Vers 4h du matin ce lundi 7 janvier, des militaires ont pris le contrôle de l’antenne sur la radio nationale gabonaise pour lire un communiqué dans lequel ils annoncent vouloir mettre en place dans les prochaines heures un « conseil national de la restauration ». Le président gabonais Ali Bongo est actuellement en convalescence au Maroc, après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral fin octobre.
Le signal de la radio gabonaise, qui avait été coupé, est désormais rétabli, nous indique notre correspondant. Mais c’est un communiqué qui tourne en boucle. Tôt ce matin, des tirs ont été signalés dans le centre de Libreville, sur le boulevard Triomphal qui mène à la radio nationale et des hélicoptères ont survolé la capitale.
Des militaires sont arrivés à la radio vers 4h du matin, heure locale. C’est un lieutenant de la Garde républicaine, le lieutenant Ondo Obiang Kelly, qui a lu le communiqué. Il se proclame préalablement « président du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) ».
Dans le texte, les militaires disent avoir été déçus par le message délivré à la nation le 31 décembre par le président de la République Ali Bongo. « Le message du chef de la nation visant à clore le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer la fonction de président de la République. »
L’entourage du président a organisé une mise en scène avec un président « malade et dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales », dénonce le communiqué qui met aussi en cause la haute hiérarchie militaire et le « spectacle désolant » d’un pays « qui a perdu sa dignité ».
Appel lancé à des personnalités
Les militaires putschistes annoncent qu’ils vont mettre en place dans quelques heures un « conseil national de la restauration ». Pour cela, ils demandent à certaines personnalités de se rendre à l’Assemblée nationale : un ancien commandant de la Garde républicaine, le général Ntumpa Lebani (qui avait fait de la prison en 2009 lors de l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir), le président actuel du Sénat…
Parmi les personnalités invitées, il y a également des syndicalistes, des membres de la société civile, des chefs des mouvements de jeunesse de partis politiques d’opposition, et même du clergé. Plusieurs responsables sont expressement cités.
Les insurgés appellent encore les militaires à prendre le contrôle des moyens de transport, des réserves de munitions, des aéroports. Dans le communiqué, les militaires s’adressent aussi plus particulièrement à la jeunesse gabonaise. « Chers jeunes, il est temps de prendre votre destin en main ! », lance-t-il.