La fête annuelle des éleveurs du Niger, la cure salée, s’est tenue à Ingall dans la région d’Agadez, où chaque année à la mi-septembre de lieu de regroupement des pasteurs des différentes contrées du pays.
À quelques encablures de la tribune officielle dressée pour le cérémonial d’ouverture, se trouve le camp des éleveurs venus à la fête de cette année.
Photo Niger Express
Quelques animaux traînent encore le pas, mais la majorité est déjà partie paître dans la vallée de l’Ighazer, connue pour sa végétation herbacée et ses sources d’eaux riches en sels minéraux.
Les éleveurs pasteurs ont quitté le sud au début de la saison des cultures hivernales, pour se retrouver chaque année dans ces plaines du nord du pays.
Maidagi Ounwal, patriarche natif d’Ingall, rappelle que « les agents d’élevage venaient à cette période où les pasteurs sont regroupés, pour vacciner le bétail ».
« Les autres démembrements de l’Etat venaient également offrir leurs services à ces nomades: les messages des autorités étaient transmis et les doléances des nomades enregistrés », raconte-t-il.
Une rencontre modernisée
Depuis la rencontre s’est modernisée et a pris un caractère beaucoup plus officiel sans toutefois perdre son côté festif à l’image des défilés et concours de beauté, de meilleurs chameaux harnachés et de meilleurs dresseurs de chameaux, ou encore les fantasias et autres compétitions.
« Cette année, la fête a été extraordinaire. Ça fait 20 ans qu’on n’a pas fêté de cette manière-là », lance un participant.
« La tenue de cette fête prouve qu’il y a la paix chez nous », se félicite un autre. « Nous espérons que nous sortirons de cette zone rouge qu’on nous colle », ajoute-t-il tout heureux.
La région d’Agadez était une grande zone d’attraction touristique. Mais du fait des rébellions armées successives, l’activité a fortement baissée plombant l’économie.
Pour le chef du gouvernement nigérien, Brigi Rafini, qui est aussi originaire de la zone, la principale leçon qu’il faut tirer de cette édition de la cure salée, c’est « l’adhésion visible des populations aux idéaux de paix et de sécurité ».
« Si les pasteurs qui vivent dans cette zone sont d’accord, vous pouvez être sûrs que nous aurons toute la stabilité », déclare-t-il.
La fête finie en apothéose sous les belles chansons des femmes touaregs.
Les troupeaux de bétail ayant fait le plein en sels minéraux peuvent redescendre au sud ou après les récoltes les paysans comment à libérer les champs.
Abdoul Razak Idrissa VOA Afrique Niger