Le Mali devient le 17e pays à recevoir la validation, par l’Organisation mondiale de la santé, de l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique.
Le Centre Carter, Helen Keller Intl, et Sightsavers sont fiers d’avoir collaboré en partenaires pour appuyer le gouvernement du Mali dans sa lutte contre le trachome.
Ce partenariat d’une décennie a été rendu possible grâce au soutien de la Fondation Conrad N. Hilton.
“Uni dans la tâche, le peuple malien a fait preuve de persistance et de dévouement pour éliminer le trachome dans ses communes.
Ce fut un privilège de travailler côte à côte avec du personnel gouvernemental, des communautés et des partenaires, tous dévoués à la cause, pour atteindre ce jalon de l’élimination du trachome.
Cela influence la vie de millions de personnes au Mali,” indique le Professeur Lamine Traoré, Coordinateur du Programme National de la Santé Oculaire (PNSO) du Mali.
“La charge du trachome pesait lourdement quand le programme a démarré et, néanmoins, le Mali a montré ce qu’on pouvait réaliser sous le sceau de la collaboration et du partenariat.
Je suis fier de prendre part à cet incroyable accomplissement avec mes concitoyens et souhaite que ce soit une inspiration pour d’autres pays engagés dans une même lutte.”
Le PNSO du Mali a su surmonter des obstacles de taille pour arriver à cet accomplissement, notamment les vastes distances, la prévalence de la maladie, l’instabilité politique et les conflits.
Une enquête faite en 1996 constatait la présence du trachome dans la quasi-totalité du pays avec presque 10 millions de personnes courant le risque de devenir aveugle. A présent, le Mali est le premier pays avec une prévalence aussi élevée du trachome lors des débuts du programme à obtenir le statut de validation.
Le trachome, une des maladies les plus anciennes au monde et une des causes principales de la cécité infectieuse, afflige les membres les plus déshérités de notre société.
Après des années d’infections répétées dans l’enfance, l’intérieur de la paupière se couvre de tissus cicatriciels dans l’âge adulte.
Les femmes sont exposées à des infections répétées puisque ce sont elles qui prennent soin des enfants, lesquels sont généralement le réservoir de la maladie. C’est la raison pour laquelle elles sont deux fois plus susceptibles que les hommes de souffrir de la maladie.
« L’élimination du trachome aura un énorme impact dans la communauté malienne avec des ramifications dans de nombreux aspects de la vie de notre société,” nous fait savoir Boubacar Dicko, le Directeur de Sightsavers dans le pays.
“L’élimination de la maladie brise le cycle infernal de la douleur, de l’invalidité et de la stigmatisation pour un grand nombre de patients et augmente par ailleurs la productivité, améliore la fréquentation scolaire et renforce l’engagement des femmes. »
Le partenariat entre le Mali et le Centre Carter dans la lutte contre le trachome a débuté quand le Président Carter était venu dans le pays pour saluer le Président Amadou Toumani Touré en 1998.
Lors de cette visite, l’ancien Président Jimmy Carter a mis en exergue la valeur d’un solide partenariat au niveau de la mise en ɶuvre des programmes de santé comme principe régisseur du Centre Carter.
“Atteindre ce but ensemble nous montre bien ce qu’on peut réaliser quand on obtient la confiance de nos partenaires et qu’on suit le leadership du Ministère de la Santé malien,” nous indique Sadi Moussa, Représentant senior du Centre Carter au Mali.
“Cette réussite nous donne confiance pour continuer à investir dans la lutte contre les maladies tropicales négligées et vérifier ainsi que toutes les familles ont accès à des soins abordables non seulement pour éliminer des maladies spécifiques mais aussi pour améliorer la santé publique en général.”
Le Mali était l’un des premiers pays à essayer l’approche communautaire pour distribuer les médicaments.
En formant des milliers d’agents de santé et de volontaires communautaires pour qu’ils sachent distribuer les médicaments dans leurs propres communautés, on a pu apporter un traitement vital dans les parties les plus reculées du pays.
Cette méthode a été adoptée depuis par de nombreux autres pays pour éliminer le trachome et d’autres maladies tropicales négligées.
“C’était impossible à faire tout seul. Aussi, nous avons mis les outils dans les mains des agents de santé communautaire pour les équiper à traiter leurs voisins et à se rendre dans les communautés les plus éloignées du pays,” nous dit Benoit Dembele, Conseiller technique régional pour les maladies tropicales négligées à Helen Keller Intl.
“Eliminer le trachome en tant que problème de santé publique dans un pays où l’endémicité avait été aussi élevée représente une réussite incroyable.
Elle se traduit par une meilleure qualité de vie pour des millions de personnes et de familles, leur permettant de découvrir leur véritable potentiel.”
Le Centre Carter, Helen Keller Intl, et Sighstavers ont joint leurs forces, bénéficiant par ailleurs du financement fourni par la Fondation Conrad N. Hilton. Un but commun animait ces organisations partenaires : soutenir le Mali jusqu’à l’élimination du trachome.
Tout du long, elles ont aidé le gouvernement du Mali à distribuer plus de 29 millions de doses d’antibiotique, à réaliser presque 90 000 chirurgies des paupières pour traiter le trachome avancé et à former plus de 200 chirurgiens pour opérer les patients et prévenir la cécité.
Ensemble, les partenaires ont diffusé plus d’un demi-million de messages radiophoniques sur le lavage des mains et le nettoyage du visage et ont construit 140 000 latrines pour arriver à l’élimination durable du trachome.
Nombreux sont les autres partenaires qui ont prêté main forte au Mali pour arriver à une telle prouesse et nombreux sont les donateurs internationaux qui ont apporté un financement tout du long du programme dont la Fondation internationale des Lions Clubs et l’Agence des Etats-Unis pour le Développement international.
L’Initiative internationale du trachome a également facilité le don essentiel de millions de doses d’antibiotiques de Pfizer Inc. et l’Organisation mondiale de la Santé a revu le travail effectué au Mali et a accordé la présente validation.
Si ce jalon a été atteint, c’est bien grâce à ces solides partenariats qui se sont déployés durant des années au Mali.