Depuis le début de la période froide, l’on constate un nombre important de cas de rhume ou de grippe. Certes le rhume est fréquent en cette période froide mais c’est une maladie virale contre laquelle l’organisme se défend naturellement car, selon Dr Hanki Yahayé, infectiologue à l’hôpital national et membre du comité de prise du Covid-19, il n’y a pas un traitement spécifique contre le rhume mais plutôt un traitement symptomatique. Ce qui est inquiétant, l’on assiste à des cas d’infections respiratoires sévères. D’où la manifestation des symptômes, comme la toux, l’éternuement, les maux de tête, la fièvre et la détresse respiratoire chez beaucoup de gens. C’est aussi un phénomène inquiétant d’autant plus que nous sommes dans un contexte mondial de la pandémie du coronavirus (COVID-19) dont les symptômes sont très proches de ceux du rhume ou de la grippe classique. Quoiqu’il en soit, Dr Hanki Yahayé explique le phénomène.
L’infectiologue décrit d’abord que le système respiratoire qui commence à partir du nez jusqu’au niveau des poumons. Quand on dépasse le nez on a le pharynx, la trachée, les bronches, les petites bronches, et les alvéoles qui sont des petits sacs où l’air rentre et où se passe l’échange entre l’oxygène et le sang. C’est au niveau de ces alvéoles que l’organisme va puiser l’oxygène et va se débarrasser des gaz carboniques pour respirer.
Toute maladie qui se situe au niveau du nez jusqu’aux alvéoles est appelée une infection respiratoire. L’on distingue l’infection respiratoire haute, qui concerne la sphère ORL c’est-à-dire le nez, le pharynx et quelques satellites, comme les sinus. C’est ainsi qu’on parle, selon Dr Hanki Yahayé infectiologue, de sinusites et amygdalites. «Les infections respiratoires hautes sont appelées classiquement rhume ou grippe», explique le médecin.
Quand on descend au niveau des bronches et des poumons, précise Dr Hanki Yayahé, on parle d’infection respiratoire basse. A ce niveau on les appelle les bronchites et les pneumonies. «Que ça soit une infection respiratoire haute ou basse, la majorité des cas, l’infection est causée par des virus comme influenza virus, rhinovirus, le virus respiratoire syncycial. D’une manière générale, toutes les franges de la population peuvent être atteintes mais la pneumonie est plus fréquente et plus grave chez les enfants de moins de 5 ans», précise l’infectiologue.
Le fait que les virus agressent l’appareil respiratoire est un mécanisme favorisant que des bactéries se greffent sur les plaies. D’où la cause de la surinfection bronchite qui provoque la pneumonie qui, elle, est une maladie grave et dangereuse, indique Dr Hanki.
Les affections respiratoires du moment concernent plus les adultes et les personnes âgées que les enfants. En effet, selon Dr Hanki Yahayé, «actuellement à Niamey, c’est beaucoup plus le coronavirus qui circule. Ce n’est pas uniquement les influenzas virus, les rhinovirus et autres qui provoquent le rhume ou la grippe. Ce nombre important de cas de rhume ou de grippe provoquant même des infections respiratoires est dû à ça». L’infectiologue explique davantage qu’il n’y a aucune différence entre les symptômes du rhume et ceux du coronavirus. «La fièvre, la toux, les éternuements, l’écoulement nasal, des céphalées et des douleurs articulaires sont des signes grippaux qui sont communs à toutes les infections respiratoires», prévient-il.
Ces infections se propagent vite et la contagion se fait d’une manière directe et indirecte. La contagion directe consiste à respirer les particules éjectées dans l’air par une personne malade à travers la toux et les éternuements. L’on parle de contagion indirecte lors qu’on touche un objet ou une surface ayant été en contact avec une personne souffrante d’infection respiratoire haute ou basse.
Pour les maladies virales, il n’y a pas un traitement spécifique qui permet de les guérir mais plutôt un traitement symptomatique pour aider l’organisme à se défendre. En cas de détresse respiratoire, le sujet est soumis à une oxygénothérapie qui consiste à lui procurer de l’oxygène. Toutefois, Dr Hanki souligne qu’en cas de surinfection bactérienne, le sujet est soumis sous antibiotiques comme l’amoxicilline car la bactérie la plus fréquente est le pneumocoque. L’infectiologue épouse l’idée selon laquelle les infusions ou la fumigation qui consiste à inhaler la vapeur sont un traitement symptomatique contre les infections respiratoires. «La fraicheur favorise les infections respiratoires et les virus supportent mal la chaleur, ainsi les infusions et la fumigation permettent de fluidifier les muqueuses respiratoires. C’est également un traitement symptomatique», dit-il.