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Oumarou Ganda, un grand ambassadeur de la culture nigérienne

Son effigie tarde à s’implanter dans la colonne des Etalons de Yennega au Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou pour inaction des autorités de la culture.

Avec plusieurs films à son actif, Oumarou Ganda embrasse le cinéma très jeune. Cabascabo (1968), un de ses premiers films raconte son histoire vécue. Une histoire dans laquelle le réalisateur montrait sa contribution au système colonial et sa déception de retour au front de guerre en Indochine.

Un cinéaste dont les thématiques de ses films mettent en lumière les réalités de la société nigérienne, axées sur la migration, le mariage forcé, la royauté, la famille, les religions, le village, la vile, les tenues à cette époque là.

A sa mort en janvier 1981, pour honorer Oumarou Ganda, qui continu de marquer l’histoire du cinéma nigérien et mondial, les autorités d’alors n’avaient pas hésité un seul instant d’immortaliser le nom de ce grand cinéaste et homme de culture en donnant son nom au centre culturel CCOG (Centre Culturel Oumarou Ganda)

Inauguré sous le nom de complexe socioculturel en 1980 à l’occasion du cinquième Festival National de la Jeunesse à Niamey, le Centre a officiellement pris la dénomination de Centre Culturel Oumarou Ganda (CCOG) en 1981.

Le Fespaco emboitant le pas des autorités du Niger, créa le Prix Oumarou Ganda de la première œuvre à chacune de ses éditions depuis la mort du cinéaste nigérien, de quoi se réjouir tout nigérien.

Il faut rappeler qu’en 1972 pour son film Le Wazzou polygame (1970), Oumarou Ganda avait reçu, le premier Etalon de Yennega à la première édition du Festival Panafricain de Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), la plus haute récompense du plus grand festival de cinéma en Afrique.

Une place est réservée aux lauréats du grand prix aux éditions du Fespaco pour continuer à leur rendre hommage. Un cérémonial est organisé à cette occasion à chaque édition avec plus d’une cinquantaine de medias du monde entier. Dans la colonne des effigies, plusieurs s’y’trouvent, mais pas celle du premier lauréat Oumarou Ganda pour inaction des autorités de tutelle. La place dédiée à Oumarou Ganda se trouve au premier rang juste après l’effigie de Sembène Ousmane, le sénégalais. On peut d’ailleurs se demander pourquoi l’effigie du sénégalais ? Car historiquement, cette place est dédiée aux primés de l’Etalon de Yennega.

Un rendez-vous mondial du septième art africain, qui si bien exploité par le Niger va contribuer à sa visibilité. Un appel est alors lancé aux autorités de tutelle de prendre toutes les dispositions idoines pour que l’effigie d’Oumaou Ganda soit aux cotés de ses pairs, surtout avec le cinquantenaire du Fespaco en février 2019.

Pour l’amour du cinéma, il arrivait à Oumarou Ganda de vendre ses biens pour ses productions, en voulant faire la promotion du cinéma nigérien. Certains des pionniers de ce cinéma dont Djingarey Maiga, Yaya Kossoko, soulignent qu’avant sa mort, il a subi toutes les frustrations dans le monde de la culture au Niger.

A sa fille de noter, qu’actuellement, la famille ne bénéficie pas des œuvres de leur père. Le COCG, le Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN) sensés faire la promotion des œuvres de Oumarou Ganda restent inactifs. D’où cette question : A quant le changement de mentalité à l’ère de la renaissance culturelle ?

Tondi Hamidou

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