Partis à Agadez pour animer des conférences publiques, trois acteurs majeurs de la société civile nigérienne ont été empêchés d’accéder à la ville. Nouhou Arzika, Ali Idrissa et Moussa Tchangari ont été confinés à l’aéroport d’Agadez pour être renvoyés à Niamey. Devant leur refus d’embarquer, ils ont été transférés dans un hôtel de la ville.
Les trois acteurs de la société civile sont restés bloqués toute la journée à l’aéroport Mano Dayak d’Agadez dans l’attente d’une expulsion décidée par les autorités régionales. Sortis de prison il y a quelques semaines, ils sont arrivés dans la capitale de l’Aïr pour animer deux conférences publiques. Mais depuis deux jours sur les réseaux sociaux, des jeunes de la région d’Agadez ont déclaré un des membres de la délégation persona non grata.
Nouhou Arzika, car c’est de lui dont il s’agit, est le président du mouvement pour la promotion de la citoyenneté. Et il n’est pas bienvenu à Agadez pour animer une conférence publique, selon un des principaux militant de la région, Boutali Tchiwerin. Il est reproché à Nouhou Arzika des propos tenus en 2008 sur la télévision publique, et au temps fort de la rébellion touarègue du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice), lorsqu’il demandait au pouvoir en place « d’autoriser l’extermination des Touaregs pour régler la question de la rébellion ».
A l’aéroport d’Agadez hier mercredi, Nouhou Arzika a nié avoir tenu de tels propos en 2008.
Dans une pétition qui circule sur les réseaux sociaux, les 11 maires des zones touarègues d’Agadez ont apporté leur soutien aux jeunes de la région. Aussi, selon la municipalité d’Agadez, c’est pour éviter le trouble à l’ordre public que les deux conférences ont été interdites. Devant le refus d’embarquer dans l’avion qui devait les ramener à Niamey, les autorités régionales d’Agadez les ont notamment transférés, sous haute surveillance policière, à l’hôtel Ténéré d’Agadez.