L’on apprend que c’est IDEMIA qui cherche, sans passer par les procédures normales consacrées, à s’accaparer du marché de confection de la carte nationale d’identité biométrique au Niger. Selon de sources crédibles, il y a quelques agitations pour attribuer le marché de confection de la carte d’identité nationale biométrique à une de ces sociétés françaises à travers le BOT.
Depuis quelques jours, l’on peut lire sur les réseaux sociaux, des Nigériens s’interrogent sur le fait que leur pays, depuis plus de soixante ans, garde toujours la même carte d’identité nationale comme si le Niger devrait être cette société qui refuse d’évoluer. Cela est d’autant vrai que la carte d’identité nationale du Niger, ceux qui voyagent le savent bien, n’est pas respectée chez d’autres voisins qui la considèrent comme un objet de la préhistoire, ou en tout cas, pour dire vrai, de l’époque coloniale. Ils n’ont pas tort. Comment comprendre qu’à cette ère du numérique, les Nigériens en soient restés à avoir ce papier démodé qui leur sert de carte d’identité nationale ?
Ce débat opportun, il va sans dire, est sans doute provoqué pour justifier de requérir les services de sociétés étrangères pour, soi-disant, corriger une telle anomalie que les Nigériens ne pourront qu’apprécier surtout quand, on leur remettra dans les mains, cette nouvelle carte esthétisée et moderne qui leur donnera le sentiment de vivre dans leur temps et dans la modernité. Seulement, ceux qui veulent s’en servir pour régler le problème ont plus d’autres raisons que ces considérations objectives soulevées plus haut. En effet, l’on apprend que c’est IDEMIA qui cherche, sans passer par les procédures normales consacrées, à s’accaparer du marché de confection de la carte nationale d’identité biométrique au Niger. Selon de sources crédibles, il y a quelques agitations pour attribuer le marché de confection de la carte d’identité nationale biométrique à une de ces sociétés françaises à travers le BOT.
C’est quoi donc le BOT ?
Le Build-Operate-Transfer, est un modèle contractuel dans lequel une organisation publique (par exemple un gouvernement) s’associe à une entreprise privée pour financer, concevoir, construire et exploiter un projet pendant une période définie après le transfert du projet à l’entité publique ». C’est un conseiller étranger à la Présidence de la République qui serait à la manoeuvre pour arracher le marché au profit d’Idemia ou, à défaut, à l’Imprimerie Nationale de France.
Sauf que, dans le premier cas comme dans le deuxième, il s’agit de deux sociétés qui n’ont pas bonne presse car prises, toutes, la main corrompue dans le sac à travers bien d’affaires notamment en Roumanie, au Sénégal, au Népal, au Mali, etc.
On comprend donc que le Niger prenne de gros risques à aller vers ces sociétés car le faire c’est permettre, peuvent alerter des spécialistes, à ces sociétés d’avoir en leur possession des informations précieuses sur des Nigériens, informations qu’elles pourraient « vendre » à des organisations terroristes, criminelles. Et avec le sentiment anti français qui se développe au Sahel la jeunesse nigérienne risque de boycotter le processus. Les inquiétudes sont d’autant sérieuses qu’il y a à s’en méfier, ce d’autant que les sociétés françaises ne sont pas les seules et les meilleures dans le domaine de la production de cartes ou de passeports biométriques.
Nos alertes sont bien fondées et nous avons enquêté sur les deux sociétés afin que les autorités nigériennes s’en méfient pour faire d’autres choix plus conséquents au regard du caractère très sensible du produit. Sur plusieurs sites que nous allions évoquer, il est possible de se renseigner sur ces deux sociétés et sur leur image pour comprendre qu’elles ne sont pas forcément fréquentables, en tout cas pas les plus indiquées pour un tel contrat et surtout quand on apprend que c’est ce conseiller qui joue de ses proximités avec la Présidence du Niger pour favoriser les sociétés françaises évoquées.
Mais d’abord qui est EDEMIA ?
Par un titre paru sur le site d’Africanews, l’on apprend que le groupe Idemia (ex- Oberthur) est « Visé par une enquête pour corruption. Sur une dernière mise à jour du 14/04/2017, l’on apprend qu’un allié de Kabila a même reçu un paiement de 700.000$ lié à l’accord de passeport biométrique de 2015. Le site de la World Bank Announces, à travers « Settlement with Oberthur Technologies », « IDEMIA, l’un de nos concurrents s’appelait Oberthur technologies, l’on apprend davantage sur IDEMIA. En effet, ils ont changé de nom pour IDEMIA depuis la décision de la Banque Mondiale de les exclure des marchés africains ». On comprend donc que cette société soit déconseillée formellement par la Banque Mondiale aux Etats africains.
Sur un autre site, l’on apprend que la CJIP, Convention Judiciaire d’Intérêt Public, entre IDEMIA France et la PNF [sont visés par une enquête] pour des faits de corruption commis au Bangladesh. C’était entre 2014 et 2016. On peut lire sur ce site tout le dispositif de corruption qui a été mis en place. Un autre site renseigne sur la société française, corroborant ces accusations graves portées contre elle. Il s’agit du site de la Confédération maritime. On y évoque l’implication des Le Drian dans des affaires de corruption au Mali à travers un article ayant pour titre : « Famille Le Drian : la corruption comme mode de vie ! ». On y lit également que « Thomas Le Drian, le fils de papa Jean Yves, tous deux sont convoqués devant le tribunal du Mali ». L’enquête qui en fait cas est publiée le 25 juin 2021. On apprend qu’ « Après un lobbying douteux, des pressions et complicités diverses trop longues à citer ici, la société IDEMIA proche de Thomas Le Drian, avec l’aide [de] papa Jean Yves, obtient le marché malien contre une société canadienne [pourtant] plus économique », et peutêtre plus professionnelle. On peut donc craindre les mêmes favoritismes par lesquels – c’est bien connu des Africains, et notamment des Nigériens chez qui venait Le Drian avant même que les dernières élections de 2021 ne se tiennent pour dire qu’elles sont les meilleures qu’on n’ait jamais eues sur la terre – ailleurs la société a posé ses tentacules et joué à la corruption. Ces flatteries pour un processus électoral qui n’en vaut pas la peine, pourraient bien cacher ce projet qui vise à s’accaparer de marchés dans le pays. Comment ne pas le croire quand on apprend sur le site de la Confédération Maritime qu’ « Ainsi l’Etat du Mali est escroqué et Thomas empocha de grosses commissions. La Corruption, [apprend-on] est confirmé ! C’est ainsi que débute le naufrage de la France en Afrique, virée de partout sur le continent ». On ne peut donc pas croire à ce narratif de la France qui se fait saine dans son rapport avec l’Afrique, faisant croire qu’elle ne venait en Afrique que pour le bien des Africains alors même que ces derniers, pour des raisons bien fondées, se plaignent d’elle depuis des siècles et cela a continué avec les indépendances et s’est prolongé avec la démocratie. On voit bien, qu’usant de proximités familiales, la France peut continuer à exploiter l’Afrique, avec dans le cas malien un ministre de France qui est capable de jouer au grand corrupteur sur le continent pour créer des espaces de prédation à sa progéniture. Il ne faut donc pas s’étonner que quelques années plus tard, la même France revienne à salir des familles qu’elle a utilisées sur le continent comme au Gabon avec les Bongo, et parler pour leur nuire de « biens mal acquis ».
Yahoo !finance dans Challenge, à travers cet article, « Le groupe Idemia (ex- Oberthur) [pour sa part annonce que la société est] visée par une enquête pour corruption ». IDEMIA n’est donc pas recommandable et les Nigériens ont de bonnes raisons de s’en méfier. Il en est de même pour l’autre société française.
L’Imprimerie Nationale de France tout aussi suspecte…
L’Imprimerie Nationale de France, ellemême n’est pas épargnée par de telles accusations compromettantes car développant les mêmes pratiques corruptives que l’on décrie chez IDEMIA qui a eu cette stratégie de mode en France, pour se débarrasser de son nom premier, Oberthur en l’occurrence, et se rhabiller d’une nouvelle appellation avec laquelle elle croit pouvoir faire peau neuve, se faire invisible pour ses fautes et se débarrasser de son passif lourd qui ne peut lui faire de la bonne publicité. N’est-ce pas Cogéra , alias Areva , alias Orano… ?
Sur le site du Figaro, l’article « La prestigieuse imprimerie nationale dans le viseur de l’Agence Française anticorruption », écrit par Etienne Jacob et mis à jour le 18/02/2022 à 17h09, nous apprend que, malgré la gravité des accusations portées contre elle, « aucune communication officielle n’a à l’heure actuelle été faite de la part d’IN Group et de l’AFA concernant cette inspection ». Sur un autre site, on lit : « L’imprimerie nationale au coeur d’une enquête pour corruption », publié le 01/ 09/2009 à 19h58 et modifié le 01/09/ 2009 à 22h29. Comme IDEMIA, l’Imprimerie Nationale de France n’est pas une bonne adresse pour se faire établir des cartes ou passeports biométriques. Comment ne pas le croire quand le site nous informe que « l’imprimerie nationale, chargée de fabriquer des documents officiels (cartes d’identité, passeports, etc.), fait l’objet d’une information judiciaire pour «corruption d’agent public» dans l’attribution de plusieurs marchés à l’étranger ».
L’information compromettante est confirmée sur un autre site, celle d’Africa Intelligence en l’occurrence. Il nous apprend dans « Corruption à l’imprimerie française : le Sénégal est l’un des pays cités dans une vaste entreprise de corruption à l’imprimerie nationale française (édition du 10/09/2009 ». Le Niger, à moins de vouloir davantage se discréditer, ne peut donc pas se rapprocher de telles sociétés pour commercer avec elles. On apprend d’ailleurs, pour être plus précis sur les griefs portés contre la société, parlant de « Pots de vins à l’imprimerie nationale de France [que] les intermédiaires sénégalais ont touché 20 pour cent » du marché, ce qui, peut-on s’en rendre compte, est colossal comme dessous de table.
Un autre site, dans un article, « Passeports biométriques : la justice française soupçonne l’imprimerie nationale d’avoir obtenu des marchés en Roumanie, en Géorgie, en Syrie et au Sénégal contre versement de pots-de-vin », confortant les mêmes accusations compromettantes. Un autre site parle même de « Blanchiment & Corruption » par des « Soupçons de corruption [qui] entachent un contrat d’IN Group au Népal ». Comme on peut le remarquer, partout où vont ces sociétés, c’est pour user de corruption pour mettre des marchés dans leur escarcelle. Au Niger, il y a quelques agitations, pour attribuer le marché de confection de carte d’identité nationale biométrique à une de ces sociétés à travers le BOT. Qu’il s’agisse d’Idemia ou de l’Imprimerie Nationale de France, la corruption reste, partout où elles sont allées, leur label. Au Niger, Bazoum doit d’autant faire attention que cela se trame sous son ombre.
A suivre !
Ali Soumana