Depuis 50 ans que les Nigériens espèrent le barrage de Kandadji, c’est seulement sous la Vice-présidence de notre compatriote Amadou Boubacar Cissé à la Banque islamique de développement (BID) que le début de concrétisation de ce vaste projet a commencé. A l’avènement de la 7èm République, les travaux sont officiellement lancés par le Président Issoufou avec le bouclage du financement, avec plus de 100 milliards de nos francs.
Malgré la disponibilité des fonds, un retard difficilement explicable est accusé. Ce qui a amené les bailleurs de fonds à réclamer un audit technique et financier de l’ouvrage. Il s’agit de déterminer avec précision le niveau des travaux, la responsabilité de l’ingénieur conseil dans le suivi et faire le point sur toutes les contraintes qui pénalisent l’exécution normale des engagements.
Tel est l’objectif de l’audit technique. L’audit institutionnel pour sa part, s’intéressera au montant total des décaissements mis à la disposition de ZARUBEZHVODSTROY, l’entreprise russe ayant décroché le contrat. En réalité, il n’y a pas le feu, rien d’anormal dans cette demande d’audit de ceux qui ont investi leur argent dans ce gigantesque Programme. Les bailleurs de fonds voudraient juste avoir la situation réelle des fonds débloqués et le niveau d’exécution des tâches pour mieux appréhender le pourquoi du comment du retard enregistré. Un retard que l’entreprise russe a d’ailleurs promis de rattraper au plus tôt. Cela ne vise personne et ne met nullement en cause le contrat dûment établi. Et il n’y a aucune raison de s’alarmer tant qu’on ne se reproche rien du moment que l’audit en question sera confié à un Cabinet indépendant aussi bien de l’Etat du Niger que de l’entreprise russe. Ce n’est donc ni plus ni moins que la recherche de la vérité. Nul ne peut investir ses ressources dans un projet et ne pas s’autoriser un droit de regard voire une inquiétude légitime éventuellement.
Après donc avoir reçu la recommandation d’un audit des partenaires techniques et financiers, le ministre Amadou Boubacar Cissé en qualité d’artisan de la mobilisation des ressources n’a trouvé aucune anomalie dans la démarche de ceux qui ont accepté de financer Kandadji. Au contraire, il a estimé que c’est un bon moyen pour s’assurer que le projet n’est pas en danger et cela permettra aussi de recadrer éventuellement les choses pour le bien de tous (Etat du Niger, partenaires et populations). En conséquence, le ministre d’Etat, ministre du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement Communautaire a donné son accord de principe pour cet audit qui va sans doute chasser le doute et l’obscurité pour situer les choses dans le contexte réel et en toute transparence. A priori, il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat dans cette affaire. Sauf bien sûr s’il y a des gens qui ne voudraient pas entendre parler de lumière dans le cheminement du Programme Kandadji. Auquel cas, l’on serait en droit de se poser des questions sur leurs vraies motivations et inquiétudes. Si personne n’a rien à se reprocher, pourquoi s’inquiéter d’un audit qui n’entrave en rien l’avancement normal des travaux ? Mais au lieu d’encourager l’attitude du ministre Cissé qui honore le Niger et son peuple en acceptant sans sourciller la recommandation des partenaires, certains esprits malsains tentent de créer la discorde et la rupture entre lui et le Président de la République et ternir du coup son image auprès de l’opinion nationale et internationale. Toute chose qui aura beaucoup de mal à franchir les portes des salons feutrés dans lesquels les complots sont savamment ourdis. Ce sera sans doute peine perdue pour eux car de toute évidence, le peuple nigérien est complètement vacciné contre ce genre de comportement nuisible au pays tout entier. Désormais, au Niger, seul le concret a droit de cité et le concret ce sont les actions palpables sur le terrain.
Un audit, au stade actuel des choses, n’aura-t-il pas le mérite de tranquilliser le Président de la République, Issoufou Mahamadou qui s’inquiète beaucoup de la progression du chantier Kandadji dont dépend en partie l’Initiative 3N, en témoigne la dernière visite qu’il a effectuée sur le site ? Les Nigériens qui attendent impatiemment ce Programme pour vaincre la famine et la dépendance énergétique, ne seront-ils pas heureux d’un audit qui va leur permettre de savoir exactement où en est l’objet de leur rêve et de leur espoir ?
Sans doute que jeter un coup d’œil dans le rétroviseur du gigantesque Programme Kandadji, est un bien pour tous. Non seulement la sécurité de l’ouvrage en dépend, sa réalisation effective aussi. Maintenant si des gens savent qu’ils ont à leur actif des impairs qu’ils ne voudraient pas voir mis à découvert, ils n’ont qu’à prendre leur courage à deux mains et le dire mais tout en sachant qu’il ne sera pas question du sacro-saint principe « adjara ». Car on ne peut pas hypothéquer l’espoir et les lendemains de tout un peuple pour « faire plaisir » à un individu ou groupe d’individus ? Le Canard déchaîné pense que NON ! Lumière doit être faite et si besoin des têtes doivent tomber. C’est cela l’objet d’un audit, c’est cela une gouvernance responsable. Trahir le Président de la République, c’est entretenir le flou autour du Programme Kandadji et le faire échouer en sachant que les Nigériens ne vont nourrir les Nigériens qu’avec KANDADJI. Une Initiative si chère à Issoufou Mahamadou.
I.A