Le principal parti d’opposition, le Moden Fa Lumana Africa demande l’ouverture d’une enquête sur la mort de deux journalistes français de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon enlevés puis assassinés en 2013 dans le nord du Mali.
En janvier dernier un reportage sur la libération des otages d’Arlit, en octobre 2013, enlevés au Niger, et détenus dans le nord du Mali avait comprendre qu’il pourrait y avoir un lien supposé entre les deux affaires.
L’homme qui a revendiqué le double assassinat serait le même que celui avait détenu les otages d’Arlit.
Ce qui laisse croire que les assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon auraient agi par vengeance, après s’être sentis floués dans les négociations autour des otages d’Arlit.
Le Niger par l’entremise de Mr Mohamed Akotey qui a participé aux négociations avec le soutien du Président Issoufou Mahamadou est pointé d’un doigt accusateur d’avoir participé à la remise de la rançon dont une partie aurait été détournée.
« C’est moi qui suis parti chercher les otages et que je les ai ramenés à Niamey. Avec les services de renseignements du Niger, on a pris l’hélicoptère du Niger et on les a ramenés à Niamey » souligne le négociateur à la presse.
Selon Mohamed Akotey, qui s’exprimait pour la première fois dans un média français, c’est justement la presse, qui aurait trop parlé « du montant faramineux de la rançon » versée pour libérer les otages d’Arlit, « que cela a dû donner des idées à quelques-uns. Ils ont trouvé ce qu’ils avaient sous la main et puis cela a mal tourné ».
Pour l’opposition nigérienne, le régime serait impliqué dans un sordide partage de la rançon des otages d’Arlit. « Il est bien difficile de faire le distinguo entre ravisseurs, médiateurs et commanditaires. Pour ce qui reste du lien présumé avec l’assassinat des journalistes de RFI » a-t-elle déploré.
C’est pourquoi le Moden-Fa Lumana Africa dit « exiger une enquête judiciaire indépendante afin que toute la lumière soit faite sur cette scabreuse affaire qui associe le pays à l’axe du mal et à la voyoucratie.»
Pour plusieurs témoins clés -ancien diplomate du Quai d’Orsay, ancien patron des services français de renseignement, négociateurs déçus- suggèrent des pistes.
Tout comme ils établissent un lien avec l’enlèvement et l’assassinat, quatre jours plus tard, à Kidal, des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Des acteurs du dossier ainsi que des documents confidentiels du renseignement militaire soulèvent des interrogations : l’argent de la rançon, 30 millions d’euros pour les quatre derniers otages, a-t-il été versé intégralement à Aqmi ?
Y a-t-il eu des détournements, au sein des services français ou des réseaux djihadistes autant de questions qui ne sont pas élucidées à ce jour.