:
1- Le COSIM note que les accusations portées contre le Professeur Tariq Ramadan le sont pour des faits très graves qui sont punis par la Loi et qui sont moralement inacceptables et qui de ce fait doivent être condamnées avec la plus grande force.
2- Le COSIM atteste d’ailleurs, qu’au regard de la législation islamique, le viol, qui est considéré comme une grave atteinte à la dignité de la femme, est puni de la façon la plus sévère.
3- Le COSIM, insiste pour dire qu’au regard de la situation, seule une procédure impartiale, juste et équitable, instruite à charge et à décharge serait la solution indéniable pour établir la véracité ou non des faits allégués et permettre par la même occasion de rendre justice soit aux accusatrices, soit à l’accusé.
4- Or, le COSIM constate, qu’en contradiction avec les procédures similaires, dans des circonstances de faits quasi identiques, que :
– le Professeur TARIQ RAMADAN est traité comme un coupable et non comme un simple inculpé qui devrait bénéficier dès lors de la présomption d’innocence ;
– le Professeur Tariq RAMADAN, alors qu’il s’est présenté volontairement à sa convocation, a été placé immédiatement sous mandat de dépôt ;
– il est revenu au COSIM de façon récurrente, que jusqu’à une date récente, le Professeur Tariq Ramadan a été placé aussitôt en isolement après son inculpation au même titre que de grands criminels pris en flagrant délit de crime et délit graves ;
5- Le COSIM a été informé de l’état de santé délétère du Professeur Ramadan qui n’a pas assoupli les conditions sévères et la dureté de son incarcération en dépit d’un rapport de médecins assermentés, qui a conclu à la nécessitéde son élargissement pour un meilleur suivi médical.
6- Le COSIM note aussi, qu’alors que l’instruction est en cours et que le Professeur TARIQ RAMADAN a été privé de parole sur la quasi-totalité des chaines de télévision françaises, une tribune est offerte à tous ses détracteurs pour mener contre lui une campagne ardue de dénigrement et un lynchage médiatique sans précédent et sans aucune possibilité pour le Professeur TARIQ RAMADAN de se défendre, devenant ainsi dans l’opinion public française et internationale, le coupable jugé, condamné, et exécuté.
Face à un traitement juridique et médiatique aussi graves, le COSIM craint que le Professeur TARIQ RAMADAN ne bénéficie pas de la présomption d’innocence, une des valeurs cardinales du droit. Ce qui pourrait dès lors avoir pour conséquence, la tenue d’un procès non équitable.
Une telle perspective ne peut laisser la Communauté musulmane de Côte d’ivoire indifférente en raison du rang hautement estimable qu’occupe le Pr. Tariq Ramadan à ses yeux et dans son cœur.
En conséquence, le Conseil Supérieur des Imams en Côte d’Ivoire (COSIM), l’instance suprême de l’islam en Côte d’Ivoire,
– fait part de sa vive préoccupation sur le traitement médiatique et juridique de cette affaire,
– dénonce le traitement partial de l’information ;
– appelle les autorités compétentes françaises à tout mettre en œuvre pour la préservation de l’intégrité physique du Professeur TARIQ RAMADAN notamment en lui assurant les conditions d’un suivi médical en adéquation avec son état de santé.
– exhorte les musulmanes et les musulmans de Côte d’Ivoire et du monde entier, à garder leur sérénité et à prier pour le Pr. Tariq Ramadan afin qu’Allah, le Tout Capable, l’aide dans l’épreuve difficile qu’il traverse en ce moment.
Fait à Abidjan, le 28 mars 2018.
Le COSIM