Au Niger, les dirigeants de l’hebdomadaire Le Courrier et leur imprimeur, placés en détention le 8 juin, ont comparu le 10 juin devant un tribunal de Niamey. Le parquet leur reproche la divulgation de documents liés à une affaire de fraude et de trafic d’influence concernant des concours administratifs.
Le procureur a requis un an de prison ferme et 300 000 euros d’amende contre deux d’entre eux et la relaxe pour le troisième.
Il y avait du monde dans la salle d’audience du tribunal ce vendredi 10 juin à Niamey pour assister au procès. Des membres de la famille étaient présents, mais aussi des leaders de la société civile ou de simples confrères journalistes.
D’entrée de jeu, les trois prévenus, Moussa Dodo et Ali Soumana, respectivement directeur de publication et promoteur du journal Le Courrier, et Idrissa Maiga, l’imprimeur, ont tous plaidé non coupable. Deux faits leur sont reprochés : « divulgation des documents scellés provenant d’une perquisition » et « commentaires tendant à influencer la décision du juge ».
Verdict le 16 juin
Pour Me Mossi Boubacar, membre du collectif des avocats qui défendent les journalistes, ces derniers « sont poursuivis, non pas parce qu’ils ont contrevenu à la loi, non pas parce qu’ils ont diffamé, non pas parce qu’ils ont diffusé de fausses informations, mais simplement parce qu’ils ont plutôt dénoncé des contrevenants, des gens qui ont fait du trafic d’influence, qui ont organisé de la fraude, des grandes personnalités dont on ne veut pas écorner l’image. Ce sont ces gens qui ont été dénoncés. »
A ces critiques, le procureur répond que les documents en question sont déjà devant le juge. Il n’y a donc pas matière à dénoncer, selon lui. Le verdict est mis en délibéré pour le 16 juin prochain.