Les mariages arrangés ou de famille sont toujours source de conséquences.
Même dans le cas où les époux arrivent à sublimer l’obligation d’un amour provoqué ou obligé, il arrive toujours que des instincts grégaires ressurgissent pour empoisonner l’existence d’un ou de tous les membres du foyer.
Le vie redevient amère, comme pour dire : arrêter d’arranger les mariages en forçant le destin.
Hamissou et Maria se sont connus il y a des années au lycée. Après ce cycle de trois ans pendant lequel ils ont vécu des amourettes dignes de scolaires, ces deux tourtereaux se sont séparés et chacun est allé construire sa vie indépendamment de l’autre.
Quinze années se sont écoulées pendant lesquelles ils avaient perdu même l’habitude des nouvelles qu’ils échangeaient entre eux. Maria s’est mariée à un instituteur qui a choisi de faire toute sa carrière dans la région de Tillabéri.
Pendant les quinze années, le couple de Maria n’a pas eu la chance d’avoir des enfants, même pas un. Les médecins ont relevé une incompatibilité entre les gênes de Maria et de son mari. Malgré tout, le jeune couple est resté soudé.
A plusieurs reprises, le mari de Maria a tenté des aventures avec une autre femme dans l’optique d’un second mariage.
Cependant, toutes les tentatives se sont révélées vaines ; le pauvre enseignant n’arrivait toujours pas à réunir l’argent nécessaire pour les dépenses du mariage. Maria vivait tous ces épisodes la mort dans l’âme. Si jamais, un jour, son mari gagnait de l’argent, la pauvre savait très bien qu’il s’éloignerait d’elle au profit de celle qui lui donnerait des enfants.
Ainsi, ce jeune couple vivait, survivait sans un réel amour. Hamissou de son côté avait réussi à forger un foyer avec une jeune infirmière qui lui a donné trois jolis enfants. Gendarme de profession, Hamissou assurait toutes les charges de son foyer.
Sur le plan affectif, il couvrait les membres de son foyer de joie. Le seul hic dans cette affaire était que sa cousine de femme devenait de jour en jour un calvaire pour lui. En effet, profitant du lien de parenté qui les unissait, l’épouse de Hamissou lui rendait la vie difficile.
À maintes reprises Hamissou avait décidé de s’en débarrasser ; mais très vite, sa maman a réussi à l’en dissuader, lui rappelant qu’il ne devait pas faire souffrir la fille de sa propre soeur.
Plus grave, sur son lit de l’hôpital, juste avant de mourir, la mère de Hamissou a pris une résolution assassine contre lui :« ne trahis pas ma conscience en prenant une coépouse pour ta soeur ». Elle mourut sur ces paroles et Hamissou jura de les respecter. Ayant eu vent de ce sermon, la femme de Hamissou devint de plus en plus intraitable. Un jour alors qu’il contrôlait la circulation, Hamissou arrêta un Hiace dans la il reconnut Maria. Elle venait séjourner dans sa ville auprès d’une de ses tantes. Il apprit qu’elle avait fini par demander le divorce. Ils se séparèrent sur ces entrefaites.
Deux semaines plus tard, une cousine de Hamissou débarquait chez lui : elle s’appelle Maria et elle devait séjourner un mois avant de repartir. Maria s’installa chez Hamissou qui prit le soin de mettre sa femme en garde en ces termes :
« Arrange toi pour qu’elle reparte avec une bonne image de toi ; c’est dans ton intérêt ». Une autre vie commence pour Hamissou dont l’épouse s’est totalement métamorphosée.
Elle veillait au grain sur Maria la cousine de son mari. Vis-à-vis de Hamissou, la femme changea de comportement. Elle était devenue docile, très poli. Pendant ce temps, il arrive que Hamissou et Maria s’absentent pour rendre visite à des proches. Il leur arrivait même de voyager sous les encouragements de l’épouse qui ne se doutait de rien.
Pendant ce temps, Hamissou et Maria revivaient leur flamme amoureuse de leur relation scolaire dont ils n’avaient pas pu en profiter comme il faut.Un mois durant, l’incrédule épouse dut faire l’apprentissage de la docilité, de la bonne conduite vis-à-vis d’un époux qui savourait sa vengeance sur des années d’une vie conjugale sulfureuse.