune fille et de la santé de la reproduction (lutte contre les mariages précoces, espacement de naissance, allaitement exclusif au sein).
Le Gouvernement doit donc redoubler d’efforts sur les deux prochaines années afin d’inverser la tendance.
Dans le secteur de la santé, le Gouvernement a renforcé le personnel soignant en recrutant plusieurs milliers d’agents dont plus de cinq cents médecins. Des cases de santé, des centres de santé intégrés, des maternités, des centres de santé de la mère et de l’enfant, un centre de cardiologie ont, entre autres, été construits.
Des centres de santé intégrés, des hôpitaux de districts, des centres hospitaliers régionaux, des pharmacies populaires ont été réhabilités ou équipés.
La construction d’un centre de lutte contre le cancer est en voie d’être terminée et un hôpital de référence d’une capacité de 500 lits est en cours de réalisation à Niamey. Il coûtera environ trente-cinq milliards de FCFA.
Le Gouvernement est instruit pour accélérer le programme d’infrastructures sanitaires pendant les deux prochaines années, afin d’améliorer le taux de couverture sanitaire qui reste faible, au niveau de 48% environ.
En dépit de cette faiblesse, la qualité des soins s’est améliorée du fait du recrutement massif des médecins et autres agents de santé et du fait du paiement de plus de dix-sept milliards de FCFA pour la prise en charge de la gratuité des soins, système que le Gouvernement doit auditer pour en accroître l’efficacité.
Les actions du Gouvernement dans le secteur de la santé ont permis de réduire les taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile permettant à notre pays d’atteindre les OMD 2 et 3. Le taux de prévalence du VIH/SIDA a été fortement réduit, ce qui permet au Gouvernement de réaliser l’OMD6.
Pour ces performances, le Gouvernement a reçu les félicitations de l’OMS et de certaines ONG du secteur de la santé. Le taux de malnutrition chronique des enfants de zéro à cinq ans a été également réduit alors que les actions du Gouvernement ont permis d’augmenter le taux d’accouchement assisté par un personnel de santé qualifié et celui de l’allaitement exclusif au sein.
Mes chers Concitoyens,
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est une préoccupation constante du Gouvernement qui a consenti des investissements importants dans ce domaine. Ainsi, en trois ans, en milieu rural, plus de six mille cinq cents équivalents points ont été réalisés, plus de deux mille ont été réhabilités et plus de 900 sont en cours de réalisation.
En milieu urbain, les taux de desserte et d’accès ont été améliorés à travers la construction de plusieurs châteaux d’eau, l’extension du réseau de distribution, la réalisation de nouveaux branchements sociaux et la construction des bornes fontaines. Avec un taux de desserte de 87% environ, le Gouvernement a atteint, en milieu urbain, les OMD dont la cible dans ce domaine est de 82,5%.
C’est le lieu d’annoncer que les travaux du chantier d’alimentation en eau de la ville de Zinder vont démarrer très prochainement.
S’agissant de l’assainissement, plusieurs dizaines de milliers de latrines familiales et publiques ont été réalisées alors que l’approche « assainissement total piloté par la communauté » connaît des progrès dans les villages.
Dans le domaine du logement, le Gouvernement a engagé des actions pour accroître l’offre en logements sociaux décents. Le nombre de logements sociaux réalisés n’est pas encore à la hauteur de nos ambitions. Le Gouvernement doit donc accélérer la mise en œuvre des projets et programmes en cours de négociation dans le cadre du partenariat public privé et qui portent sur environ douze mille logements.
Mes chers Concitoyens,
La mise en œuvre du Programme de Renaissance a permis de créer de nombreux emplois notamment pour les jeunes. Elle a aussi permis de renforcer la classe moyenne à travers notamment une augmentation des rémunérations des agents de l’Etat.
Ainsi, en trois ans, plus de 470 mille emplois, dont environ 87 mille emplois permanents, ont été créés. Les emplois permanents concernent le secteur public pour plus de 47 mille et privé pour environ 40 mille.
La masse salariale annuelle distribuée aux fonctionnaires a très fortement augmenté entre 2010 et 2013.
Mes chers Concitoyens,
Comme nous venons de le voir, des plus petits chantiers, comme les latrines publiques et familiales, aux plus grands, comme le barrage de Kandadji ou le chemin de fer, les actions du Gouvernement ont couvert, depuis trois ans, l’ensemble des huit(8) priorités du Programme de Renaissance.
Le taux d’exécution du programme est globalement satisfaisant. Le Gouvernement intensifiera ses actions pendant les deux prochaines années. Les ressources financières pour la réalisation de nos objectifs sont disponibles.
Les chantiers seront de plus en plus nombreux dans le pays. L’espoir est permis. La satisfaction des aspirations des populations nigériennes à la démocratie, à la sécurité, à l’alimentation, aux infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, en matière de nouvelles technologies de l’information, à l’éducation, à la santé, à l’eau, à l’emploi, la satisfaction des aspirations dis-je, est à notre portée avec l’aide de Dieu.
Que Dieu bénisse le Niger !
Je vous remercie !