La Banque Africaine de Développement (BAD), à travers le Programme de Renforcement de la Résilience et de la Sécurité Alimentaire au Sahel (P2RS), la Banque Mondiale, à travers le Programme Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS), et l’UEMOA organisent, du 9 au 11 juin, à Niamey, une conférence régionale sur les opportunités d’échanges de produits agricoles, agroalimentaires et du bétail dans le Sahel.
Cette rencontre vise à promouvoir et renforcer un marché régional transparent, dynamique et intégré entre les pays de l’espace CILSS, UEMOA et CEDEAO. C’est le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, M. Sani Maïgochi, assurant l’intérim de son homologue du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, qui a présidé l’ouverture des travaux de cette conférence régionale.
Cette rencontre ayant regroupé les représentants des filières agricoles et de l’élevage des pays membres du CILSS, de l’UEMOA et de la CEDEAO, des opérateurs privés de l’agro-alimentaire et autres acteurs intervenant dans le domaine, a pour thème »Flux transfrontaliers des produites agricoles et du bétail et interdépendance entre les pays ». L’objectif est de faire ressortir, à travers les communications, les directions et les quantités des flux, mais surtout l’interdépendance et la complémentarité entre les pays, et de mettre l’accent sur l’importance de la dimension régionale des activités de commerce et de la sécurité alimentaire.
En ouvrant les travaux, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, M. Sani Maïgochi, a estimé que de nos jours, il est admis qu’en plus de la production, le marché joue un rôle très important dans la sécurité alimentaire aux niveaux local, national, régional et international. Et les crises de 2005, 2008 et 2011, qui ont affecté la sous-région ouest africaine, ont rappelé ce rôle important des marchés. Il a souligné que dans cette sous-région, certainement plus qu’ailleurs, les échanges commerciaux s’adossent, d’une part, sur les ressources dont la nature a doté les différentes zones agro écologiques et, d’autre part, sur les relations socioéconomiques que tiennent les populations de part et d’autre des frontières.
»Schématiquement, il y a les céréales et le bétail pour les pays du Sahel, les tubercules, les fruits et les légumes pour les pays côtiers. L’interdépendance alimentaire des pays de l’espace régional puise sa source de cette réalité socioéconomique et historique. C’est dire que toutes les actions déjà menées par le CILSS à travers la CORPAO pour le renforcement du commerce des produits agricoles et du bétail inter-pays participent à l’intégration régionale par les marchés », a-t-il dit.
Cependant, a souligné le ministre, des obstacles de natures diverses persistent et continuent d’entraver la libre circulation des produits et des personnes entre les pays, et plombent ainsi le développement des échanges commerciaux dans l’espace régional. »Certes, des actions sont menées à divers niveaux depuis quelques années, mais les défis à relever pour venir à bout de ces obstacles restent encore importants et interpellent les différents acteurs, notamment les puissances publiques, les acteurs privés et la société civile », a-t-il reconnu.
Le Niger, de par sa position géographique, constitue, a-t-il poursuivi, un carrefour stratégique pour le commerce régional tant pour les produits agricoles que pour le bétail. »C’est dire que l’organisation de l’édition 2016 de la CORPAO est une grande opportunité pour plusieurs opérateurs économiques privés du Niger pour rencontrer des acteurs des marchés venus des autres pays de l’espace régional et nouer des relations d’affaires », a-t-il dit, tout en espérant que cela se traduira concrètement sur le terrain, à court et moyens termes, par des contrats formels mutuellement avantageux.
Dans son mot de bienvenue, le directeur général de l’Institut du Sahel, Pr Antoine N. Somé, a indiqué que l’organisation et l’institutionnalisation de la CORPAO, depuis près de vingt ans, ont permis d’assurer des rencontres régulières entre les acteurs des marchés qui ont impacté sur le renforcement des échanges inter-pays en ce qui concerne les produits agricoles, agroalimentaires et le bétail. Ces échanges ont donc, en conséquence, contribué indéniablement à renforcer l’approvisionnement des marchés et la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
»Le partage des informations sur les offres et les demandes de produits agricoles agroalimentaires et du bétail à cours et moyen termes, qui sera réalisé au cours de cette conférence régionale, permettra aux différents opérateurs économiques privés présents, et à leurs organisations et réseaux, de se positionner valablement sur le marché régional », a-t-il souligné.
Mamane Abdoulaye(onep)
www.lesahel.org