Politique

Base aérienne française à Niamey : La grogne des hauts gradés de l’Armée

 

Le Bimensuel français « La Lettre du Continent » N° 675 du mercredi 29 janvier 2014 nous apprend qu’il aura fallu attendre le passage à Niamey fin décembre (NDLR: 2013) du ministre français de la Défense jean-Yves Le Drian, pour que la haute hiérarchie militaire du pays soit enfin informée de l’accord signé avec Paris, en vue d’installer une base aérienne dans la capitale.

La rétention de l’information

La date de la signature de ces accords n’est pas révélée. Ce qui est sûr, c’est que les Forces Armées de notre pays n’en avaient pas été informées dans les temps. Pareillement, nos honorables représentants du peuple avaient été eux aussi cantonnés dans l’ignorance de cette nouvelle donne. Quant au 4ème pouvoir, n’en parlons même pas, lui qui n’avait rien à se mettre sous les dents hormis, de fumeuses spéculations sur une éventuelle installation de bases militaires françaises ou américaines au Niger.

Selon toujours « La Lettre du Continent », ces accords permettent l’arrivée imminente sur le sol nigérien de 300 (trois cents) soldats français, «mais aussi des drones, d’hélicoptères et de plusieurs appareils de surveillance de type Breguet ». L’accord devant se concrétiser dans les jours qui viennent, il a bien fallu prendre certaines dispositions qui naturellement ne peuvent pas passer inaperçues.

La grogne des hauts gradés de l’Armée

Selon le journal en question, la tension latente entre le président de la République, SEM lssoufou Mahamadou et certains officiers supérieurs de l’armée «vire à l’orage». Une première raison de cet état de fait, est la rétention de l’information sur les grandes orientations arrêtées pour le pays en matière militaire. En second lieu, selon « L.C. » : cette option est perçue « comme une défiance du régime envers sa propre armée ». Le journal ajoute : « cet accord a entraîné un climat de contestation larvée dans les principales casernes du pays.

Quand l’on sait que le budget de la défense s’élève au montant appréciable de 71.986.854.128 (soixante onze milliards, neuf cent quatre-vingt-six millions, huit cent cinquante-quatre mille, cent vingt huit) francs CFA et qu’il a bénéficié d’une rallonge de 25 (vingt cinq) milliards en décembre dernier, quand l’on sait que nous avons tout récemment acheté deux redoutables avions de chasse « Sukhoï » », l’on ne peut penser que nos forces de défense et de sécurité sont parées à toutes formes d’hostilité. Apparemment, cette certitude n’est pas partagée par les signataires des accords autorisant l’installation d’une base aérienne française au Niger.

D’autres signes contrariants

Selon toujours la même source, c’est-à-dire « L.C », la tension entre l’Exécutif et une partie de la grande muette serait dûe au rythme trop élevé «des affectations ou des missions à l’étranger visant les officiers présumés hostiles au pouvoir ». Le journal cite le cas du colonel Amadou Sanda Boubacar, revenu d’Ottawa, au Canada, après la fermeture de l’ambassade du Niger dans ce pays, qui « a été contraint de faire ses valises pour rejoindre en février l’ambassade du Niger à Ankara, en Turquie ». Pareillement, poursuit « L.C », le colonel Amadou Djibo a été mis à la disposition de l’ONUCI à Abidjan. ll était proche du colonel Abdoulaye Badié, ex numéro 2 de la transition du général 4 étoiles, légionnaire de Sarkozy, Salou Djibo.

Post-scriptum :

Naturellement, nous avons hésité à livrer au public, les informations de notre confrère « L.C », de peur d’une accusation d’incitation (ce qui est loin d’être notre intention) de quoi que ce soit par des esprits malveillants. Mais, nous pensons que le droit à l’information doit primer sur la logique des pouvoirs.

B. Diaouga

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