Politique

Niger Présidentielles : l’opposition exige la libération de Hama Amadou avant le second tour

COPA16
L’opposition nigérienne a demandé mercredi la libération de l’opposant Hama Amadou, écroué depuis novembre dans une affaire controversée de trafic d’enfants, et qui affrontera le président sortant Mahamadou Issoufou au second tour de l’élection présidentielle le 20 mars.


« Nous demandons la libération de Hama. Si le président Mahamadou Issoufou a une certaine fierté, il n’a qu’à libérer Hama pour l’affronter en toute régularité », a déclaré à la presse le chef de file de l’opposition Ousseïni Salatou, à l’issue d’une visite au candidat-prisonnier.
M. Amadou, qui concourt pour la « COPA 2016 », la coalition de l’opposition, a obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% à M. Issoufou lors de la présidentielle du 21 février.
Seïni Oumarou, arrivé troisième avec 12,11%, et l’ancien président Mahamane Ousmane (4e avec 6,25%) faisaient partie de la délégation qui s’est rendue à la prison de Filingué (180 km au nord de Niamey) où est détenu M. Amadou.
A l’issue de cette visite, la COPA a dénoncé « les conditions de détention » de « plus en plus difficiles » de Hama Amadou.
« Malgré nos permis de communiquer régulièrement délivrés par la Cour de cassation, on nous a soumis à toute une acrobatie consistant à dire qu’on ne peut pas voir Hama collectivement mais individuellement », a protesté Ousseïni Salatou, porte-parole de la COPA 2016.
Il a assuré que « Hama a un moral de fer, il est très serein ».
Ses avocats ont « déposé » une demande en vue de sa « remise en liberté provisoire », a conclu M. Salatou.
Accusé de trafic d’enfants dans un dossier de « droit commun » selon le pouvoir mais « politique » selon le candidat, l’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée, surnommé le Phénix — parce qu’il renaît de ses cendres–, n’a pu s’adresser publiquement à ses partisans pendant la campagne du premier tour et il devrait en être de même avant le deuxième s’il n’est pas libéré.
Les résultats du premier tour ont été très critiqués par l’opposition qui accuse le pouvoir de « fraude » et promet un renversement de situation au deuxième tour.
Le camp Issoufou, qui a frôlé la victoire dès le premier tour, se montre confiant et parle d’élections « libres et transparentes ».
La campagne du premier tour, qui s’est déroulée dans une atmosphère tendue, a été marquée par des échauffourées entre partisans du président et opposants qui contestaient notamment la régularité du fichier électoral. Elle a été précédée de l’arrestation de personnalités et de l’annonce d’un putsch raté par le pouvoir.

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