Le gouvernement malien et six mouvements armés du Nord ont mené quatre rounds de discussions depuis juillet à Alger avec l’objectif de ramener la paix dans le nord du Mali, région toujours instable malgré une intervention militaire française puis internationale lancée en 2013 contre les rebelles islamistes.
Dans cet entretien, le ministre a également annoncé que l’armée française, fortement engagée contre les jihadistes dans le Sahel, a « neutralisé », c’est-à-dire tué ou fait prisonniers, 200 d’entre eux depuis un an. S’agissant des négociations de paix, Le Drian s’est voulu ferme. « La perspective c’est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali », a-t-il souligné.
« Il faut que la feuille de route (négociée ces derniers mois) soit validée » en janvier à Alger. « Cela implique qu’aux négociations d’Alger, les groupes armés signataires soient représentés par leurs plus hauts responsables. Idem du côté de Bamako. Tout le monde doit comprendre que l’heure de vérité approche », a insisté M. Le Drian.
« Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d’un côté comme de l’autre on fasse les avancées nécessaires pour qu’enfin, après des années d’incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la république du Mali », a-t-il précisé.
Le ministre a estimé que les Algériens jouaient leur rôle de médiateur et a refusé de s’étendre sur la rivalité algéro-marocaine qui pourrait influer sur les participants aux négociations. La dernière session de pourparlers s’est achevée fin novembre. Un projet d’accord, présenté par Alger, prévoit une vaste autonomie pour le nord du pays.