C’est un coup dur pour le président Burkinabè, au pouvoir depuis 1987.
Les démissionnaires accusent Blaise Compaoré de vouloir violer la constitution afin de se maintenir au pouvoir. Des accusations déjà portées par l’opposition et plusieurs organisations de la société civile.
Dans une lettre adressée au secrétaire exécutif de leur parti, les démissionnaires expliquent leur geste par le fait que la gestion actuelle du CDP, parti au pouvoir, constitue une menace à la démocratie au Burkina Faso.
Ils en veulent pour preuve, « les tentatives d’imposer la mise en place du sénat au forceps » et les « velléités de réviser la constitution dans le but de sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels, dans un contexte où le peuple est profondément divisé. »
Au nombre de ceux qui ont aujourd’hui décidé de claquer la porte du parti de Blaise Compaoré, plusieurs poids lourds du régime comme Rock Marc Christian Kaboré. Plusieurs fois ministre, il a été premier ministre et président de l’Assemblée nationale.
Il y a également Salif Diallo, un fidèle de Blaise Compaoré depuis 1987, jusqu’à sa mise à l’écart en 2008, et Simon Compaoré maire de Ouagadougou pendant 17 ans.
Ce départ de près de 80 membres du bureau politique du CDP est diversement commenté par l’homme de la rue.
Pour les uns, il s’agit là d’une nouvelle trouvaille de Blaise Compaoré pour se maintenir au pouvoir, pour les autres, ces démissions annoncent la fin du règne de Compaoré.
D’autres démissions sont attendues dans les jours à venir, notamment de la part de membres des structures décentralisées du parti.
Une des principales sources de discorde au sein du parti au pouvoir est la place de plus en plus prépondérante qu’occupe, en son sein, François Compaoré, le frère cadet du chef de l’Etat.
Selon plusieurs sources concordantes, les démissionnaires vont annoncer dans les toutes prochaines semaines la création d’un nouveau parti, un cadre politique par lequel ils entendent mettre fin à la présidence de l’actuelle chef de l’Etat.