Au cours de la messe de minuit chrétienne, le 24 décembre, la Cathédrale de Niamey, brillant de mille couleurs a accueilli des milliers de fidèles de toute la ville. Comme à l’accoutumée, c’est au rythme du chant « il est né le divin enfant », que Mgr Michel Cartatéguy présenta le nouveau né à la face du monde.
Des premiers bancs aux derniers sièges placés sur le parvis de la Cathédrale, les fidèles ont laissé exploser leur joie. La présentation terminée, l’Archevêque de Niamey, Mgr Michel Cartatéguy, dans son homélie, dira que le prophète Isaïe qui nous a accompagnés dans notre attente de cette grande et sainte nuit de la Nativité, nous avait avertis sans détours que le Messie attendu allait redonner espérance. Espérance, ajoute t-il, à nous tous, à chacun et à chacune d’entre nous et au-delà de nous-mêmes : aux hommes et aux femmes de toutes nations, de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Pour Mgr Michel Cartatéguy, Noël, c’est le jour où Dieu comble l’attente des pauvres oubliés, des petits méprisés, des blessés de la vie, des exclus rejetés. Noël, c’est le jour où ils retrouvent un visage humain. Noël, c’est le jour où ils sont élevés au moment même où les puissants sont renversés de leur trône.
En Jésus, l’espérance prend chair. Dans cet homélie, l’Archevêque de Niamey a rappelé qu’il y a quelques semaines, le Pape Benoit XVI en visite au Bénin, devant les autorités politiques et religieuses de toute confession disait d’une voix convaincue après avoir affirmé avec force que l’Afrique est une terre d’espérance: « N’éteignez pas l’espérance ! » Faut-il comprendre que l’espérance est une flamme intérieure en chaque être qui est instamment et constamment à entretenir et à développer spécialement chez ceux qui dérivent vers la fatalité ? « N’éteignez pas l’espérance ! » Faut-il comprendre que ceux qui détiennent le pouvoir décisionnel politique, économique, religieux sont tentés d’être des éteignoirs pour sauvegarder les privilèges que leur confèrent leurs responsabilités ?
Ce message soutient que chaque fois que le politique gouverne en fonction des amis profiteurs et s’introduit dans des systèmes corrupteurs, sécurisés par des impunités de circonstance, les gouvernants éteignent l’espérance de ceux qui aspirent à plus de bonheur à travers des conditions décentes de vie, des salaires justes et équitables et d’une bonne répartition des ressources que le pays produit. Il n’est pas normal que la pauvreté soit engendrée par une corruption qui aurait tendance à se légaliser et à se normaliser dans les consciences. Il affirme aussi que chaque fois que l’économie répond uniquement à ses règles de croissance sans référence au bien de la personne humaine, les économistes éteignent l’espérance de ceux qui attendent un travail pour tous, un développement progressif et durable et une amélioration de leur revenu pour accéder tout simplement à la santé, au logement ou à l’école pour les enfants. « En souhaitant Joyeux Noël aux gouvernants, aux économistes et aux religieux, nous les invitons à regarder le visage des pauvres sans abri, sans travail, sans formation, sans pays, sans nourriture, sans famille avec le coeur avant de penser aux plans d’action stratégique à mettre en oeuvre pour eux.
Les pauvres n’auront rien à vous offrir en retour si ce n’est leur espérance qu’ils auront comblé par votre regard d’amour. En souhaitant Joyeux Noël aux chrétiens de toute confession et à nos frères et soeurs Musulmans avec qui nous entretenons des relations d’amitié et de fraternité depuis toujours, ainsi qu’aux membres des autres religions, nous les invitons à poursuivre continuellement la dynamique des relations interreligieuses, seule route capable de nous faire rejoindre tous en Dieu » a dit l’Archevêque de Niamey, Mgr Michel Cartatéguy.