La maison de la presse appelle au boycott de la traditionnelle séance de rupture du carême avec le président de la République pour protester contre les violations répétées de la liberté de la presse dans le pays. En ce mois de ramadan, Mahamadou Issoufou a l’habitude de rompre le jeûne à tour de rôle avec les différentes couches sociales et organisations professionnelles. Ce dimanche soir, c’est au tour des médias.
Pour la première fois, les organisations professionnelles des médias appellent au boycott de cette cérémonie traditionnelle de rupture collective du jeûne de ramadan à la présidence de la République.
Ces organisations entendent ainsi dénoncer un recul de la liberté de la presse au Niger. « Des journalistes ont été embastillés, insultés, matraqués, à l’occasion des manifestations de l’opposition, s’indigne Alpha Baba, président du conseil d’administration de la maison de la presse. Des journalistes ont été brièvement interpellés à l’école nationale de la police. »
Pendant ce mois de ramadan, deux journalistes ont passé une douzaine de jours en prison, placés sous mandat de dépôt. Le même mois, la correspondante de TV5 Monde au Niger, Nathalie Prevost, s’est vu retirer son accréditation.
Reste à savoir si ce boycott fera l’unanimité. « Concernant les 19 organisations membres de la maison de la presse, nous n’avons aucun doute parce que nous avons actuellement leurs cartons d’invitation avec nous, et aucun des responsables de ces organisations n’est venu récupérer sa carte », affirme Alpha Baba.
Cette cérémonie reste symbolique. Les journalistes invités ont à peine la possibilité de serrer la main du chef de l’Etat.