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Portrait : Ousmane Dan Fodio

Né le 15 décembre 1754 à Maratta près de Galmi, au Niger. Son père Mohammed est un Toucouleur originaire du Fouta-Toro. Il est considéré comme un savant et un saint homme, d’où le nom d’Usman dan Fodio (le fils du savant). Ousmane est ainsi issu d’une famille de lettrés peuls installée au Gobir depuis la fin du XVe siècle. Il appartient à l’élite urbaine des Peuls, vivant dans les cités Haoussas.
Usman étudie les sciences religieuses. Son maître, Jibril ibn ‘Umar, un Touareg de l’Aïr, enseignait que la religion non seulement pouvait, mais également devait, établir une société idéale, libre de l’oppression et de la perversion. Usman dan Fodio tente d’appliquer ces préceptes dans la ville de Dégel. Il critique les musulmans du Gober à qui il reproche de ne pas observer strictement les règles du Coran, et mène pendant plusieurs années une vie de prédicateur ambulant au Gober et dans les États haoussa voisins (Zamfara, Katsena, Kebbi), à partir de 1774. Rentré à Dégel, son influence devient grande. Après 1795, la communauté de ses partisans à dégel envisage la guerre sainte contre les infidèles, c’est-à-dire les souverains du Gober. Usman leur demande de s’armer et de prier pour que le Soudan soit régi par la loi islamique. Nafata, sarkin (roi) du Gober, inquiet des préparatifs militaires, essaie de gêner son action.

Lorsque Yunfa, un ancien élève de Dan Fodio selon la tradition, succède à son père Nafata après sa mort en 1802, ses relations avec les partisans d’Usman s’enveniment. Yunfa annule l’autonomie de Degel et tente d’assassiner dan Fodio. Les musulmans sont persécutés. Dan Fodio et ses partisans fuient à la frontière nord-ouest du Gober (Hijira) afin de se rallier les nomades peuls ; ils s’installent à Gudu le 21 février 1804. Après une ultime tentative de conciliation, Yunfa déclare la guerre à la communauté. Il s’allie les dirigeants des autres cités haoussa pour se prémunir d’un djihad.
En effet dan Fodio est proclamé Sarkin Musulmi, c’est-à-dire commandeur des croyants. Il obtient ainsi un pouvoir à la fois politique et religieux. Il peut en appeler au djihad, rassembler une armée et la commander. Il envahit le pays haoussa, notamment grâce à la supériorité de la cavalerie peule et surtout de l’appui du sultan d’Agadez, Muhammad Baqri et des guerriers Kel Gress, dirigés par le chef Aghali. Dan Fodio est par ailleurs soutenu par la paysannerie Haoussa qui souffrait des taxes des cités. Le 21 juin 1804 Usman dan Fodio remporte une victoire sur l’armée de Yunfa à Tabkin Kwato4 mais il est vaincu à Tsuntua en décembre suivant. La défaite est toutefois sans lendemain et en 1808 Usman dan Fodio gagne la bataille décisive d’Alkalawa lors de laquelle Yunfa est tué.

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