Lecture rapide
- L’absence de transfert harmonisé des semences en Afrique nuit à la sécurité alimentaire
- De nombreux pays ont l’intention d’harmoniser leurs politiques en matière de commerce de semences, mais peu ont enregistré des progrès
- L’harmonisation rapide du transfert des technologies des semences pourrait stimuler l’agriculture
Par: Gilbert Nakweya SCIDEV
Selon des experts, l’harmonisation tardive des politiques
visant à encourager le transfert de semences en Afrique orientale et australe
entrave le commerce et la croissance agricole.
L’objectif d’harmonisation du commerce des semences résulte de la mise en œuvre
de politiques différentes selon les pays, empêchant ainsi le transfert de technologies pour
promouvoir l’agriculture dans
la région.
Des politiques semencières harmonisées sont la garantie que des pays ayant des
caractéristiques de production agricole similaires peuvent échanger leurs
semences contre des avantages mutuels sans difficultés.
Selon Mable Simwanza, directeur de l’Institut de contrôle et de certification
des semences du ministère de l’agriculture de la Zambie, le transfert de
technologies semencières pose un défi : de nombreux pays se trouvent à
différents stades d’harmonisation, notamment le lancement du processus au
niveau national et l’approbation du Parlement.
“Nous parlons d’harmonisation [des politiques semencières] depuis des années, mais nous ne bougeons pas.”
Mable Simwanza, ministère de l’agriculture de la Zambie
« Nous parlons d’harmonisation [des politiques
semencières] depuis des années, mais nous ne bougeons pas », a déclaré Mable
Simwanza, lors d’une réunion internationale sur le commerce des semences qui
s’est tenue au Kenya, le 13-14 décembre.
Elle a rendu hommage à la réunion pour avoir permis de mettre en évidence les
obstacles à l’harmonisation des politiques et d’élaborer des stratégies de mise
en œuvre.
Mable Simwanza a expliqué qu’un organe de coordination devrait être mis en
place pour assurer la bonne mise en œuvre des recommandations de la réunion.
« Il est urgent de faire pression pour l’harmonisation des politiques,
réglementations et protocoles existants par le biais de dialogues sur les
politiques régionales », a ajouté Nnenna Nwabufo, directrice générale adjointe
du Centre régional pour l’Afrique de l’Est de la Banque africaine de
développement.
Nnenna Nwabufo a déclaré à SciDev.Net qu’un tel dialogue pourrait aider à
identifier les lacunes et à définir les interventions nécessaires pour
permettre l’harmonisation des politiques.
L’initiative de la Banque africaine de développement, intitulée Technologies
pour la transformation de l’agriculture africaine, facilite l’harmonisation du
transfert des semences, afin de transformer l’agriculture et de stimuler
l’agroalimentaire en Afrique.
Denis Kyetere, directeur exécutif de la Fondation pour la technologie agricole
en Afrique, une institution basée au Kenya, a déclaré que l’Afrique avait
besoin de nouvelles technologies innovantes
telles que des semences de qualité supérieure pour répondre aux changements climatiques et
renforcer la sécurité alimentaire.
« Faire parvenir à temps ces technologies aux petits exploitants agricoles
permettra à l’Afrique de disposer de la capacité et des moyens de tirer parti
de son potentiel agricole », a-t-il ajouté.
Selon Daniel Kyalo Willy, responsable de programme à la Fondation pour la
technologie agricole en Afrique, seuls sept pays – le Burundi, le Kenya, le
Malawi, le Rwanda, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe – ont achevé le
processus d’harmonisation.
Des pays tels que les Comores, l’Érythrée, Madagascar, les Seychelles et le
Sud-Soudan ont jusqu’à présent lancé le processus, mais n’ont pas progressé, a
ajouté Daniel Kyalo Willy.
La réunion visait à élaborer des plans d’action pour des réglementations
harmonisées qui permettront un transfert et un commerce rapides des semences
entre pays africains.
Les plans d’action qui ont été discutés comprennent un modèle d’identification
du soutien technique et financier nécessaire à l’harmonisation des politiques,
basé sur la recherche, ainsi que des plans de travail qui garantiront que les
réglementations nationales sont mises à jour pour répondre aux exigences
régionales.