L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) a démantelé, le mardi 2 mars dernier, un réseau de trafic international de drogue auprès duquel il a saisi 17 tonnes de cannabis, d’une valeur marchande de plus de 20 milliards de francs CFA, dans un entrepôt à Niamey.
Cette saisie, au cours de laquelle treize (13) personnes ont été arrêtées, dont deux (2) de nationalité algérienne et onze (11) de nationalité nigérienne, est le fruit de quatre (4) mois d’enquête et d’investigation des éléments d’OCRTIS, indique la Direction Générale de la Police Nationale.
La grosse saisie, ainsi que les 13 trafiquants ont été présentés ce vendredi 05 mars au Ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses, Alkache Alhada, en présence des hauts responsables de la Police nationale, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale.
Selon un communiqué de la police ‘’la drogue a quitté Beyrouth (Liban) dans un conteneur transporté par une société indienne jusqu’au port autonome de Lomé (Togo) où elle a été enlevée et chargée dans un camion d’immatriculation béninoise à destination de Niamey. Pour échapper à la vigilance des agents de contrôle pendant le trajet, la drogue est emballée et dissimulée dans des cartons à l’effigie de fruits’’.
Le communiqué précise qu’une fois à Niamey, cette drogue a été reconditionnée dans l’entrepôt de Kalley-plateau (quartier périphérique situé au Nord-est de la capitale), construit et équipé à cet effet, puis transportée dans des citernes ou des camions (spécialement aménagés pour le transport de drogue) à Agadez afin de remonter en Libye.
‘’L’OCRTIS vient de faire une grosse saisie (…) je tiens particulièrement à le féliciter’’ s’est réjoui le Ministre Alhada, qui rappelle que ‘’l’OCRTIS a déjà réussi à démanteler plusieurs réseaux auparavant’’.
Cependant, c’est la première fois que la résine de cannabis d’origine libanaise est saisie au Niger.
‘’C’est quelque chose de nouveau. Cela montre la capacité de diversification de ceux qui font ce trafic’’ a commenté le responsable gouvernemental.
Mais cette ruse des trafiquants, explique-t-il, s’est heurtée au professionnalisme des agents de sécurité nigériens.
Interrogé sur le sort réservé à cette quantité de drogue saisie, le Procureur de la République, Maman Tsayabou a indiqué que ‘’l’ordonnance sur la lutte contre la drogue prévoit la possibilité d’incinérer la drogue en cours de procédure lorsqu’elle constitue une quantité comme celle-là dont les tribunaux n’ont pas de caves pour la garder ou lorsque son stockage peut constituer un risque pour les acteurs ou un risque pour la sécurité nationale. Dès lors qu’un juge est saisi, le procureur peut requérir une ordonnance du juge qui va autoriser l’incinération et on consigne un PV (procès-verbal, ndlr) qu’on va mettre dans le dossier’’.
Par conséquent, a-t-il déclaré ‘’cette drogue, compte tenu du volume qu’elle constitue et du risque qu’elle présente en la gardant longtemps, nous comptons, dès qu’un juge sera saisi, requérir de ce juge l’ordonnance d’incinération pour qu’elle puisse être incinérée et consigner le procès-verbal dans le dossier conformément à la loi’’.
L’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), placé sous la tutelle de la Direction Nationale de la Police Nationale, est un corps spécialisé composé des éléments de la Police Nationale, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale.
MSB/AS/ANP