La dissolution massive de 53 partis politiques et la surveillance obligatoire de 54 autres pendant trois mois sont sans précédent en Guinée, qui a tenu ses premières élections démocratiques en 2010 après des décennies de régime autoritaire. Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a annoncé ces mesures sur la base d’une évaluation de tous les partis politiques entamée en juin. Cette évaluation avait pour but de « nettoyer l’échiquier politique », selon le ministère.
Les 67 partis qui seront sous observation pendant trois mois peuvent fonctionner normalement mais doivent résoudre les irrégularités relevées dans le rapport. Parmi ces partis figurent le Rassemblement du peuple guinéen, parti de l’ancien président Alpha Condé, et un autre grand parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée.
Les autorités ont déclaré que les partis placés sous observation n’avaient pas tenu leur congrès dans les délais impartis et n’avaient pas fourni de relevés bancaires, entre autres.
Mamadi Doumbouya a rejeté les tentatives de l’Occident et d’autres pays développés d’intervenir dans les défis politiques de l’Afrique, déclarant que les Africains sont « épuisés par les catégorisations avec lesquelles tout le monde veut nous enfermer ».