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Un capitaine de l’armée a mobilisé un pick-up rempli de militaires pour 125 FCFA

foto11 pickup 0Pour une histoire de 125 FCFA, un capitaine de l’armée a mobilisé un pick-up rempli de militaires pour prendre manu-militari le gérant du cyber Falla de Ouolofobougou, Souleymane Sangaré. Cette affaire d’abus de pouvoir entre un officier de l’armée et un gérant de cyber qui a pour théâtre d’action Ouolofobougou-Bolibana et pour enjeu 125 FCFA !

Aux environs de 12 heures, le capitaine Tahirou en tenue civile s’installe au cyber Falla et demande au jeune gérant de lui donner une heure de connexion. A l’instar des autres clients, le gérant demande à notre capitaine s’il souhaite avoir un ticket pour valider lui-même son temps de connexion ou s’il veut qu’on le lui envoie automatiquement. Le choix du capitaine est l’envoi automatique de la durée de connexion.

Quelques minutes après l’officier, pour des raisons inconnues, décide de partir. « Je ne peux plus continuer, je dois partir tout de suite » a-t-il dit au gérant. Pour des cas similaires, le client a le droit d’utiliser le reliquat de temps au bout de 72 heures comme c’est mentionné sur le ticket. Au gérant Souleymane Sangaré qui lui explique qu’il pourra revenir avec le ticket pour utiliser le temps restant, le capitaine exige le remboursement du temps restant (30 minutes) qu’il évalue à 125 FCFA. C’est la goutte qui a débordé le vase. « Il n’ya pas que ce cyber seulement à Bamako, je préfère ne plus me connecter sur Internet. Je ne veux pas de temps restant mais tu me rembourses 30 mn de connexion qui est égal à 125 FCFA ». Dans sa tentative de faire raisonner l’officier en civil, le jeune qui est appelé à rendre des comptes, se heurtera à une opposition farouche de son client contre ce principe dans la gestion des cybers: ‘’si tu ne me connais pas, tu vas me connaître’’.

C’est ainsi qu’aux environs de 17 heures, à la grande surprise de tous les clients présents au cyber, un pick-up s’arrête, rempli de militaires bien armés qui débarquent et demandent à Souleymane Sangaré de les suivre sans discussion. Le jeune sans paniquer obtempère à la demande des militaires. Il est conduit à la brigade territoriale, non loin de la prison centrale à Bamako-coura pour être interrogé. Le jeune gérant expliquant le principe de fonctionnement du cyber a déclaré : « Je ne suis coupable d’aucun manquement à l’égard de mon client, je lui ai seulement dit qu’on ne rembourse pas en espèce le temps restant. J’ai du respect pour les aînés et je ne savais pas qu’il était militaire. » Après cet interrogatoire, Souleymane a été sommé de remettre les 125 FCFA au capitaine.

Pour les témoins de la scène, le comportement du capitaine jette du discrédit sur l’image des agents de sécurité. Car, disent-ils, il est incompréhensif de voir autant de militaires armés se déplacer pour une affaire aussi banale.

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