Le gouvernement du Niger a menacé dimanche de fermer les cités et restaurants de toutes les universités du pays à partir de lundi 18h00 locales si la crise en cours depuis des mois à l’université de Niamey se poursuit.
« Les cours reprennent progressivement dans les lycées et collèges » mais « le gouvernement constate avec regret la persistance du boycott des activités académiques » à l’université de Niamey, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Assoumana Malam Issa, lisant un communiqué officiel à la télévision d’Etat.
« Le gouvernement appelle avec insistance les étudiants à la reprise des activités académiques au plus tard le lundi 30 avril 2018, faute de quoi les cités et restaurants universitaires de toutes les universités (du pays) seront fermés à partir de (lundi) 18h00 », a prévenu M. Malam Issa, également ministre de la Culture.
Ils resteront fermés « jusqu’à la reprise effective des activités académiques » mais les transports et les facultés « resteront ouverts », a-t-il précisé.
Le Niger compte huit universités (une par région) totalisant plus de 37.000 étudiants. Celle de Niamey est la plus importante avec 23.000 étudiants.
L’Union des scolaires nigériens (USN), qui recrute du primaire jusqu’à l’université, a lancé « une grève illimitée » le 20 avril pour exiger l’annulation de l’exclusion en mars de cinq étudiants, la réouverture du campus de Niamey, fermé depuis le 18 avril, et « l’abrogation » d’une décision du rectorat autorisant les forces de l’ordre à assurer la sécurité de l’université.
Les étudiants exigent également l’apurement de « plusieurs mois d’arriérés de bourses ».
L’université de Niamey avait été paralysée par une grève d’un mois des enseignants qui protestaient contre « l’agression » le 7 février d’un des leurs par des étudiants. Les enseignants avaient mis fin à leur mouvement le 17 mars, après avoir obtenu l’exclusion de cinq responsables syndicaux étudiants et le recours aux forces de l’ordre pour sécuriser le campus.
Évoquant une « altercation mineure » et non une agression, les étudiants avaient jugé ces exclusions « disproportionnées, illégales et arbitraires » et entamé un mouvement de grève.
Le campus de Niamey a été fermé le 18 avril après des heurts violents entre étudiants et forces de l’ordre faisant des blessés des deux côtés. De nombreux étudiants ont été arrêtés, selon l’USN.