La commissaire européenne à l’Aide Humanitaire et à la Protection Civile, Mme Kristalina Georgieva, en visite au Niger puis au Tchad du 17 au 20 janvier, a animé, mercredi dernier dans l’après-midi, au Palais des Congrès de Niamey, un point de presse relatif à sa visite et à la situation de la sécurité alimentaire dans les pays du Sahel. Mme Kristalina Georgieva a évoqué les stratégies de la Commission de l’UE pour soutenir les pays confrontés à cette insécurité alimentaire.
Selon elle, le Niger se trouve, comme les autres pays, dans un contexte de crise imminente. Les récoltes ont été mauvaises avec un déficit moyen de 25% comparé à l’année dernière dans les Etats concernés et, selon toutes les prévisions, environ 7 millions de personnes pourraient être sérieusement touchées par un manque de nourriture, dont 1,6 million pour le Tchad et le même nombre pour le Niger, ce qui fait de ces deux pays les plus affectés. Pour l’UNICEF, ce sont quelque 300 000 enfants qui meurent chaque année de causes liées à la malnutrition. Aussi, il est à craindre que plus de décès d’enfants soit enregistré cette année.
Rappelant qu’elle a rencontré les autorités du Niger qui lui ont fait cas des actions à entreprendre d’urgence pour juguler les effets de la crise qui s’annonce, elle a affirmé qu’une «action précoce, efficace et coordonnée des gouvernements des pays du Sahel soutenus par la communauté internationale, peut réduire le risque de voir cette situation se muer en catastrophe majeure’’. Mme Kristalina Georgieva a visité les régions de Tahoua et Zinder, des projets de lutte contre la malnutrition sévère qui décime des milliers d’enfants dans le silence, en même temps qu’elle est allée voir des actions de prévention de l’insécurité alimentaire, tous financés par le Bureau de l’Aide Humanitaire et de la Protection Civile de la Commission Européenne (ECHO).
Elle a indiqué qu’elle évalue les besoins humanitaires en concertation avec les autorités locales, analyse la réaction actuelle de la Commission Européenne à la crise et recensera les besoins potentiels en assistance supplémentaire. ‘’C’est la troisième fois en dix ans que cette région traverse une crise. Nous sauvons chaque année plus de 200 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, mais cela ne suffit pas: nous devons en faire davantage et nous le ferons’’, a-t-elle dit.