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Gestion de l’ORTN: des irrégularités cumulées de plus de deux milliards de 2010 à 2012

L’Office de Radio et Télévision du Niger (ORTN) va mal. Il va très mal même. Non pas parce que les images de Télé Sahel sont floues. Elles sont même très nettes sur nos écrans. C’est la gestion de l’office qui ne va pas bien. Et c’est le Ministre de l’Economie et des Finances, Gilles Baillet qui l’a fait savoir à son homologue de la Communication, Yahouza Salissou dans une correspondance en date du 8 décembre dernier. Gilles Baillet n’a rien inventé, ou disons qu’il n’a que transmis les conclusions d’une inspection des finances diligentée à l’ORTN sur la période 2010-2012. Cette période concerne aussi bien la gestion de l’actuel Directeur Général que celui de son prédécesseur.

Tenez ! Cette conclusion : « La mission a arrêté la situation financière de l’office à la date du 04 mars 2013
avec un solde caisse de 5 624 100 F, en concordance avec le livre journal et des soldes cumulés des comptes bancaires se chiffrant à 93 142 723 F. Par ailleurs, le compte du dépôt au Trésor présente un solde débiteur de 755 880 542 F. » Question : que se passe-t-il à l’ORTN ?

La suite des conclusions que nous publions en fac-similé corrobore la mauvaise gestion de la boite mise à sac par ses responsables. Entre autres, « la non-tenue de la comptabilité générale rendant impossible tout rapprochement entre les soldes financiers et les soldes comptables, l’absence de pièces justificatives de certaines dépenses, qui sont effectuées
dans beaucoup de cas sans base légale, occasionnant des irrégularités cumulant un montant de 2 557 728 565 F.

Rien que l’évolution de la masse salariale peut donner des migraines. La masse salariale est passée de 373, 03 millions de F en 2010 à 1,4 milliard de F en 2011 et 1, 63 milliard en 2012 à cause d’un recrutement en 2011 de 65 agents. Vraisemblablement c’est une véritable omerta qui règne sur l’ORTN où les cadres se distribuent allégrement des ristournes sans ménagement, se partagent des missions sans aucune justification… Pendant ce temps, les idées elles n’évoluent pas.

C’est toujours les mêmes refrains, les cultes des personnalités, les mêmes formules dans les reportages, etc.
Oumar Sanda

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