Les terroristes ont frappé Bakorat, à l’ouest de la préfecture de Tillia, dans le nord de la région de Tahoua. Des jihadistes à moto ont fait irruption, mardi 16 novembre en début d’après-midi, dans un campement nomade gardé par des jeunes du comité de vigilance. Selon un dernier bilan annoncé par le ministre nigérien de l’Intérieur mercredi dans la soirée, il y aurait au moins 25 morts. Les forces de défense sont à leur recherche des tueurs.
C’est autour du puits nomade de la vallée de Bakorat, au nord-ouest du Niger, que des jihadistes du groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) à moto ont surpris des jeunes du comité de vigilance. Les combats entre les terroristes et les jeunes qui gardaient leurs troupeaux ont été violents.
Un détachement de la Garde nationale parti en renfort n’a pu que constater les dégâts. En attendant un bilan provisoire officiel, des sources locales parlent d’une vingtaine de civils tués dans cette vallée qui regorge d’eau et de pâturages. En mars dernier, près de 130 personnes avaient été massacrées par des jihadistes à moto dans cette région.
Selon des experts en sécurité, la vallée de Bakorat est un couloir de passage par excellence de tous les trafics en provenance du Mali et en partance pour l’Europe via la Libye, ou en partance aussi pour le Proche-Orient via l’Égypte et le Soudan. Les terroristes et les narcotrafiquants ne veulent donc aucun témoin gênant.
Le trafic de stupéfiants finance des armes en abondance dans cette région du Niger, ce qui fait monter le degré de violence étant donné qu’elles sont acquises par tous les camps (terroristes jihadistes, milices d’autodéfense), observe Abbas Moumouni, consultant en sécurité à Niamey. C’est un affrontement de ce type qui s’est produit à Bakorat : une vingtaine de miliciens civils, qui défendaient des éleveurs et leurs troupeaux, ont été tués par les terroristes islamistes.
C’est en raison de toutes ces exactions violentes que le Niger et ses partenaires ont massé des milliers de soldats dans cette zone. Des bataillons de l’armée sont présents à Tillia, Tassara et Tahoua, sans compter les forces spéciales du centre d’entraînement construit récemment par la coopération avec l’Allemagne. Ce centre, en plein cœur de l’Azawak nigérien, est également doté d’une piste d’atterrissage.