Ces dernières années, les impacts du changement climatique et l’insécurité ont déstabilisé l’économie dans la région de Maradi et accentué les vulnérabilités de certains groupes de populations, telles que les personnes déplacées internes (PDI) à la recherche d’un environnement plus sécurisé.
Selon UNDSS, la région a enregistré plus de 127 attaques d’individus armés non identifiés en 2020, opérant le long de la frontière avec le Nigéria, avec de graves violations des droits humains y compris les enlèvements, les vols de bétails, les assassinats, les viols et les violences physiques dans les départements de Madarounfa et Guidan Roumdji, notamment.
En avril 2021, le HCR dénombrait près de 81 086 réfugiés nigérians qui ont été préenregistrés.
Parmi eux, il y a 12 080nouvelles arrivées depuis le début de l’année, contre 70 000 au 31 décembre 2020.
Cette situation risque de plonger la région dans une précarité sans précédent au regard de l’augmentation des besoins multisectoriels.
À la date du 17 avril2021, l’enregistrement biométrique diligenté par le HCR et le gouvernement du Niger (Commission nationale d’éligibilité, CNE) fait état de 46 172 réfugiés nigérians (12 080 ménages), dont 68% sont des mineurs, 23% des femmes et 9% des hommes.
Parmi ces personnes ayant fait l’objet d’enregistrement biométrique, 15 364 sont des Personnes à Besoins Spécifique s(PBS), soit 33%.
En plus, la détérioration de la situation sécuritaire continue de pousser des personnes à se déplacer à l’intérieur de leur propre pays. Beaucoup de ménages sont dépossédés de leurs moyens de subsistance suite aux nombreuses incursions de ces groupes armés réputés dans le vol de bétail.
Au 30 avril 2021, environ 25 191 personnes déplacées ont été enregistrées dans la région. Entre janvier et avril 2021, 3 229 nouveaux déplacés ont été identifiés contre seulement 1 089 personnes en2020, à la même période.
Au 30 avril 2021, l’ensemble des réfugiés et des PDI dans la région est estimé à environ 106 277 personnes. Leurs besoins les plus cruciaux sont les vivres, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, les abris et biens non alimentaires, la santé l’éducation et la protection.
L’insécurité alimentaire et la malnutrition, facteurs aggravants de la crise
L’afflux des réfugiés combiné aux PDI a contribué à un accroissement des besoins dans la région alors que l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages reste un défi. La situation sécuritaire volatile et préoccupante a empêché les agriculteurs d’exploiter leurs champs.
Cette situation couplée à la fermeture de la frontière nigériane pendant la période d’août 2019 à janvier 2021 a provoqué la hausse des prix des denrées alimentaires dans la région.
Ces contraintes d’accès constituent des facteurs supplémentaires d’aggravation de la vulnérabilité des ménages. Cela a engendré des situations d’insécurité alimentaire dans la région de Maradi, particulièrement dans la partie sud et les zones d’accès difficile.
Selon les résultats provisoires du Cadre Harmonisé, entre janvier et mars 2021, 328 725 personnes dans la région de Maradi font face à une crise d’insécurité alimentaire, presqu’un triplement par rapport à la période précédente d’octobre-décembre 2020 où on dénombrait 123 320 personnes.
Les ménages font actuellement recours à des stratégies de survie ayant des conséquences négatives sur leur situation alimentaire.
En outre, la région a enregistré un léger excédent fourrager de 655 504 Tonnes de Matière Sèches (TMS) au sortir de la campagne pastorale 2020-2021, soit un taux de couverture de besoin fourrager de l’ordre de 114,07%.
On note cependant des déficits dans 3 départements, notamment Guidan Roumdji (283 862 TMS), Dakoro (55 740 TMS) et Mayahi (49 109TMS). Au plan nutritionnel, la région est connue pour être l’épicentre de la malnutrition. Selon les résultats de l’enquête