« Bureaux manquants », « mineurs et non Nigériens inscrits » : le ficher électoral rejeté par l’opposition et censé servir pour les prochaines élections de 2016 au Niger, comporte « beaucoup de ratés », ont reconnu lundi 16 novembre les responsables chargés de son élaboration.
« Il y a des cas d’électeurs indûment inscrits, des mineurs et des non Nigériens inscrits sur les listes », a reconnu Sabiou Gaya, l’adjoint au coordonnateur du Comité chargé de l’élaboration du fichier électoral (CFE) lors d’une conférence de presse.
« Il y a beaucoup de ratés », a souligné Sabiou Gaya, qui pointe également « des cas de bureaux de vote manquants » et des électeurs figurant sur des listes d’une autre région que la leur. Un affichage durant 15 jours des listes provisoires des électeurs a permis de recueillir des « observations et des réclamations », a-t-il expliqué.
« Nous sommes conscients des enjeux, nous travaillons à corriger toutes ces imperfections », a promis M. Gaya.
Critiques de l’opposition
Devant des milliers de manifestants en début du mois, le chef de file de l’opposition, Seïni Oumarou, avait critiqué le fichier électoral et « exigé son audit complet et indépendant ». « L’opposition n’acceptera jamais un fichier qui n’est pas conforme à la loi, c’est-à-dire un fichier crédible, fiable », avait lancé M. Oumarou.
Ce fichier « est conduit de manière désordonnée » et « est plein d’erreurs et d’anomalies », ce qui risque de le rendre « non utilisable », avait-il insisté.
De son côté, le président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS au pouvoir), Bazoum Mohamed a reconnu de « petites défaillances » dans le fichier, mais « qui se rattrapent facilement ».
En juin, quelque 7,5 millions d’électeurs – sur une population totale de plus de 17 millions d’habitants – ont été inscrits sur le fichier qui servira à confectionner les cartes des électeurs pour les prochains scrutins.
Le premier tour de la présidentielle, couplé à des législatives, est programmé au 21 février 2016. Une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est entretenu la semaine passée avec la Commission électorale indépendante (Céni) et tous les partis politiques.
« Nous apporterons une contribution pour le bon déroulement du processus électoral », a indiqué son chef, Christian Trimua. L’OIF avait audité le ficher électoral qui ayant permis la tenue des élections de 2011 au Niger.
Hamidou Himadou