Plus de 300 demandeurs d’asile soudanais ont été arrêtés par la police près de la ville d’Agadez dans le nord du Niger.
Selon Seyni Saidou, procureur du tribunal de grande instance d’Agadez, ces demandeurs d’asile avaient entrepris un sit-in devant les bureaux du HCR à Agadez depuis le 16 décembre jusqu’au 4 janvier dernier.
Ils exigeaient l’accélération du traitement de leurs demandes du statut de réfugié et leur acheminement vers l’Europe.
Samedi, ils ont été délogés par les forces de sécurité qui les ont ensuite convoyés vers leur site d’hébergement.
« Malheureusement, arrivés là-bas, une fois descendus du bus, ils ont mis du feu au centre et ils s’en sont pris à la police et la gendarmerie par des jets de projectiles.» explique le procureur qui soutient que les manifestants ont brûlés plus de 90% du camp.
Selon un bilan des autorités locales, sur les « 331 habitations » du camp, « 290 habitations et l’infirmerie ont été réduites en cendres ». Au moins deux personnes ont été blessées par les manifestants qui ont « cassé des vitres des bus ».
Les personnes arrêtées « sont poursuivis pour des infractions graves à la loi pénale » dont « l’attroupement non armés sur la voie publique, la rébellion par destruction volontaire des biens meubles et immeubles et l’incendie volontaire des lieux servant d’habitation », a noté le procureur.
Quelque 1.400 Soudanais ayant fui depuis 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye vivent dans ce camp à une dizaine de km de la ville d’Agadez. Depuis 2018, ces Soudanais manifestent régulièrement à Niamey et à Agadez pour exiger une accélération de leur installation dans des pays d’accueil, notamment en Europe.
Des centaines de réfugiés, en particulier des Ethiopiens et des Erythréens vivant à Niamey, ont pu être réinstallés en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande. « Les dossiers des Soudanais d’Agadez sont en train d’être traités dans la célérité », avait assuré en décembre le ministère nigérien de l’Intérieur.