La Russie appelle la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à s’abstenir de tout scénario d’invasion du Niger et souligne les risques d’aggravation extrême de la situation non seulement dans la république, mais aussi dans l’ensemble de la zone saharo-sahélienne, rapporte l’agence russe TASS, citant une officielle du ministère des affaires étrangères russe.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d’un point de presse ce mercredi 13 septembre sur le Forum économique oriental a annoncé que Moscou continue de « suivre de près l’évolution de la situation » au Niger.
Elle a souligné que les événements dans le pays évoluaient actuellement « selon un scénario pacifique »: un nouveau gouvernement composé de représentants de l’armée et de civils a été formé et fonctionne, tandis que la CEDEAO et un certain nombre d’États de la région prennent des mesures de médiation pour sortir pacifiquement de la crise.
« Nous saluons certainement ces efforts, nous l’avons dit à de nombreuses reprises et, dans ce contexte, nous prenons note de la proposition du président en exercice de la CEDEAO, à savoir le président du Nigeria [Bola Tinubu], pour une période de transition de neuf mois au Niger », a souligné Mme Zakharova.
« Il est très important de poursuivre le dialogue entre ce pays et la communauté pour trouver des solutions de compromis. Nous sommes convaincus que l’invasion militaire de ce pays par les troupes de la CEDEAO, dont nous entendons parler par les déclarations de certains hommes politiques, est lourde de conséquences pour l’aggravation extrême de la situation et la stabilisation de la situation non seulement dans ce pays, mais dans toute la zone saharo-sahélienne ».
Elle a également noté que de nombreux États de la région se sont opposés au scénario de l’invasion et dans certains cas, notamment au Mali et au Burkina Faso, ont « exprimé leur disponibilité à soutenir le Niger » dans l’éventualité d’un conflit armé.
AIB/AS/ANP 065 septembre 2023