(Journal l’actualité) 18 février 2010 -18 février 2012 : deux ans depuis le coup d’Etat salvateur
L’ancien Président, Mamadou Tandja dans sa persistance pour demeurer au pouvoir a proposé ce qu’il a appelé le «Tazartché» (continuité). A cause de cela, il a subi un coup d’Etat militaire qui l’a éjecté du pouvoir, le 18 février 2009.
Malgré la mobilisation de l’Opposition, de la Société civile et d’une bonne frange de la presse indépendante, celui qu’un bon nombre de Nigériens appelaient affectueusement, voire respectueusement «Baba Tandja», refusa de quitter le pouvoir aux termes de ses deux mandats constitutionnels qu’il a légalement acquis et qui ont fait de lui un «sage», tant au niveau national qu’international.
La crise a atteint son paroxysme quand la Cedeao décida de prendre en charge la résolution de ce qui allait aboutir en la naissance d’un blocage de l’Etat et, dans une certaine mesure, à l’effritement de la cohésion nationale. Les 3 ans de bonus demandés ont duré moins de deux mois. En effet, des soldats, avec à leur tête le Commandant Djibo Salou vinrent mettre fin à l’ambition monarchique d’un homme à qui les Nigériens et son destin ont tout donné. Ce coup d’Etat, salué au Niger par la Société civile et, au niveau international par les Partenaires techniques et financiers qui avaient suspendu leur coopération avec notre pays, du fait de la rupture du processus démocratique.
L’on se rappelle, qu’à la veille de la fin du second mandat de Tandja, l’Européenne notamment, dans le cadre de son neuvième FED avait décidé d’octroyer près d’un milliard d’Euros pour accompagner les efforts du peuple et du Gouvernement dans la lutte contre la pauvreté et pour une croissance économique effective. Tandja lui-même a eu à dire que «quand la table est desservie, il faut partir». C’était à l’occasion d’un banquet offert suite à une visite officielle du Président Français, Nicolas Sarkozy. Ces propos ont seulement permis d’endormir les uns et les autres, car, les ambitions de l’homme étaient plus que Napoléoniennes, voire monarchiques, mais surtout anti-démocratiques. Et ce qui devra arriver arriva. Le 18 février 2009, un Officier supérieur des Fan, peu connu parce qu’extrêmement discret, et soucieux de la restauration de la démocratie, prit sur lui l’entière responsabilité de renverser le système «Tazartché». Cet homme a pour nom Salou Djibo.
Il promit de rendre le pouvoir aux civils, après une brève période detransition qui serait caractérisée par toutes les étapes qu’exige une démocratie renaissante, à savoir un referendum et toutes les élections générales prévues, à cet effet, par la Constitution issue de la consultation susmentionnée.
Ce pari a été tenu. Le processus électoral qui n’a souffert d’aucune altercation et a mobilisé une bonne majorité des Nigériens a vu son terme avec l’élection du Président Issoufou Mahamadou.
Ce dernier s’est employé immédiatement à installer les autres Institutions prévues par la Loi fondamentale. Promu au grade de Général de Corps d’Armée, l’ancien Commandant-Président a été également élevé par le Président de la République française au prestigieux rang de Commandeur de la Légion d’honneur française. Cette distinction qui vient confirmer celle, précédente, décernée par nos vaillantes forces armées nationales n’est pas donnée à tout le monde.
Nombreux sont des Nigériens et où d’autres Africains qui ont servi, d’une manière ou d’une autre l’ancienne «Métropole», qui l’ont revendiquée et qu’ils ne l’ont jamais eue. Il s’agira, à ce niveau, de mettre à profit cette fulgurante ascension du Général Salou au profit des anciens combattants nigériens, et même africains ayant combattu pour la France et qui ont permis de la libérer afin que ces derniers soient mis dans leurs droits, au même titre que leurs frères d’armes français. L’homme en a le charisme et jouit d’une crédibilité qui lui permettra d’être un véritable porte-parole dans le cadre de la défense des principes inhérents à tout système démocratique qui englobe l’intégration de la prise en compte des droits humains, que ce soit au niveau des hommes en armes qu’à celui des citoyens tout court.
Cet anniversaire doit rester dans la mémoire collective nationale, car ce coup d’Etat et l’homme qui l’a perpétré doivent être salués pour avoir permis de sauver, non seulement la démocratie, mais également l’essor de toute une Nation