Reporté à deux reprises, puis fixé au 5 avril 2014, la tenue du prochain congrès du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa) est toujours dans l’impasse.
Selon des sources proches du parti du président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, la nouvelle date semble improbable. Une délégation du comité d’organisation du congrès allée à la rencontre du jockey du cheval ailé serait revenue bredouille.
Ce dernier aurait carrément rabroué ses interlocuteurs qu’il ne disposerait pas de l’enveloppe financière, de lui, sollicitée. Si cette information s’avérait, elle confirmerait les analyses selon lesquelles les caisses de l’opposition seraient vides.
Le même argument avait été brandi dans certains milieux lumanistes pour justifier les deux reports précédents même si officiellement l’establishment du Parti avait plutôt parlé des problèmes de textes notamment le respect du délai d’un mois statutaire entre la distribution des mandats aux délégués et la date de la tenue du congrès.
N’estce pas que le respect d’une telle disposition est dépendant de la question des finances ? L’un dans l’autre, il semble que cette fois aussi, le MODEN pourrait être confronté au respect de cette disposition statutaire en ce sens qu’à la date du 7 mars, plusieurs délégués de l’intérieur du pays ne seraient pas toujours en possession de leur mandat, d’où le risque d’un nouveau report.
Vraisemblablement, le parti de Hama Amadou peine à organiser ses assises. Très attendu par les observateurs de la scène politique nationale et surtout les partisans de Hama Amadou, le prochain congrès du MODEN/FA Lumana/Africa va logiquement entériner les sanctions des structures régionales à l’encontre des militants « rebelles » à la décision de retrait du gouvernement.
Dans le viseur des hamistes, les ministres Mahamadou Salissou Habi, Omar Hamidou Tchana dit Ladan Tchana, Aoua Baré, Agali Mano et l’ancien gouverneur de la région de Maradi, Amadou Babalé. Mais, c’est surtout vers les deux premiers précités, respectivement le Vice-président et le Secrétaire Général du Parti que sont orientés les dards des partisans de Hama Amadou.
De leur côté, les deux ex compagnons de lutte du Président de l’Assemblée nationale guettent de tous les côtés la moindre faille statutaire et/ou réglementaire du camp adverse pouvant leur permettre d’engager une éventuelle bataille juridique à l’image de ce qui se profile à l’horizon du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara).
Dès lors, on comprend les reports incessants du congrès de Lumana et la prudence de Hama Amadou et de ses partisans à ne laisser aucun coin flou où les mains d’un éventuel avocat de l’adversaire pourraient passer et repasser.
Il s’agit pour eux d’éviter d’éventuelles poursuites judiciaires qui plongeraient aussi le parti à l’instar de ses pairs de l’opposition, dans ces interminables guéguerres politiciennes, les éloignant ainsi tous de la stabilité politique, gage d’une préparation sérieuse des échéances électorales de 2016.
Oumar Sanda