La saison des pluies 2020 serait globalement humide, c’est ce qui ressort d’une synthèse du Forum 2020 sur les Prévisions Saisonnières des caractéristiques Agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour les zones Soudanienne et Sahélienne (PRSEASS – 2020).
Pour cause de Cobdi-19, ce forum a été organisé en ligne le 24 avril dernier
par le Centre Régional AGRHYMET du CILSS, le Centre Africain pour les
Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD), les services
météorologiques et hydrologiques (SMNH) des pays de l’Afrique de l’Ouest et du
Tchad, les Organismes des Bassins, avec la collaboration de l’Organisation
Météorologique Mondiale (OMM).
Selon les prévisions faites, note le communiqué, des quantités de pluies
supérieures à équivalentes aux moyennes saisonnières 1981-2010 sont attendues
sur toute la bande sahélienne. Un démarrage précoce à normal, une fin tardive à
normale, des séquences sèches plus courtes en début de saison et moyennes vers
la fin de saison, et des écoulements globalement moyens à supérieurs à la
moyenne sont attendus.
Ces prévisions saisonnières 2020 sont basées sur la configuration actuelle et
future des Températures de Surfaces des Océans (TSO), les prévisions des grands
centres mondiaux, les sorties des modèles statistiques et dynamiques et les
connaissances des experts sur les caractéristiques du climat dans la région,
explique-t-on.
Aussi, le forum recommande-t-il, face au risque d’inondation, de suivre de près
les seuils d’alerte dans les différents sites à haut risque d’inondation ; de
renforcer la communication des prévisions saisonnières et la sensibilisation
des communautés vulnérables, en impliquant les acteurs étatiques et les
différentes plateformes de réduction des risques de catastrophe dans la chaine
de communication et de gestion des crises ; de prévenir l’occupation anarchique
des zones inondables, en particulier dans les zones urbaines.
Il recommande également de renforcer la veille et les capacités d’intervention
des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de
catastrophes et des aides humanitaires ; d’assurer le curage régulier des
caniveaux d’assainissement et de faire des exercices de simulation dans le
cadre de la préparation des plans de réponses aux inondations.
Relativement aux risques phytosanitaires et d’insécurité alimentaire, les
experts du CILSS et de l’ACMAD demandent aux Etats de renforcer la surveillance
vis-à-vis de l’invasion acridienne dans les zones à risque des pays de la ligne
de front, et de maintenir la vigilance contre les autres ravageurs des cultures
comme la chenille légionnaire ; aux Organisations Inter-Gouvernementales (OIG)
de la région, de mobiliser les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et la
communauté internationale pour une gestion préventive du risque acridien et aux
PTF, d’accompagner les Etats du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, les OIGs de
la région dans leurs efforts de lutte contre les nuisibles des cultures et les
autres fléaux qui peuvent impacter négativement la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des populations.
Face au risque de sécheresse, le forum recommande de diversifier les pratiques
agricoles, à travers notamment la promotion de l’irrigation, du maraichage pour
réduire le risque de baisse de production dans les zones exposées ; de veiller
à une gestion intégrée des ressources en eau pour une meilleure prise en compte
des différents usages, notamment les besoins des barrages hydro-électriques et
des aménagements hydro-agricoles, et d’interagir avec les techniciens de la
Météorologie Nationale, de l’Agriculture et de l’Hydrologie pour des
informations spécifiques aux pays et les conseils agro-hydro-météorologiques
sur les conduites à tenir.
Pour ce qui est du risque de maladies, notamment liées à l’eau (Cholera,
malaria, dengue, bilharziose, diarrhée, etc.), il est fortement recommandé de
sensibiliser sur les maladies climato-sensibles, en collaboration avec les
services de météorologie, d’hydrologie et de santé, de vacciner les populations
et les animaux, encourager l’utilisation de moustiquaires, mettre en place des
stocks d’antipaludéens, de prévoir des stocks des médicaments dans les zones
difficiles d’accès, suite aux inondations, de suivre la qualité de l’eau et
mettre en place des produits de traitement et de renforcer les capacités des
systèmes nationaux de santé et des plateformes de réduction de risques de
catastrophes.
Enfin et au regard du caractère globalement humide attendu de la saison des
pluies, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, autorités, gestionnaires
des ressources en eau et de l’hydro-électricité, Projets, ONG et OP de soutenir
le déploiement de techniques d’augmentation de rendements des cultures, à
travers l’apport des fertilisants (fumure organique et engrais minéral) et la
mise en place de variétés à haut rendement ; de renforcer les dispositifs
d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs ; de faciliter
aux producteurs l’accès aux semences améliorées, notamment celles à haut
rendements ; et d’exploiter les eaux disponibles, à travers la promotion de
l’irrigation, des cultures de décrue et de l’aquaculture, en particulier dans
les plaines inondables.
Notons que toutes ces prévisions sont susceptibles de mises à jour. ANP